Les espèces à faible fécondité sont prédisposées à l’extinction, selon une étude de l’Université de Tel-Aviv

Selon une nouvelle étude internationale, à laquelle ont participé le Prof. Shai Meiri et le doctorant Gavin Stark de l’École de zoologie de l’Université de Tel-Aviv, le risque d’extinction des espèces dépend non pas de la taille des animaux, comme on le pensait jusqu’à présent, mais de leur capacité de reproduction. Selon les chercheurs, cette révision de la théorie sur l’extinction des espèces pourra nous aider à mieux identifier les groupes en voie de disparition et/ ou les régions nécessitant une protection, afin de mieux lutter contre la perte de la biodiversité.

Crapaud 1Ont participé à l’étude le Dr. Daniel Pincheira-Donoso, de l’Ecole des Sciences biologiques de l’Université Queen’s de Belfast en Irlande, ainsi que des chercheurs de l’Université de Nottingham Trent et de l’Université d’Exeter en Grande-Bretagne, et de l’Université de Lincoln aux Etats-Unis. Elle a été publiée dans la revue scientifique Global Ecology and Biogeography.

Comprendre les facteurs à l’origine du processus d’extinction des espèces

Selon le Prof. Shai Meiri, le déclin accéléré de la biodiversité dans le monde est l’un des défis les plus urgents auxquels l’humanité est confrontée. Aussi, compte-tenu du changement climatique et de la destruction accélérée des habitats, la compréhension des facteurs à l’origine du processus d’extinction des espèces est en tête des priorités mondiales chez les scientifiques.

Crapaud 3La théorie qui prévalait jusqu’à présent supposait que les animaux les plus grands de taille étaient ceux qui couraient le plus grand risque d’extinction. Cette approche est étayée par le nombre élevé d’animaux de grande taille connus qui sont effectivement au bord de l’extinction, comme les rhinocéros et les baleines. En revanche, cette théorie n’explique pas le fait que plus de 40 % des espèces d’amphibiens, comme les grenouilles, les crapauds, les salamandres et les tritons, se trouvent en plus grand danger d’extinction que tout autre espèce vertébrée, et ce malgré leur petite taille.

Les chercheurs ont en effet trouvé des divergences notables et des incohérences dans la relation entre la taille et le risque d’extinction chez les mammifères et chez les amphibiens. Chez les mammifères, le nombre de petits diminue en fonction de la taille du corps de l’animal : les grands animaux donnent naissance à un nombre plus restreint de bébés par portée que les petits, ce qui augmente leur risque d’extinction. Chez les amphibiens, en revanche, les femelles les plus grosses pondent davantage d’œufs et ce sont donc les espèces de plus petite taille qui sont en danger d’extinction.

Mettre l’accent sur le nombre de petits

S’appuyant sur l’analyse de bases de données sur les risques d’extinction et la capacité de reproduction de diverses espèces d’amphibiens (comme les grenouilles et les salamandres), les chercheurs ont découvert, par exemple, que les femelles des petits amphibiens, tels que les grenouilles arboricoles (Eleutherodactylus), produisent moins de bébés par couvée, que celles des espèces plus grandes, comme les grenouilles d’eau américaines (Lithobates), qui pondent jusqu’à 80 000 œufs à chaque fois. Par conséquent, l’impact néfaste produit sur une génération de petits amphibiens par la destruction de leur habitat naturel peut réduire considérablement leur population et augmenter leur risque d’extinction.

Crapaud 2« La protection de la nature commence par la recherche en science fondamentale, comme cette étude qui nous donne davantage d’outils pour comprendre les processus d’extinction», commente le Prof. Meiri. « Mieux nous comprendrons ces mécanismes, mieux nous pourrons focaliser nos efforts de préservation et prendre de nouvelles orientations qui n’ont pas été envisagées jusqu’à présent. Mettre l’accent sur le nombre de petits plutôt que sur la taille des animaux nous aidera à identifier les espèces et/ou les régions qui nécessitent une protection. Ainsi, cette étude peut fournir une base pour une action plus efficace dans la lutte mondiale contre la perte de biodiversité ».

 « Un plus grand nombre de petits par ponte signifie une plus grande diversité parmi la progéniture. Dans une certaine mesure, cela ressemble à la loterie : plus vous achetez de billets, plus vous avez de chances de gagner », explique le Dr. Daniel Pinchiera-Donoso, spécialiste en biologie évolutive et en macro-écologie à l’École des sciences biologiques de l’Université Queen’s. « Dans ce cas, une progéniture plus nombreuse et plus diversifiée augmente les chances qu’au moins certains des rejetons survivront aux pressions des modifications environnementales, comme le changement climatique qui va croissant ».

www.ami-universite-telaviv.

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