La Chine est vent debout contre la vente de chars Abrams et de missiles anti-aériens Stinger à Taïwan

L’annonce était attendue : la Defence Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès d’approuver la vente à Taïwan de 108 chars de combat M1A2T Abrams et de 250 missiles sol-air Stinger [de type MANPADS, pour Man-portable air-defense systems]. Le tout pour 2,2 milliards de dollars.

Cette vente permettra à l’Armée de la République de Chine [RoCA] de remplacer ses chars « Patton » [M60A3 TTS et M-48, appelés « CM-11 Brave Tiger »], lesquels sont dotés, du moins pour certains, du même sytème de conduite de tir et de contrôle que les M1Abrams.

Dans son avis, l’agence américaine souligne que ces ventes n’auront « aucun impact négatif sur l’état de préparation de la défense américaine et qu’elles soutiendront la « politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité et la capacité de défense du destinataire, facteur important de stabilité politique, d’équilibre militaire et de progrès économique dans la région. »

Cela étant, la DSCA n’a pas donné de recommandation sur la possible vente de 66 avions de combat F-16V destinés à moderniser la force aérienne taïwanaise, alors que la presse américaine spéculait sur une annonce d’ici la pause estivale.

Même chose pour les missiles anti-chars Tow et Javelin. Peut-être que cela viendra plus tard, le temps pour Pékin de digérer la vente de chars Abrams et de missiles Stinger.

Car, comme on pouvait s’y attendre, la Chine a très vigoureusement protesté contre cette vente d’armes américaines, au point d’en exiger « l’annulation immédiate ».

« La Chine exhorte les États-Unis […] à annuler immédiatement ce projet de vente d’armes à Taïwan et à stopper tout lien militaire avec Taïwan », a lancé Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Il convient d’éviter de porter encore davantage atteinte aux relations sino-américaines, à la paix et à la stabilité dans le détroit de Taïwan », a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse.

« La vente d’armes par les États-Unis à Taïwan est une grave violation des principes fondamentaux du droit international et des relations internationales », a encore insisté M. Geng.

« La Chine a exprimé son profond mécontentement, ainsi que son opposition résolue, et a protesté officiellement auprès des États-Unis », a-t-il conclu.

Officiellement, les États-Unis reconnaissent le principe d’une seule Chine, âprement défendu par Pékin. Et, depuis 1979, leurs rapports avec Taïwan sont régies par le « Taiwan Relations Act ». Mais depuis son arrivée à la Maison Blanche [et même avant], le président Trump a semblé vouloir remettre en cause cette approche.

Depuis 2017, Washington a ainsi approuvé des ventes d’armes à Taipeh à quatre reprise [29 juin 2017, le 24 septembre 2018, le 15 avril 2019 et, donc, le 8 juillet].

En retour, et tout en multipliant les déclarations martiales, la Chine a accentué la pression militaire sur Taïwan et cherché isoler Taipeh sur le plan diplomatique. Non sans succès d’ailleurs.

Par exemple, en mars, deux avions de combat J-11 chinois ont franchi la ligne médiane du détroit de Formose, obligeant la chasse taïwanais à intervenir.

Un tel incident n’était plus arrivé depuis 2011. Et encore, à l’époque, Pékin avait expliqué qu’il s’était agi d’une « erreur malencontreuse ». Cette pression s’exerce dans les airs, sur et sous les mers, comme l’a montré la présence récente d’un sous-marin chinois, a priori de type 093G, près d’un archipel taïwanais.

Source: www.opex360.com

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