Avec le cousin et le demi-frère de Jean Bloch, Françoise Lombardo, Principale du collège Pierre de Fermat dévoile la plaque rappelant la courte vie de l’adolescent.

Toulouse. Collège Fermat: en souvenir de Jean Bloch

Publié le 21/11/2014 à 03:48 , mis à jour à 08:46

«Ce jour-là, Jean Bloch avait laissé son manteau suspendu au fond de la classe. Après son arrestation, jusqu’à la fin de l’année, personne n’a osé y toucher ni le déplacer», rappelait hier Gérard Folus, président régional de la Licra (Ligue Internationale contre le racisme et l’antisémitisme).

En présence de nombreuses personnalités, une plaque a été dévoilée hier matin au lycée Fermat en hommage à Jean-Daniel Bloch, un élève juif arrêté le 3 mars 1944 par la Gestapo et mort en déportation à Auschwitz le 17 avril 1945 à l’âge de 15 ans.

Un élève studieux et doué passionné de lecture, de dessin et d’animaux. Hier sa famille a témoigné.

Son demi-frère Jacques Berthillier, s’est souvenu : «Jean était né à Marseille le 21 juillet 1929 dans une famille de négociants. Il a trois ans quand sa mère disparaît. Sa grand-mère va alors le recueillir avec son frère Michel. En 1942, ils s’installent à Toulouse rue de la Pomme. Et sont scolarisés à Pierre de Fermat».

C’est là qu’il est appelé au secrétariat de l’établissement le 3 mars 1944 où il se rend sans se méfier. Il ne reviendra pas. Grâce à son cousin Maurice Karsenty, on sait alors le calvaire qu’il va connaître jusqu’à sa mort.

D’un ton ferme, Gérard Follus a tenu à rappeler «la montée insidieuse de l’antisémitisme beaucoup plus forte qu’on ne pense. Une parole libérée intolérable lorsqu’on se souvient des six millions de vies broyées par la Shoah».

Des propos repris par Nicole Yardeni, présidente du Crif (Conseil représentatif des Institutions Juives de France) qui a mis en garde contre «les habits neufs de l’antisémitisme».

11400 enfants déportés en France

C’est grâce à l’association Toulouse Mejd (Mémoire des Enfants Juifs Déportés) créée et présidée par Rachel Roizes pour honorer la mémoire des enfants Juifs de Haute-Garonne victimes du nazisme, que cette commémoration a eu lieu.

En France entre mars 1942 et août 1944, 75 000 Juifs dont 11 400 enfants ont été déportés dans les camps de concentration et d’extermination nazis. A la fin de la guerre, seuls 2 500 déportés sont revenus. Aucun enfant n’a survécu.

Silvana Grasso

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