«Nous étions des squelettes vivants»: le témoignage de Marie Vaislic, rescapée de la Shoah

Par Adrien Briand

À 93 ans, Marie Vaislic-Rafalovitch est l’une des dernières rescapées des camps nazis. Dans «Il n’y aura bientôt plus personne» (Grasset), elle raconte son arrestation à l’âge de 14 ans, la vie dans les camps et le devoir de mémoire.

Il n'y aura bientôt plus personne (Grand format - Broché 2024), de Marie  Vaislic, Marion Cocquet | GrassetEn juillet 1944, trois semaines avant la libération de Toulouse par les Alliés, alors qu’elle n’est âgée que de 14 ans, Marie Vaislic-Rafalovitch est arrêtée et déportée dans le camp de Ravensbrück par les nazis. Elle y découvre l’horreur, l’indicible, la terreur. Dans ce camp, où la fraternité et la coopération ont toujours manqué, elle apprend à survivre malgré la cruauté méthodique des kapos.

En janvier 1945, acculés par la progression des Russes et des Anglais, les Allemands la transfèrent au camp de Bergen-Belsen. Elle dira : «Quand je suis arrivée à Bergen-Belsen, Ravensbrück m’est apparu comme une sorte de paradis.» Ici, dans ce camp d’extermination, la mort écrase tout, jusqu’à l’espoir ténu de ceux qui ont survécu jusque-là. Les Anglais entrent dans le camp en avril 1945. «Si j’étais restée trois ou quatre jours de plus, je n’aurais pas survécu.»

Marie Vaislic-Rafalovitch ne parlera pas de ce qu’elle a subi pendant des années. D’abord parce qu’à la libération, la priorité fut donnée au «grand récit de la résistance», les Juifs étant relégués «à de la figuration», comme elle le racontera. Ensuite parce que ses parents, qui ne se rendaient alors pas bien compte de la désolation de leur fille, estimaient que les «Juifs polonais avaient de toute façon davantage souffert que les Juifs français». Enfin et surtout parce qu’il était plus facile de tout enfouir.

Aujourd’hui, à 93 ans, elle est l’une des dernières rescapées de la Shoah. Cela fait une vingtaine d’années qu’elle et son mari, aujourd’hui décédé, ont trouvé le courage de raconter leur histoire dans les collèges, les lycées, les ambassades. Sur le tard, tout est revenu. Les dates, les images. Elle raconte le tout dans «Il n’y aura bientôt plus personne», paru en janvier aux éditions Grasset. Pour ne jamais oublier.

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