Mojtaba Khamenei, Successeur Potentiel de l’Iran : Un Leader dans l’Ombre Prêt à Émerger

Alors que des rumeurs sur la santé fragile du guide suprême iranien, Ali Khamenei, âgé de 85 ans, font surface dans les médias occidentaux, les spéculations se multiplient autour de son éventuel successeur. Mojtaba Khamenei, le fils du dirigeant actuel, semble prêt à prendre les rênes de la République islamique. Mais quelles valeurs Mojtaba incarne-t-il vraiment ? Est-il réformateur ou conservateur, pacifiste ou partisan de la ligne dure ? Ces questions sont au cœur des débats, notamment en raison de l’impact potentiel de son accession sur les relations tendues entre l’Iran et Israël.

Dans l’ombre de son père, Mojtaba Khamenei est souvent décrit comme un acteur influent, riche, et discret, avec des alliances solides au sein des Gardiens de la révolution. Son influence grandissante au sein de la sphère politique iranienne a fait de lui une figure clé, parfois comparée à un « test de Rorschach humain » où chacun y voit le leader qu’il espère ou redoute. Tantôt perçu comme un conservateur engagé, tantôt comme un pragmatique, Mojtaba reste mystérieux, ce qui alimente les hypothèses sur ses intentions réelles.

Cette semaine, alors que l’Iran fait face à des tensions croissantes avec Israël, la question de la succession d’Ali Khamenei a trouvé écho jusqu’aux États-Unis. Dans une analyse parue dans le New York Times, Steven Erlanger a mentionné les inquiétudes de l’establishment iranien sur la santé d’Ali Khamenei, renforçant la probabilité de voir Mojtaba, âgé de 55 ans, prendre la relève. Cette potentielle transition pourrait ouvrir deux voies pour l’Iran : soit vers un dialogue avec l’Occident, soit vers une course à l’armement nucléaire, ce qui augmenterait les risques de conflit régional. Certains analystes estiment que Mojtaba pourrait être un vecteur de changement vers la diplomatie. Son influence croissante pourrait en faire un « architecte de la modernisation » si toutefois il choisit d’adopter une posture plus flexible.

Le journaliste libanais Nadim Koteish a récemment souligné dans le journal saoudien Asharq Al-Awsat que Mojtaba possède des liens étroits avec les Gardiens de la révolution et dispose d’une grande influence stratégique en coulisses, ce qui pourrait faciliter son accession au pouvoir. Mojtaba contrôlerait également des ressources financières colossales, avec des actifs familiaux estimés entre 100 et 200 milliards de dollars, gérés par son père. Une partie de cette richesse, estimée à 3 milliards de dollars, serait dispersée à travers plusieurs banques occidentales.

Le parcours de Mojtaba est marqué par une loyauté envers les idéaux fondateurs de la République islamique, mais aussi par une vision pragmatique des enjeux géopolitiques. Depuis la mort du président Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère en mai, la position de Mojtaba a encore gagné en importance. L’assassinat de Qassem Soleimani, le commandant de la Force Al-Qods, en 2020, a également supprimé un rival influent, laissant Mojtaba comme prétendant presque unique.

D’après Koteish, l’influence de Mojtaba au sein des milieux militaires et des renseignements le place en position de négocier tant à l’échelle interne qu’avec des partenaires régionaux. Son intégration dans les cercles militaires lui assure un soutien précieux au sein des élites militaires et des Gardiens de la révolution, ce qui pourrait faciliter la transition du pouvoir.

Cependant, malgré cette position, de nombreux Iraniens craignent une forme de « monarchie héréditaire » si Mojtaba succède à son père. Contrairement à son frère aîné Mustafa, qui possède une autorité religieuse reconnue, Mojtaba ne détient pas de qualifications religieuses officielles, bien que sa proximité avec le pouvoir compense largement ce manque. Mais cette absence de légitimité religieuse pourrait se révéler un frein si l’Assemblée des experts, l’institution chargée de désigner le guide suprême, ne le soutient pas.

La figure de Mojtaba reste controversée. Ses opposants, notamment les réformistes et une partie de la population, le perçoivent comme un homme intransigeant, fermement engagé dans les ambitions de son père. Certains évoquent même des scandales, comme une tentative d’appropriation de terres à Mashhad, où il posséderait le plus grand centre commercial de la ville. Ce portrait de « leader du peuple » est terni par l’image de l’homme fort entouré de privilèges, de richesse et de pouvoir militaire.

Les relations de Mojtaba avec des figures influentes telles que Hossein Taeb, ancien chef des renseignements des Gardiens de la révolution, renforcent son influence. À travers ces alliances, il contrôle une grande partie des forces de sécurité du pays, dont la milice Basij, tristement célèbre pour sa répression des manifestations. Cette mainmise sur les forces de l’ordre pourrait être cruciale pour sécuriser sa position en cas de transition politique agitée.

La montée en puissance de Mojtaba Khamenei est également suivie de près par les grandes puissances. Un mémo britannique, révélé par WikiLeaks, décrit Mojtaba comme une personnalité influente ayant des relations étroites avec les Gardiens de la révolution. En conséquence, le Trésor américain a imposé des sanctions contre lui, ciblant sa participation active aux côtés de figures influentes comme le défunt Qassem Soleimani.

Mojtaba joue également un rôle actif dans les politiques régionales de l’Iran, notamment en Irak, où il a participé à la formation de coalitions chiites influentes. Selon Iran International, il aurait également supervisé le financement des programmes de drones et de missiles iraniens, un domaine d’une importance cruciale pour la stratégie de défense de Téhéran.

La question de savoir si Mojtaba Khamenei parviendra à succéder à son père demeure entière. Son parcours, sa loyauté et ses alliances lui confèrent une influence notable, mais le test ultime se jouera probablement après la mort d’Ali Khamenei. Face à des défis internes comme la jeunesse iranienne frustrée par la stagnation, et des pressions internationales croissantes, le futur de Mojtaba pourrait redessiner l’orientation stratégique de l’Iran.

Son rôle de « prince héritier » dans une théocratie farouchement anti-monarchique pourrait en faire une figure de transition, mais aussi un acteur incontournable pour les années à venir. Un parallèle peut être fait avec Mohammed ben Salmane en Arabie saoudite : un jeune leader controversé dont le véritable pouvoir ne se révèlera qu’après la fin du règne de son prédécesseur.

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Franck DEBANNER

Soyons positif ! Nous disons donc Reza PALEVI

Le fils du Shah.

Ca va accélérer la broche sur laquelle rôtit en enfer, le pire déchet antijuif de francekipu, qui a nuit contre Israël. Car il hébergea et protégea, le tout premier des rats d’Iran (radirans)

Ce déchet est aussi à l’origine de la destruction du pays dont il fut président.
D’abord en légalisant l’infanticide, dit avortement. Puis en autorisant l’invasion nazislamistes de peuplement, avec le regroupement familial.

Pour mémoire, ce déchet se contenta de regarder de loin à la jumelle, le pays hébreu, qu’il n’a jamais souillé par sa présence.