La prière des femmes confinées d’Israël – Par Sivan Rahav Méir

Sivan Rahav Meir est une journaliste de renom au sein de la 12e chaîne de télévision israélienne. Chaque jour, elle offre un petit enseignement de Torah qui est diffusé un peu partout dans le monde dans une dizaine de langues.

Ce Shabbat, j’ai pensé que nous vivons une époque où presque tout le monde mérite un diplôme de bonne conduite. Enfants et adultes, personnes mariées et célibataires, celles qui sont isolées et celles qui leur viennent en aide. Tout le monde essaie sincèrement, s’efforce, certaines fois se désespère puis se relève de nouveau.  Et puis j’ai vu ces quelques lignes, cette prière que la Rabbanite Yemima Mizrahi a écrites pour toutes les femmes, avec tous les défis auxquels elles sont confrontées. Ce texte pourrait également être écrit au nom des hommes :

Nous voici, ne sachant que faire, debout devant Toi pour adoucir la colère, pour apaiser le courroux, pour adoucir la rage, au nom de toutes les femmes, ici et partout sur la terre.
Et si – hélas – nous ne méritons pas Ta faveur, nous sommes venues implorer Ta grâce de par le mérite des femmes justes qui nous ont précédées.

Au nom des petites filles qui ne comprennent pas ce qui a changé et pourquoi elles sont soudainement responsables de leurs grand-mères.
Au nom de toutes les femmes célibataires qui étaient déjà seules mais maintenant le sont doublement et prient confinées pour que Jérusalem ne les oublie pas alors même que le Kotel leur est interdit et qu’il est interdit que les larmes de cet ancien mur rencontrent les leurs.

Aucun signe d’effondrement

Au nom des nouvelles malades dont la foi demeure.
Au nom des anciennes malades qui, avant l’apparition du virus, étaient sous les rayons.
Au nom de toutes celles qui ont été licenciées et qui soudain ne ressentent plus rien.
Au nom de celles qui sont en congé sans paye.
Au nom de toutes les femmes qui ne montrent aucun signe d’effondrement même lorsqu’elles plient sous le poids de l’inquiétude pour leurs moyens de subsistance.
Au nom celles qui ont choisi d’étudier, de celles qui travaillent dans le high-tech, des enseignantes qui continuent maintenant même de la maison à renforcer le monde de la Torah.

Au nom des mères d’enfants ayant des besoins spéciaux qui sont déjà limités et qui ont peur.
Au nom des divorcées qui consolent leurs enfants en tant que mère et ont de la compassion pour eux comme un père.
Au nom des veuves qui se soucient qu’il n’y ait plus de douleur.
Au nom de chaque femme qui désire un enfant, en espérant la joie qui viendra avec lui mais qui aujourd’hui doit encore attendre car son traitement est repoussé.
Au nom de toutes les grands-mères laissées seules qui languissent et veulent embrasser leurs petits-enfants.

Au nom de toutes les femmes adultes, les mères elles-mêmes, qui courent pour déposer quelques produits de première nécessité devant les portes de leurs propres mères vieillissantes.
Au nom de toutes les maitresses qui enseignent à distance et appellent leurs élèves par téléphone.
Au nom des infirmières, des infirmières courageuses et fatiguées.
Au nom des employés de laboratoire et des testeurs de virus qui travaillent dans l’ombre.
Au nom des médecins et des sages-femmes.
Au nom des employées du Magen David Adom, des techniciennes de garde qui prennent la température toute la journée.

Ouvre donc une porte pour nous

Au nom de femmes maltraitées dans les refuges déjà suffisamment battues.
Au nom de toutes les femmes qui rient obstinément à travers tout et font aussi rire les autres.
Au nom des étudiantes qui poursuivent leurs études, passent des examens et soumettent des devoirs.
Au nom de toutes les femmes qui souhaitent tenir un Seder de Pessah, nous nous tenons devant Toi en larmes, car comment chanterons-nous « kol dichfin » (que chaque âme sans-abri vienne manger) lorsque la ville est confinée et comment le prophète Eliyahou viendra-t-il dans notre maison quand nous récitons « shfoch chamatcha » (verse Ta colère) si la porte est fermée ?

Ouvre donc une porte pour nous, pour Ton bon peuple, afin que nous soyons protégés.
Ouvre une porte pour nous en ce début du nouveau mois de Nissan.
Nous promettons avec joie de frotter, de nettoyer, de tout préparer – « bli neder » (sans faire de vœu) – et nous ne demandons en retour qu’une seule chose. Que tout le monde, absolument tout le monde soit « be-seder » (parfaitement bien et en bonne santé) au Seder « .

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