Lyon: une plaque commémorative à la mémoire des Juifs déportés vandalisée
- Le 21/10/2019 à 11:54 mis à jour à 17:36
La plaque commémorative « A la mémoire des Juifs raflés par la Gestapo le 9 février 1943 » a été vandalisée et taguée, au 12 rue de Sainte-Catherine, dans le 1er arrondissement de Lyon. Les faits ont été découverts ce lundi matin.
Des noms rayés au marqueur
Les noms des 86 personnes arrêtées, dont 80 furent déportées et 3 seulement survécurent, ont été partiellement barrés, d’un trait noir épais.
En août 2017, c’est la stèle en mémoire des enfants d’Izieu qui avait été vandalisée, dans le 7e arrondissement, à quelques pas du Centre d’histoire de la Résistance et de la Déportation. En avril dernier, ce sont des tags antisémites qui avaient été retrouvés, également dans le 7e, avenue Berthelot.
Dégrader la plaque commémorative de la #RueSainteCatherine, c’est piétiner la mémoire de ceux que la Gestapo a raflé, ce 9 février 1943. 84 personnes déportées. Parmi eux, seuls 4 survivants. Aujourd’hui, plus encore, je souhaite leur rendre hommage. Nous ne les oublierons pas.
— David Kimelfeld (@DavidKimelfeld) October 21, 2019
Mon Lyon c’est celui de la capitale de la résistance. Voir ainsi souillée la plaque commémorative de la rue Sainte-Catherine et la mémoire des victimes du nazisme est une insulte et un coup porté à chaque lyonnais. Nous effacerons au plus vite les traces de cette infamie. pic.twitter.com/tBWuEwopiZ
— Gérard Collomb – Maire de Lyon (@gerardcollomb) October 21, 2019
Le préfet Pascal MAILHOS condamne avec la plus grande fermeté la dégradation de la plaque commémorative de la rafle de la rue Sainte-Catherine à #Lyon.
Cet acte lâche nous encourage à poursuivre avec détermination le devoir de mémoire.— Préfet de région Auvergne-Rhône-Alpes et du Rhône (@prefetrhone) October 21, 2019
« Incivilités barbares »
La maire du 1er arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert, tient à condamner la dégradation de la plaque. « Les auteurs de cet acte immonde et honteux devront être poursuivis et condamnés avec la plus grande fermeté. »
Pour Jérôme Spitz, habitant de la rue Sainte-Catherine mais aussi historien, « il s’agit là typiquement d’incivilité barbare. Ce sont des personnes sans culture qui ont fait ça, cela pourrait leur arriver. D’où l’importance de l’éducation et de remémorer notre passé. »
Sylvie, de l’association Philibert-Delorme, juge cet acte de vandalisme « honteux. »
Le président de l’Association des fils et filles des déportés juifs de France, Serge Klarsfeld, réagit également. Pour lui, « c’est un signe inquiétant. Taguer le nom d’adultes juifs victime de la barbarie nazie c’est une approbation et une volonté de renouvellement. »
Source: www.leprogres.fr