Vue intérieure d’Auschwitz

Francine Mayran. Les Sentiers de la mémoire

Un magnifique voyage mémoriel par l’Association Les Sentiers de la mémoire des élèves de premières et terminales de Coutances et un enseignant particulièrement engagé pour rappeler la mémoire des enfants juifs et tsiganes pendant la Shoah en République tchèque et en Pologne

C’était hier à Theresienstadt avec Christian Savary et ses élèves de Coutances première étape d’un voyage mémoire des enfants juifs victimes de la Shoah depuis Prague, Theresienstadt pour finir vendredi à Auschwitz.

J’ai parlé de Inge Auerbacher, j’ai lu un extrait de son livre et posé la reproduction de son portrait devant le mémorial des victimes allemandes de Theresienstadt pour rappeler les disparus dont elle parlé dans son livre « Je suis une étoile. Une enfant de l’Holocauste » et la photo de Ilse Weber musicienne qui créa des berceuses pour les enfants de Theresienstadt et qui fut assassinée à Auschwitz. Sa berceuse Weigela sera diffusée aux élèves .
Je diffusai un extrait de Brundibar, cet opéra joué maintes fois par les enfants à Theresienstadt, y compris lors de la visite de la croix rouge.

 

 

 


Ilse Weber

 

Hier nous avons aussi découvert avec émotion le mémorial du village de Lidice qui commémore le martyre de du village tchèque de Lidice du 10 juin 1942 ( 2ans jour pour jour avant celui d’Oradour sur Glane).

Cet acte de barbarie fait suite à l’assassinat du nazi Reinhard Heydrich (appelé le boucher de Prague, qui a dirigé la conference de Wannsee) à Prague le 27 mai 1942, par des résistants tchèques courageux, encore appelé opération Anthropoid.

C’est le seul assassinat réussi d’un dignitaire nazi sous le Troisième Reich.

Le 10 juin 1942, un détachement de SS investit le paisible village de Lidice près de Prague. On suspecte des membres du commando de s’y être réfugiés. Le village est incendié et rasé, y compris le cimetière !

Dès l’aube tous les habitants sont sortis de leur maison.

Tous les hommes adultes (192) furent exécutés et les femmes (190) transportées vers le camp de Ravensbrück. 105 enfants furent envoyés à la Gestapo à Łódź pour être gazés à Chelmno.

Ceux aux yeux bleus et cheveux blonds, considérés comme appropriés pour une germanisation (qui montraient des traits aryens distincts), furent placés dans des familles SS pour grandir comme de bons nazis.

Sur les 105 enfants de Lidice, seulement 17 enfants sont retournés dans leur village. 153 femmes sont retournées dans leur village, anciennement épouses et mères, elles étaient désormais veuves sans enfants.

Sur les traces de la vie juive de Prague

Sur les traces de la vie juive de Prague à travers l’absence de la ville juive détruite et disparue, dont il ne subsiste que des synagogues et un morceau de son cimetière.
D’abord nous partons à la gare pour découvrir le monument à la mémoire de Sir Winton qui sauva des enfants juifs tchèques en les emmenant en Angleterre dans des « kindertransports ». Les élèves ont lu dans la gare les noms de ces enfants sauvés.

Découverte de la mémoire de la barbarie nazie contre les juifs de Prague et ceux de toute la Bohème Moravie

Puis c’est la découverte de la mémoire de la barbarie nazie contre les juifs de Prague et ceux de toute la Bohème Moravie.
On découvre sur les murs de la synagogue Pinkas des lignes et des lignes de victimes Juives : en jaune le nom de la ville dont chaque victime est originaire, en rouge le nom de famille, en noir le prénom . En fond permanent on entend la lecture continue des noms et un émouvant Kaddish.

Puis les élèves ont arpenté le vieux cimetière juif … Enfin… Ce qu’il en reste : avec en particulier la tombe du rabbin Loew. Le nom de Rabbi Lœw est surtout associé à la légende du Golem, une créature imaginaire faite d’argile et censée défendre le ghetto juif et effectuer les travaux les plus pénibles.

On raconte que son créateur est le Maharal lui-même, et qu’il était le seul à pouvoir l’animer en effaçant la lettre aleph du mot emeth sur son front et grâce à un parchemin placé dans sa bouche et sur lequel était inscrit le nom sacré de Dieu.

Mais, un jour que le Golem était devenu incontrôlable, il se mit à tout détruire sur son passage, obligeant le rabbin à l’arrêter pour toujours. Le Golem serait alors redevenu un tas d’argile inerte conservé dans les combles de la synagogue Vieille-Nouvelle

Le guide a aussi expliqué les symboles des tombes juives et les coutumes juives pour enterrer nos morts. Il a expliqué le rôle du Mikve ou vain rituel pour les femmes juives.

Synagogue Klaus

 

Nous sommes ensuite allés découvrir les objets du culte juif dans la synagogue Klaus : torah, mappoth, hanoukioth… pour découvrir les fêtes Juives et traditions.

Demain ce sera Łódź et sa triste mémoire et Chelmno ensuite .

Aujourd’hui nous sommes allés à Łódź avec le groupe des élèves des sentiers de la mémoire et leur enseignant Christian Savary. Nous avons tenté de trouver les traces de l’ancien ghetto dans le quartier de Balluty. Seule la plaque de la prison du ghetto…

Sinon on se retrouve face à un vide, face à l’absence de mémoire juive. Quelles sont les maisons du ghetto dans ce quartier de Balluty ?

Christian à lu un le texte “Donnez-moi vos enfants” de Rumkovski, le chef du Judenrat, cet homme mégalomane, très décrié qui demanda aux parents juifs du ghetto de lui donner les enfants juifs . Il finira lui aussi à Auschwitz dans le dernier convoi.

J’ai aussi parlé de Elie Buzin le père de notre ministre de la Santé qui est né à Łódź et vécut dans le ghetto avant d’être déporté à Auschwitz.

Il a aussi lu le poème “les joyeux pessimistes” de Abram Cytryn, jeune poète juif de Łódź âgé de 13 ans au début du ghetto et de 17 ans quand il fut gazé à Auschwitz. Le peine fut lu dans la rue ou se trouvait son dernier logement avant sa déportation.

Nous avons vu le monument à la mémoire des enfants polonais assassinés.
Nous sommes allés dans le centre de dialogue Marek Edelman (ce juif qui fut l’un des organisateur de la révolte du ghetto de Varsovie et qui continua sa vie après la guerre à Łódź. Nous avons vu la sculpture de Jan Karski sur son banc.

Nous avons arpenté le magnifique cimetière de Łódź. Enfin nous sommes allés à la gare de Radegast d’où partaient les convois pour Chelmno. Lire la suite dans www.tribunejuive.info

Francine Mayran gère Peindre la mémoire de la Shoah et des génocides

 

Les Sentiers de la Mémoire est une junior association du lycée Lebrun de Coutances (Manche). L’objet de cette association est l’étude, la compréhension et la transmission de la mémoire des crimes de masse perpétrés au XXème siècle, et plus particulièrement celle de la Shoah.

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