Accueil Culture Le rap poignant de Sonita contre le mariage forcé afghan

Le rap poignant de Sonita contre le mariage forcé afghan

Sonita incarne à elle seule les milliers de jeunes filles livrées en pâture en mariage forcé. Elle scande ses mots pour affirmer qu’elle est humaine, qu’elle n’est pas un animal.

1135
Le rap poignant d’une Afghane de 19 ans pour dénoncer le mariage forcé
Sonita a échappé aux talibans et au mariage forcé. Sa vie a inspiré un documentaire, primé au festival de cinéma Sundance. Aujourd’hui elle rappe pour vivre.

« Je n’étais même pas intéressée par la musique ! Je ne sais pas ce qui m’a poussée à devenir une rappeuse ! Je voulais juste parler de ce que j’avais en moi », déclare la jeune fille au magazine digital Dazed dans une interview publiée le 19 mars dernier. Si Sonita Alizadeh a besoin de s’exprimer, c’est qu’elle a échappé au pire. À 10 ans, elle fuit son premier mariage forcé. Elle rejoint l’Iran où elle commence à rapper. Pour survivre, elle est femme de ménage dans une salle de sport.

Mariage forcé : « c’est pour nourrir ma famille »

Sa mère la rejoint peu après. Ce qui peut apparaître comme une bonne nouvelle va vite tourner au cauchemar. La maman essaye une nouvelle fois de la vendre à un homme pour 8000 euros. « C’est la tradition, se justifie-t-elle dans le documentaire. Il faut bien que je nourrisse ma famille ! » On pourrait attendre plus de compassion de la part d’une femme qui a elle-même été mariée de force à 13 ans. Mais Sonita fait une rencontre qui va changer sa vie. Rokhsareh Ghaem Maghami, cinéaste, s’intéresse à la jeune rappeuse. Elle la prend en amitié et en fait le sujet central d’un documentaire sobrement intituléSonita. Il obtient le grand prix du jury dans sa catégorie au dernier festival de Sundance, fin janvier 2016. La réalisatrice l’aidera alors à fuir de justesse un deuxième mariage forcé.

« Une fiancée à vendre »

Sonita Alizadeh a posté son premier clip, Brides for Sale, en 2014 sur YouTube et est devenue un phénomène musical. Elle y apparaît face caméra, un code-barre tatoué sur le front. Sa sincérité nous saisit d’émotion. Regard poignant, visage tuméfié sous les coups d’un mari qu’elle aurait pu épouser de force, elle débite son flow pour dénoncer sa condition :

« Je crie pour un corps épuisé dans sa cage
Un corps qui plie sous le poids d’un code-barre (…)
Je suis perplexe devant cette tradition et ce peuple.
Vendre des filles pour de l’argent ? Avec zéro droit de choisir
Aujourd’hui, mon père est inquiet du coût de la vie
Pour celui qui paye le plus, sa fille est à lui (…)
Comme toutes les autres filles, je suis en cage
On me considère comme un mouton élevé pour être dévoré »

Sonita incarne à elle seule les milliers de jeunes filles livrées en pâture en mariage forcé. Elle scande ses mots pour affirmer qu’elle est humaine, qu’elle n’est pas un animal.

Depuis, le clip a été visionné près de 400.000 fois. « Le rap a changé ma vie. Je pense donc qu’il faut l’utiliser pour aider d’autres filles. » On le lui souhaite.

madame.lefigaro.fr

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Lea

Yoav tu n’as vraiment rien compris ! Je pleure pour toutes ces malheureuses.

Yoav Yehuda

Buuuh, c’est moche le rap, et c’est encore plus moche un fille qui fait du rap…

Dommage, elle aurait pu faire un truc beau avec son histoire poignante.

Verified by MonsterInsights