Bernard Perriaux (à droite), ancien professeur en classes préparatoires à Clermont-Ferrand, est accueilli par Pierre Présumey, président de l’association Guillaume-Budé (à gauche) © Droits réservés

Une cinquantaine de personnes au rendez-vous, invitées par l’association Guillaume-Budé

 

 

Conférence passionnante que celle donnée par Bernard Perriaux, ancien professeur en classes préparatoires à Clermont-Ferrand, sur les Juifs de France, vendredi 29 novembre, au Puy-en-Velay.

Les Juifs ont toute leur place dans l’Histoire de France. Dans notre roman national, nous les avons souvent oubliés.

Et pourtant : le musicien Offenbach, la grande Sarah Bernhardt, la tragédienne Rachel, le philosophe Bergson, étaient Juifs et Français.

Au Moyen-Âge, ils sont médecins, artisans, agriculteurs

Au Moyen-Âge, Rabbi Salomon le Français fut un docteur en théologie aussi respecté que Thomas d’Aquin.

Bien des toiles impressionnistes que nous admirons au musée d’Orsay ont été données à l’État français par le banquier juif Camondo.

Et l’on pourrait citer aussi la philosophe Simone Veil, son homonyme Simone Weil, Robert Badinter, Léon Blum ou Pierre Mendès France…

Tout cela, Bernard Perriaux, professeur agrégé honoraire, l’a évoqué dans sa conférence consacrée à « L’Histoire des juifs de France », vendredi 29 novembre, salle Roger Fourneyron.

Près de cinquante personnes étaient présentes, invitées par l’association Guillaume-Budé. Le conférencier a suivi le fil chronologique de la diaspora juive à travers les siècles.

Tout commence dans l’Empire romain, même si l’exode de Palestine n’a pas été provoqué par les grandes révoltes du deuxième siècle : elle avait commencé auparavant, les juifs ayant été  bien acceptés au sein la Gaule romaine.

 

Confinés dans un quartier 

 

Au Moyen-Âge, ils sont médecins, artisans, agriculteurs. Avec Saint-Louis et Philippe Le Bel, tout change : à plusieurs reprises ils sont expulsés, leurs biens confisqués, et la possession de la terre leur est désormais interdite.

C’est ainsi que la rue de la Juiverie au Puy-en-Velay, où une plaque a été récemment inaugurée, trouve son explication: avant d’être expulsés, les Juifs avaient vécu confinés dans ce quartier afin d’être mieux contrôlés.

À cet antijudaïsme royal s’est ajouté un antisémitisme religieux : pendant longtemps, les juifs ont été considérés comme les tueurs du Christ, et c’est alors que se sont greffées les représentations populaires du Juif usurier, apatride et sans scrupule. Cette légende noire a perduré jusqu’à nos jours.

Malgré l’avancée humaniste de la Révolution, avec l’égalité des droits, la tolérance religieuse et les lois sur la laïcité, les Juifs seront durablement marqués par l’affaire Dreyfus.

« Rétablir la justice » « Mais il ne faut pas oublier la mobilisation exemplaire de la France de ce temps-là pour rétablir la justice », précise le conférencier.

De même que les forces salvatrices de la France Libre pour mettre fin aux lois juives de Vichy en 1944. « C’est pour rendre aux juifs de France, aux Français juifs leur part de notre Histoire, souvent tragique, parfois aussi heureuse et brillante que je voulais faire cette conférence. »

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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