L’Iran expulsé d’une commission de l’ONU sur les femmes
En cause, la répression des manifestations dans le pays depuis septembre
Le Conseil économique et social des Nations unies (Ecosoc) a voté mercredi l’expulsion de l’Iran de la Commission de la femme de l’ONU (CSW) en raison de la répression des manifestations par la République islamique depuis septembre.
L’Ecosoc, qui chapeaute la CSW, s’est prononcé à 29 voix pour (16 abstentions et huit contre) pour sortir Téhéran de cet organe pour le reste de son mandat jusqu’en 2026, suite à l’adoption d’une résolution soumise par les États-Unis et qui était portée depuis deux mois par une pétition internationale.
Le texte adopté « exprime une grave préoccupation quant aux agissements du gouvernement de la République islamique d’Iran depuis septembre 2022, lequel sape de manière continue et réprime de plus en plus les droits humains des femmes et des filles, notamment le droit à la liberté d’expression et d’opinion, souvent avec un usage excessif de la force ». Pour ces raisons, l’Ecosoc « décide de retirer avec effet immédiat l’adhésion de la République islamique d’Iran de la Commission de la condition de la femme pour le reste de son mandat 2022-2026 », selon la résolution onusienne.
Après l’exécution d’un manifestant et alors que de nouvelles condamnations à mort ont été prononcées, plusieurs ONG alertent et demandent une réaction internationale « plus forte »
Dans une toute première réaction, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche John Kirby s’est félicité de ce vote « important » compte tenu de « la manière dont l’Iran continue de traiter des manifestants pacifiques dans leur pays, en premier lieu les femmes qui ont lancé ces protestations ».
L’Iran est le théâtre de manifestations depuis la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini le 16 septembre après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs, qui lui reprochait d’avoir violé le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes. Depuis la mi-septembre, des milliers de personnes ont été arrêtées et la justice iranienne a procédé à deux exécutions.