Le CSA justifie un reportage biaisé de France Inter en invoquant la «liberté éditoriale»

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel n’a répondu à aucune des protestations d’InfoEquitable au sujet d’un reportage foncièrement anti-israélien et totalement déséquilibré diffusé en juillet dernier sur la radio du service public.  

Quatre mois après avoir été saisi par InfoEquitablele Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) vient d’opposer une fin de non-recevoir aux observations que nous lui avions transmises concernant un reportage de France Inter diffusé le 25 juillet 2019. 

Ce reportage – selon nous mensonger – affirmait que les soldats de Tsahal surveillant la frontière entre Israël et Gaza passaient le plus clair de leur journée à ouvrir le feu et de manière indiscriminée sur de paisibles agriculteurs palestiniens lorsque ceux-ci viennent labourer leurs champs.

Malgré l’absence totale d’objectivité de ce reportage totalement à charge, le CSA estime dans le courrier qu’il nous a adressé qu’un tel traitement de l’information relève de la « liberté éditoriale » de France Inter (les passages soulignés en gras l’ont été par InfoEquitable).

Monsieur,

Vous avez saisi le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) à la suite de la diffusion le 25 juillet 2019 sur France Inter de la chronique « Sur la frontière | Gaza-Israël, la peur au quotidien ».

L’article 4 du chapitre 1er du cahier des charges de la société Radio France dispose que « La société assure l’expression pluraliste des courants de pensée et d’opinion dans le respect du principe d’égalité de traitement et des recommandations du Conseil supérieur de l’audiovisuel. Elle assure l’honnêteté, l’indépendance et le pluralisme de l’information, notamment pour les émissions d’information politique, dans le respect des recommandations du Conseil supérieur de l’audiovisuel..».

En outre, l’article 1er de la délibération du CSA n° 2018-11 du 18 avril 2018, relativeà l’honnêteté et à l’indépendance de l’information et des programmes qui y concourent, demande aux éditeurs de veiller «  au respect d’une présentation honnête des questions prêtant à controverse, en particulier en assurant l’expression des différents points de vue par les journalistes, présentateurs, animateurs ou collaborateurs d’antenne ».  Lors de sa séance du 4décembre 2019, le CSA a examiné la séquence concernée.

Le Conseil a constaté que la chronique « Sur la frontière | Gaza-Israël, la peur au quotidien » s’inscrit dans une série qui a pour objet de mettre en évidence l’importance des zones frontalières et traite principalement de la vie quotidienne des témoins interviewés ou observés. Il a considéré que l’angle ainsi retenu par l’éditeur relevait de sa liberté éditoriale, consacrée par la loi du 30 septembre 1986.

Dans ces conditions, le Conseil n’a pas relevé de manquement de la station à ses obligations en matière de droits et libertés.

Cordialement,

CSA – Direction de l’information et de la communication institutionnelle

Cette réponse du CSA est de notre point de vue riche d’enseignements.

Elle permet en effet de mesurer avec quelle dextérité le « gendarme de l’audiovisuel » applique les principes de la géométrie variable et rend des jugements de cour qui vous font blanc ou noir.

Un reportage accusant Tsahal de crimes invérifiables

Pour reprendre les critères rappelés dans le courrier du CSA, France Inter a-t-il procédé à une « présentation honnête » des faits ?

Non.

Le reportage donnait la parole à des agriculteurs de Gaza accusant les soldats israéliens de leur tirer dessus lorsqu’ils  se livrent à d’inoffensifs travaux agricoles.

L’agriculteur Mohamed Abu Da, interviewé par France Inter

Ces accusations n’étaient accompagnées d’aucune précision (dates, lieux, circonstances…) qui auraient permis de procéder à la plus élémentaires des vérifications.

InfoEquitable a entrepris ces vérifications : ces accusations des agriculteurs palestiniens ne reposent sur aucune base tangible.

Aucun agriculteur n’a été victime de tir de Tsahal au cours des derniers mois écoulés. Aucune dépêche d’agence n’a rapporté de tel incident.

Les rares cas avancés ces dernières années par les services de santé palestiniens à Gaza se sont avérés le plus souvent être des fake-news.

France Inter a-t-il « assuré l’expression des différents points de vue » ?

Non. 

Le reportage ne se donnait même pas la peine de donner la parole aux responsables de l‘armée israélienne, pourtant mise en cause, laissant ainsi supposer aux auditeurs que les faits étaient établis et la cause entendue.

Le reportage de France Inter a-t-il été réalisé dans « le respect du principe de l’égalité de traitement » défini par le cahier des charges de Radio France et rappelé dans le courrier du CSA ?

Non.

La radio de service public n’a pas eu un mot pour évoquer les attaques répétées que les agriculteurs israéliens, eux, ont subies tout au long de l’année 2019.

Selon cet article du Jerusalem Post, 138 départs de feu ont été provoqués par des engins incendiaires envoyés depuis Gaza, tout au long du printemps et de l’été dernier, et ont entraîné la destruction de 70 hectares de zones boisées et de terres cultivables.

Le reportage de France Inter contrevenait-il aux recommandations du CSA?

Selon InfoEquitable, ce reportage de France Inter contrevient de manière flagrante à la recommandation du CSA du 20 novembre 2013 relative au traitement des conflits internationaux par les médias audiovisuels. Lire la suite infoequitable.org

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alexandra

Réagissons en masse afin de dénoncer ces reportages toujours biaisés des chaînes publiques. Le CSA ne réagit qu’en fonction du nombre de plaintes des téléspectateurs, c’est ça qu’ils appellent leur « éthique » ! Nous savons bien qu’ils sont incapables d’appliquer leur propres principes déontologiques !

Élie de Paris

Cher info équitable, il s’agit du sévice public, qui et nous le savons depuis toujours, a toute latitude pour médire. Le CSA, qui est une autre émanation du service public, ne va pas tirer une balle sur l’autre pied !
Qui nomme les dirigeants de ces 2 « frères »? Le gouvernement, pardi, dont il reçoit, quant à la communication, ses instructions du Quai.
Aurait-on vu pareil reportage sur une radio ou chaîne privée ?