La Baule a été une des premières communes à permettre le retour du public sur sa plage. À condition que les personnes présentes restent en mouvement.  (REUTERS/STÉPHANE MAHÉ)

Déconfinement: comment les «plages dynamiques» vont changer nos vacances

Pour rouvrir le littoral au public, les municipalités doivent empêcher la population de s’installer sur des plages sur lesquelles il faudra désormais rester en mouvement.

Le 14 mai 2020 à 17h15, modifié le 15 mai 2020 à 06h37

Les surfeurs brésiliens ont été les premiers à obtenir de se jeter de nouveau à l’eau depuis le début de la vague de coronavirus.

Et les maires français n’ont pas hésité à plonger dans leur sillage. Un peu partout sur le littoral de l’Hexagone, les plages s’ouvrent à nouveau où s’apprêtent à le faire. Les demandes des édiles déferlent sur les bureaux des préfets qui doivent signer les autorisations.

Mais partout la même contrainte, la plage se doit d’être « dynamique ».

Un drôle de concept porté d’abord en France par la fédération de surf, sur le modèle de plusieurs pays qui l’avaient déjà adoptée. Les sportifs sont en effet des bénéficiaires naturels de cet assouplissement des mesures de lutte contre la propagation du coronavirus.

Le surf oui, le bronzage et le pique-nique non

« Le mouvement sportif comme d’autres utilisateurs réclamait le distinguo entre la plage statique pour des activités de bronzage et de lecture et la plage dite dynamique qui ouvre l’accès à la mer, explique Denis Masseglia, le président du comité national olympique et sportif français (CNOSF). Ce n’est que le début de la levée du confinement, le but est d’apporter une contribution à la reprise. Jusqu’au 2 juin, c’est une période où chacun doit faire preuve d’initiative ».

Depuis mercredi, les plages de l’Atlantique accueillent ainsi leurs premiers visiteurs après des semaines d’interdiction. Mais les mesures de distanciation sont strictes et dans la plupart du temps, des horaires d’ouverture promulgués. « Toute présence statique, assise ou allongée, est interdite tout comme la pratique du pique-nique, explique la préfecture de Loire-Atlantique. Exit la serviette ou le transat, la plage est réservée à la promenade, le sport, la baignade ou la pêche.

Pas de regroupement festif

Les regroupements festif ou sportif sont prohibés tout comme la consommation d’alcool. « L’accès aux plages répond à une nécessité pour maintenir l’attractivité économique et touristique », précise le préfet dans son arrêté qui oblige aussi les municipalités à préciser les règles et conduites à suivre à l’entrée des plages.

Des mesures qui devraient se multiplier à partir de ce week-end de la mer du Nord à la Méditerranée. « On va prendre les arrêtés pour le week-end, au plus tard vendredi », indique Gérard Gavroy, le préfet de la Manche.

Cette mesure était très attendue par des habitants du littoral déçus de regarder la mer depuis leur fenêtre sans pouvoir accéder à la plage. « Je profite de la marée basse pour faire mon jogging sur le sable, j’ai l’impression de revivre, souffle Thomas, un habitant de Nanterre venu se confiner à La Baule depuis la mi-mars. C’était hyperfrustrant de ne pas pouvoir profiter de l’espace. Ici, c’est immense et on ne se croise pas donc on prend peu de risques ».

Quelques centaines de kilomètres au sud, Elise attend avec impatience de pouvoir aller se baigner en toute légalité. « J’y suis allée plusieurs fois sans m’attarder sur la plage, explique la commerçante landaise. Cela va nous permettre d’emmener les enfants et aussi de faire revenir un peu les touristes locaux à l’occasion des grands week-ends de printemps ».

Gérer l’afflux lors des gros week-ends

Pour de nombreux élus, il s’agit en effet de satisfaire à la fois une population qui réclamait depuis longtemps de retourner sur les plages et de desserrer petit à petit le carcan économique du confinement. Sans relancer la propagation du virus. « On peut rouvrir la plage, ce n’est pas là qu’il y a le plus de risque pour le développement du Covid, estime Gérard Napias, le maire de Lit-et-Mix (Landes), qui attend un retour de sa demande de dérogation. On a prévu d’autoriser tout ce qui n’est pas le fait de rester sur place mais on pourra marcher, pêcher ou surfer. Nous avons plus de dix kilomètres de plage et la difficulté est qu’il faut tout ouvrir. Mais dans une semaine normale, il n’y a aucun risque. »

Mais d’ajouter : « Lors des week-ends de la Pentecôte et l’Ascension, il pourrait y avoir plus de monde en revanche. Comme nous n’avons qu’un policier municipal, nous avons appelé des renforts et mobilisé les nageurs sauveteurs qui viendront cet été. Ils vérifieront qu’il n’y a pas d’attroupements et pourront gérer l’afflux potentiel ».

La baignade en revanche ne sera pas surveillée.

http://www.leparisien.fr/societe/bronzage-interdit-mais-baignade-autorisee-comment-les-plages-dynamiques-vont-changer-les-vacances-14-05-2020-8317242.php

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