L’opération turque s’enlise au Kurdistan irakien

Entamée le 15 juin, l’opération militaire turque contre le PKK dans les montagnes du Kurdistan irakien peine à atteindre ses objectifs. La campagne terrestre, baptisée Griffes de tigre, est appuyée par des frappes aériennes.

Le ministre de la Défense sur la ligne de front.
Le ministre de la Défense sur la ligne de front. | MINISTÈRE TURC DE LA DÉFENSE

C’est une guerre à huis clos qui se joue au Kurdistan irakien entre soldats turcs et rebelles du PKK.  Les journalistes et les observateurs des ONG de Droits de l’homme se voient refuser l’accès aux zones où ont lieu les combats par les soldats de la région kurde », déplore un observateur de la région souhaitant conserver l’anonymat.

Samedi 27 juin, l’état-major turc a annoncé, très laconiquement, la  neutralisation  de neuf membres du PKK, dans la région de Haftanin.

Dimanche 28 juin, outre la neutralisation d’un  terroriste du PKK , le ministère de la Défense a fait part de la mort d’un soldat turc lors des opérations au Kurdistan (il pourrait s’agir du 4e tué turc).

50 000 civils menacés par l’offensive

Ce massif de Haftanin et la région frontalière de Zakho sont particulièrement ciblés par les frappes turques qui terrorisent les villageois. Plus de cinquante mille civils de la région sont menacés par l’offensive turque et des dizaines de villages se sont déjà vidées de leurs habitants.  Pour l’heure, nous déplorons la mort de huit civils et une vingtaine de blessés. Des centaines d’hectares de cultures ont été dévastées et les pâturages sont inaccessibles aux bergers.  C’est une saison agricole de perdue dans une région où l’activité fait vivre des communautés kurdes isolées et vulnérables. Difficile d’évaluer sur le long terme les effets de cette guerre dans une région déjà sinistrée par la récession économique sans précédent et la guerre sans fin entre le PKK et l’armée turque.

Le PKK bien préparé

 Les combattants du PKK étaient mieux préparés que ne l’imaginait la Turquie. Le commandement turc espérait nettoyer Zakho et Haftanin rapidement et avancer sur la base de Qandil à la frontière iranienne, où se situe le quartier général du PKK, mais la résistance des guérilleros a considérablement ralenti l’opération »,poursuit-il.

Alors que l’opposition à l’opération turque est quasi unanime en Irak, des députés de tout bord (à l’exception du parti démocratique du Kurdistan dirigé par le clan Barzani, accusé de connivence avec la Turquie) ont déposé une motion au parlement pour prendre des mesures contre l’offensive turque.

Le gouvernement de Bagdad a déjà envoyé une délégation au Kurdistan pour enquêter sur les effets de l’opération et a convoqué l’ambassadeur turc à deux reprises pour protester contre cette violation de sa souveraineté, sans résultats probants.  Constitutionnellement, il est de la responsabilité de l’État central d’assurer la sécurité des frontières de l’Irak, même si la région autonome assure elle-même sa sécurité intérieure », ajoute l’observateur.

ouest-france.fr

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Damran

Le Sultan d’Istanbul n’a apparemment pas compris, que les Kurdes comptent parmi les meilleurs combattants du monde, bien qu’il aient été trahis et abandonnés sans cesse au cours de leur histoire.
Espérons qu’ils sauront rendre la monnaie de sa pièce au dictateur turc qui pense qu’il va reconstituer l’Empire Ottoman, sauf que là, il risque de tomber sur un os qui va lui rester en travers de la gorge jusqu’à l’étouffer.
L’opinion publique internationale à laquelle d’innombrables dégénérés font souvent référence, n’a pas le temps de s’occuper des Kurdes, massacrés et abandonnés depuis des lustres, dans une indifférence confondante, sans parler des ONG pour qui seule la « cause » des palestiRIENS est la seule qui vaille que l’on se batte pour elle.
Honte à tous ces hypocrites puants à la générosité si sélective….