Entrées sur le mur sud

À Rouen, la Maison sublime pourrait rouvrir ses portes avant l’été

Publié le 08/02/2020 à 10:14 Mis à jour le 08/02/2020 à 10:14  Patricia BUFFET

 

 

Fermée depuis bientôt trois ans, la Maison sublime pourrait rouvrir ses portes au public avant l’été. D’importants travaux ont été réalisés, mais des questions de sécurité et d’accessibilité se posent encore.

La Maison sublime a été découvert à Rouen, en août 1976, sous la cour du palais de justice, au cœur de l’ancien quartier juif.

L’historien Jacques Tanguy, archéologue bénévole à l’époque, se souvient encore de cette découverte « une veille de 15 août, quand un engin de chantier a crevé la voûte d’une cave romane. La surprise était totale ! »

L’édifice (de 15 m x 10 m), construit vers 1100, juste après la première croisade, est le plus ancien monument juif de France « et peut-être d’Europe », confie Henry Decaëns, historien et vice-président de l’association Maison Sublime.

« Plusieurs hypothèses existent sur l’utilisation de cet édifice à l’époque : certains pensent qu’il pourrait s’agir de la résidence d’un homme important de la communauté juive. D’autres songent à une synagogue ou à une école rabbinique. Dernièrement, l’hypothèse de bains rituels (mikvé) doublés d’une synagogue a été émise. »

Sur les murs de l’ancien bâtiment qui compte trois niveaux, des inscriptions hébraïques ont été découvertes. « Que cette maison soit sublime (pour l’éternité) », mentionne l’une d’elles, donnant son nom au monument juif.

Encore des questions de sécurité

Fermé en 2001, le site avait rouvert ses portes en 2017 pour quelques mois. Outre des questions d’accessibilité, des problèmes majeurs se posaient, en effet, comme la moiteur de l’atmosphère, des développements microbiologiques ou encore la condensation.

D’importants travaux de conservation ont été rendus nécessaires par la dégradation du monument. Un chantier de plus de 800 000 € a donc été lancé avec le ministère de la Justice, la Fondation du patrimoine, et l’association La Maison Sublime.

Un ascenseur a été installé, une scénographie et une mise en lumière réalisées mettant réellement en valeur la découverte.

La réouverture du monument juif avait été annoncée pour 2018, mais le chantier a connu d’importants retards et, aujourd’hui, la Maison sublime n’est toujours pas en capacité d’ouvrir. Plusieurs problèmes doivent être résolus au préalable, explique Philippe Coindeau, avocat général et magistrat délégué à l’équipement au palais de justice de Rouen : « Un dossier administratif à compléter, des problèmes d’éclairage dus à des malfaçons. Par ailleurs, avec la montée actuelle de l’antisémitisme, le dossier n’a pas été appréhendé au regard des exigences de sécurité de la première présidente de la cour d’appel. »

Il faudrait, par exemple, prévoir une personne supplémentaire à la sécurité, au moment des visites guidées. Philippe Coindeau affiche « un objectif de réouverture de la Maison sublime avant l’été 2020. Il me semble important de rappeler, aujourd’hui, que la communauté juive vit au cœur du terriroire de France depuis au moins un millénaire, au milieu des autres communautés. »

Le magistrat aimerait également profiter de l’éclairage particulier promis par le chef de l’État Emmanuel Macron à la capitale normande meurtrie par l’incendie de Lubrizol, comme par exemple l’organisation d’un sommet international en 2020.

Après la réouverture, l’office de tourisme devrait reprendre les visites guidées de ce monument unique. Le tarif des entrées devrait financer en partie les frais de fonctionnement de l’édifice.

À savoir
Le coût total des travaux de restauration s’élève à 800   000   € qui se répartissent comme suit. État   : 350   000   € ; Région : 50   000   €   ; Métropole   : 50   000   €   ; Département   : 40   000   €   ; Ville de Rouen   : 20   000   € ; Fondation du Crédit Agricole   : 25   000   €   ; délégation régionale de la Fondation du patrimoine   : 20   000   €   ; Fondation Edmond J. Safra, à Genève : 100   000   €   ; 80   000   € de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, affectés à la scénographie, qui s’ajoutent aux 65   000   € déjà obtenus pour les travaux.
La rue aux Juifs de Rouen n’est pas la plus ancienne de la cité, « elle est en revanche celle pour laquelle on retrouve la plus vieille citation dans un écrit», précise Henry Decaëns.
Plus d’information: lamaisonsublime.fr

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