Le Japon subventionne les départs de Chine

Le premier ministre, Shinzo Abe, a plaidé pour que « la production dépendant d’un seul pays de produits à forte valeur ajoutée soit rapatriée au Japon ».

Par  Publié hier à 11h23

Le premier ministre Shinzo Abe à Tokyo, le 25 mai.
Le premier ministre Shinzo Abe à Tokyo, le 25 mai. KIM KYUNG-HOON / AFP

Les industriels nippons n’ont pas tardé à profiter des 243,5 milliards de yens (2,1 milliards d’euros) débloqués fin avril par le gouvernement pour rapatrier leurs activités dans l’Archipel. Le géant de l’électroménager Iris Ohyama l’a fait pour sa production de masques, passée de Dalian (nord-est de la Chine) à Kakuda, dans le nord-est du Japon. Le groupe en produit 150 millions par mois depuis début juin sur son nouveau site.

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D’autres pourraient suivre. Le premier ministre, Shinzo Abe, a plaidé pour que « la production dépendant d’un seul pays de produits à forte valeur ajoutée soit rapatriée au Japon ». Pour les autres produits, M. Abe recommande une diversification vers l’Asie du Sud-Est. Au risque de fâcher Pékin, qui s’inquiéterait de cette politique au moment où les relations bilatérales s’améliorent.

Grèves et destructions

La pandémie de Covid-19 a mis en évidence la dépendance de l’Archipel : 20 % des pièces détachées et des matériaux importés viennent de Chine. Pour les groupes nippons, pourtant parmi les pionniers des investissements en Chine, de tels transferts de production ne sont pas nouveaux. En 2012, au plus fort des tensions avec Pékin autour des îlots disputés Senkaku (appelés Diaoyu en Chine), les industriels nippons présents avaient subi des grèves, voire des destructions de matériel.

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Ils avaient alors diversifié leurs implantations géographiques, principalement vers la Thaïlande et le Vietnam. En 2018, l’intensification de la guerre commerciale entre Washington et Pékin, menée à coups de hausses des droits de douane, avait aussi incité certains, comme Toshiba Machine, à relocaliser dans l’Archipel…

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Damran

Le Japon est généralement plutôt lent dans ses prises de décisions, sauf que là…
Ce pays est considéré par la Chine, comme son ennemi héréditaire, et lorsqu’on regarde la télé chinoise, il y a des séries quotidiennes qui présentent des épisodes de guerre, de façon odieuse et cruelle, une véritable campagne de haine quotidienne déversée sur les Chinois.
La pandémie a permis à toute la planète de constater le fonctionnement odieux de la grande dictature chinoise qui ne respecte rien, personne, et encore moins ses traités/accords.
Il faudra profiter de la distribution d’argent magique pour reconsidérer les investissements réalisés en Chine, surtout maintenant qu’elle n’est plus un pays de bas coûts salariaux, et de ramener petit à petit les productions locales à la maison, ne serait-ce que pour gagner de l’indépendance industrielle, et surtout, pour créer des emplois nationaux.
Bien sûr que cela ne se fera pas en quelques mois, mais il faut d’urgence mettre en route ce projet de rapatriement vers les pays qui ont plus que profité de la situation.
Par contre, en France, compte tenu des délais traditionnels de prises de décisions et de l’audace proverbiale de ses dirigeants, les premières entreprises rapatriées débuteront à l’horizon 3044, si tout se passe comme prévu, selon les normes des hauts fonctionnaires aux cerveaux complètement ravagés, incapables de réfléchir et de penser…..