LP/ARNAUD DUMONTIER

Le groupe Continental met en lumière sa collaboration avec les nazis

Le constructeur allemand de pneumatiques a commandé une étude à un historien pour connaître ses liens avec le régime nazi.

Le 27 août 2020 à 09h27

« Lorsqu’ils seront morts, on en prendra d’autres. » Voici les mots d’Hans Odenwald, un dirigeant de l’entreprise allemande, par rapport aux travailleurs forcés russes chargés de tester le matériel. Un rapport commandé par l’équipementier automobile Continental sur son passé conclut à une étroite collaboration avec le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale.

À l’époque premier fabricant mondial de matériaux en caoutchouc, le groupe a de ce fait joué un rôle central dans l’approvisionnement de l’industrie du IIIe Reich, « véritable colonne vertébrale de l’économie de guerre national-socialiste », conclut l’historien Paul Erker dans son étude, citée dans le magazine Der Spiegel à paraître aujourd’hui.

Cette étude lui a été commandée par Continental pour tenter de faire la lumière sur le degré exact de collaboration de l’entreprise durant cette période.

Marches forcées

Il en ressort qu’elle a eu recours à environ 10 000 travailleurs forcés dans ses usines, souvent des prisonniers politiques, et n’a pas hésité, en plus, à utiliser des détenus de camps de concentration nazis. L’entreprise était à l’époque, un gros fabricant de semelles de chaussures, dont l’armée avait grandement besoin pour les troupes. Elle avait passé commande au camp de concentration Sachsenhausen pour faire tester des chaussures, révèle l’étude.

Les prisonniers devaient parcourir 30 à 40 kilomètres par jour en tournant autour de la cour centrale du camp, au milieu de laquelle trônait une potence, juste pour tester la résistance des semelles Continental. Les détenus qui faiblissaient et tombaient à terre étaient exécutés par les gardes SS, selon l’historien.

Les techniciens de l’équipementier avaient même ordonné que des tests se fassent sous la forme de marches forcées dans la neige ou sur la glace. Certains des détenus ont dû porter les chaussures sur 2200 km au total, selon l’étude citée dans le Spiegel.

L’année dernière, la famille allemande Reimann, l’une des plus riche du pays et qui possède les produits anticalcaires Calgon ainsi que la chaîne de restauration rapide Prêt à manger, avait également mandaté un historien pour mener une étude sur ses liens avec le régime nazi.

https://www.leparisien.fr/societe/le-groupe-continental-met-en-lumiere-sa-collaboration-avec-les-nazis-27-08-2020-8373879.php#xtor=AD-1481423552

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Eric Dupont

Quand tout le monde est mort c’est beau la justice européenne