Bernard Ripert, avocat «historique» de l’organisation armée d’extrême gauche Action directe (AD), a été interné d’office en psychiatrie lundi à la suite d’un examen mené durant sa garde à vue, a-t-on appris auprès du parquet de Grenoble (Isère)

C’est après avoir été hospitalisé dans la journée en raison d’une tension élevée qu’un examen psychiatrique a été ordonné.

«Le psychiatre estime que son état justifie une hospitalisation sous contrainte», a déclaré ensuite Jean-Yves Coquillat, procureur de Grenoble, qui a décidé de lever la garde à vue visant l’avocat. Me Ripert doit être transféré en hôpital psychiatrique, où il sera examiné par deux nouveaux médecins.

Poursuivi pour «intimidation envers un magistrat», un délit passible de trois ans de prison et 45.000 euros d’amende, Me Ripert n’avait pas honoré une convocation à l’hôtel de police prévue vendredi. L’autorité judiciaire a donc mandaté la force publique pour l’interpeller à son domicile, en Savoie, lundi matin. Puis l’avocat a été conduit à l’hôtel de police de Grenoble et placé en garde à vue.

Déjà condamné à trois reprises

«Il a été interpellé comme un terroriste alors que c’est lui qui est terrorisé», dénonce Rose-Marie Ripert, l’épouse de cet avocat coutumier des coups d’éclat dans et en dehors des prétoires. «Ça ne s’est pas bien passé. Il a été menotté. Ces méthodes démontrent bien la justesse de son combat», assure-t-elle. «Si la force a dû être employée, c’est parce que Me Ripert ne voulait pas suivre les policiers», justifie le procureur de Grenoble.

Âgé de 65 ans, Bernard Ripert a été suspendu d’exercice pendant quatre mois par la cour d’appel de Grenoble pour «un acte d’intimidation» envers un magistrat de la cour d’appel iséroise qui avait statué sur le dossier de sanction disciplinaire dont il fait l’objet. «Si acte d’intimidation il y a, c’est plutôt de la part de l’institution judiciaire grenobloise», réplique Me Ronald Gallo, qui le défend.

Me Ripert a été relaxé mi-mai par le conseil régional de discipline qui statuait sur des manquements déontologiques présumés. Le procureur général a fait appel de cette décision et la cour d’appel a fixé au 2 juin une audience sur le fond de cette affaire. Condamné à trois reprises à des sanctions disciplinaires, Me Ripert avait déjà été suspendu pendant un an en 2013 pour avoir qualifié une avocate de «roquet» et dit d’un président de cour d’assises qu’il avait «triché» et «menti».

le Parisien

 

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires