Des images de joie, de multiples sourires qui seront bientôt figés dans l’horreur.  © Vendredi distribution

« J’aimerais qu’il reste quelque chose » : des récits de destins brisés contre l’oubli

Publié le | Mis à jour le

 

 

 

 

 

Pour que la mémoire ne soit pas diluée, des descendants de déportés lègue au Mémorial de la Shoah  lettres, photos, objets.

Ludovic Cantais en a fait un film immortalise certaines de ces histoires dans un film beau, digne et indispensable.

La douleur indicible, la tristesse sans fond elles vous saisissent dès les premières secondes du documentaire de Ludovic Cantais, « J’aimerais qu’il reste quelque chose »,  qui sera sur les écrans mercredi 13 novembre.

Un homme très digne raconte : « Mon père est décédé en 1934. Mon frère et ma mère ont été déportés par le convoi numéro 66 : ma mère y a passé son 38e anniversaire. »

Au bout de ces quelques instants de projection, on voudrait tout de suite enlever le conditionnel au titre de ce film. Car il faut qu’on se souvienne, longtemps, toujours.

Qu’ensemble, nous muselions ceux qui nient, du bout des convictions ou avec force. Il est indispensable de faire taire les « qu’est-ce qui prouve que ça a existé » ou « ça a été inventé par les Américains ». Chacune de ces absurdités est une gifle assénée aux survivants, aux descendants ; un crachat sur la mémoire des martyres de la Shoah.

C’est juste après le terrible enchaînement de l’histoire récente (Merah, Charlie Hebdo, l’Hyper Casher, le Bataclan, Nice) que Ludovic Cantais a commencé à envisager ce film.

A l’époque, il travaillait en tant que documentaliste à une exposition prévue au Mémorial de la Shoah « Les enfants dans la Shoah ».

« J’ai alors découvert l’existence de la permanence photographique du Mémorial, dirigée par Lior Smadja. Tous les mardis, de 14 h à 17 h 30, des bénévoles accueillent des familles juives qui souhaitent faire don de leurs archives personnelles. »

L’abjection des voisins dénonciateurs

Pendant une heure et vingt minutes, on rencontre des destins, on voit des sourires éclatants sur des photos qui se figeront bientôt à jamais. Chaque histoire est une émotion, chaque récit est insoutenable. Pourtant, tous ceux qui parlent le font avec précision, presque application et beaucoup de dignité.

Il y a cet homme qui montre les jouets incroyablement bien façonnés que son père lui envoyait depuis son camp d’internement ; cette famille qui a la chance de revenir de concentration et retrouve son logement occupé par les voisins qui les ont dénoncés et qui les accueillent sur un « Heureusement que nous étions là pour veiller sur vos affaires ! ». On entend aussi beaucoup de noms, car il est important de dire les noms des disparus pour qu’ils ne soient pas engloutis à jamais.

 

« Selon une enquête IFOP pour la fondation Jean Jaurès parue le 20 décembre 2018, 10 % de la population française n’a pas entendu parler du génocide des juifs… Le chiffre s’élève à 19 % chez les 25 à 34 ans et à 21 % chez les 18 à 24 ans. »

Allez voir « J’aimerais qu’il reste quelque chose ». Emmenez vos enfants, petits-enfants, parents, frères et sœurs.  Car l’oubli est notre pire ennemi.

« J’aimerais qu’il reste quelque chose »

Film-documentaire de Ludovic Cantais.

  • Durée 1 h 19
  • A partir du mercredi 13 novembre

Source: www.lanouvellerepublique.fr

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