Israël, la terre promise des séries

Publié 17/07/2019 Par La Rédaction

La dernière décennie a vu la cote des séries israéliennes exploser à l’international, dans leur version originale ou dans leur remake. Mais pourquoi tant de succès ?

Cette année, au festival lillois Séries Mania, deux séries étaient révélées aux professionnels : Just for Today et Asylum City, après le sacre de On the Spectrum, grand prix du jury en 2018.

Ce n’était guère étonnant : créée par Dana Idisis et Yuval Shafferman, l’histoire de ces trois colocs autistes était aussi originale que drôle… Sa force ? Le frère de Dana Idisis est autiste, et elle sait de quoi elle parle, sans laisser le pathos envahir le terrain de jeux.

Pour sa seconde édition, Canneseries a remis le prix d’interprétation au comédien israélien Reshef Levi pour la série qu’il co-écrit également, Nehama, bientôt diffusée sur Canal +. Le pitch ?

Un homme qui perd sa femme dans un accident de voiture et décide de tout remettre en question. Le traitement, lui, est d’un singulier tragi-comique.

La singularité est d’ailleurs ce qui fait le sel des productions israéliennes depuis ses débuts. Même s’il y a eu un avant et un après Hatufim, qui a connu la gloire grâce à son remake américain, Homeland.

D’après Alexandre Piel, directeur adjoint de l’unité fiction d’Arte France, « la finesse d’écriture de cette série témoigne du talent énorme des israéliens à traiter des sujets lourds, sur la société ou les guerres. Le sentiment d’urgence de ce pays en crise permanente se révèle dans ses scénarios, même si la qualité de réalisation et de production peut parfois être médiocre ».

En effet, les décors peuvent cruellement manquer de variété, comme les costumes. Sauf que ce handicap se transforme en atout lorsqu’il s’agit de cultiver un enjeu narratif.

Ce que confirme Danna Stern, directrice des studios israéliens Yes : « Les productions télévisuelles sont réglementées et nous devons y consacrer du temps et de l’argent, ce qui justifie le foisonnement de nos formats ! Mais les budgets faibles poussent à la créativité. Si les scènes d’action ne peuvent pas être à la hauteur, on creusera plus encore la psychologie des personnages. Lorsque je discute avec mes homologues américains ou européens, ils me disent tous la même chose : nos personnages sont très fouillés, attachants… Ça vient aussi sans doute du fait qu’Israël est une nation uniquement composée de migrants, de tous pays, et que nous avons l’habitude de raconter des histoires… »

Et avec humour, s’il vous plaît. Il n’est jamais absent, même des thématiques les plus graves.

« Il faut donc aller chercher ceux qui ont une certaine vision, qui osent des propositions décalées… et c’est ce qu’on trouve chez les Israéliens »

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