FILE - In this Tuesday, Feb. 18, 2020 photo, a view of the West Bank settlement of Ma'ale Efraim on the hills of the Jordan Valley. An Israeli watchdog group tells The Associated Press that Israel's settlement activity in the West Bank surged ahead in 2019, maintaining a rapid pace that has drawn strength from the friendly policies of the Trump administration. (AP Photo/Ariel Schalit)

Une vue de l’implantation de Maale Efraim en Cisjordanie sur les collines de la vallée du Jourdain, le 18 février 2020. (Crédit : AP/Ariel Schalit)

Israël : l’annexion de la Cisjordanie reportée

Par Catherine DUPEYRON Publié le 30 juin 2020 à 17h03 Mis à jour le 30 juin 2020 à 17h56

 

L’accord de coalition entre le Likoud et Bleu-Blanc signé le 20 avril dernier était clair : l’annexion de 30 % de la Cisjordanie pourrait être soumise à un vote du gouvernement dès le 1er juillet. Après des semaines de conjectures sur l’ampleur et les détails de ce projet, il semble que cela n’aura pas lieu, en tout cas pas à cette date.

L’information a été donnée par des sources officielles américaines à la presse israélienne. Ainsi, au mieux, Benyamin Netanyahu, devrait, ce mercredi, faire un discours.

Pourquoi cette marche arrière ? Les raisons sont multiples, mais elles plaident toutes pour le report voire le renoncement à cette idée.

D’abord, une partie de l’administration Trump, au premier rang desquels Jared Kushner, est plutôt réservée sur l’annexion unilatérale en dehors de tout processus de négociation sur la création d’un Etat palestinien prévue dans le Plan Trump. « La manière de faire est très importante pour les Etats-Unis, car  a fortiori s’il n’est pas réélu », explique un diplomate européen.

Or, lundi, l’Autorité palestinienne est sortie de son refus catégorique du moindre dialogue en écrivant au Quartet (Nations unies, Etats-Unis, Russie, Union européenne), créé en 2002 pour soutenir les négociations israélo-palestiniennes.

Dans cette lettre , les Palestiniens indiquent qu’ils sont « prêts à reprendre les pourparlers directs » là où ils s’étaient arrêtés en 2014, qu’ils accepteraient d’avoir « une quantité limitée d’armes » ainsi que de « petits échanges territoriaux, basés sur les frontières » de juin 1967.

Opposition de la Jordanie

Ensuite, plusieurs pays arabes ont averti que l’annexion aurait de graves conséquences. A commencer par la Jordanie, qui a signé un traité de paix avec Israël en 1994 et dont une part importante de la population est palestinienne.

Elle serait directement concernée par l’annexion de la vallée du Jourdain. « La Jordanie est très impliquée émotionnellement », remarque Itamar Rabinovich, ancien ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis.

Pour ce diplomate, mais aussi pour nombre d’anciens officiers israéliens, la Jordanie offre à Israël une profondeur stratégique inestimable bien plus efficace que l’annexion de la vallée du Jourdain.

De son côté, Yousef Al Otaiba, ambassadeur des Emirats Arabes Unis aux Etats-Unis a, pour la première fois, publié une lettre ouverte en hébreu dans le « Yediot Aharonot » – premier quotidien israélien – expliquant que la normalisation en cours avec les pays arabes à laquelle Israël « tient profondément […] pourrait être compromise par une décision d’annexer » la Cisjordanie.

Clivage dans les implantations

Par ailleurs, sur le plan intérieur, l’annexion est loin de faire l’unanimité. Les militants de gauche sont bien évidemment contre, mais leur poids sur l’échiquier politique est mineur. En revanche, responsables et habitants des implantations sont partagés entre les « pour » et les « contre ». Les premiers pensent qu’il faut saisir l’occasion unique offerte par le plan Trump. Les autres préfèrent le statu quo plutôt que la création d’un Etat palestinien.

Mais surtout, la grande majorité des Israéliens a la tête ailleurs : 85 % sont inquiets de leur situation économique suite à la pandémie mondiale et 25 % seulement sont satisfaits de la manière dont la crise économique est gérée par Benyamin Netanyahu. Sans compter que l’épidémie de Covid-19 a repris de plus belle dans le pays .

Catherine Dupeyron

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Elie de Paris

Finalement…
Il n’y a guère que les Évangélistes américains qui y croient…
On repousse… Y’a pouce.
A-t-on vu des mouvements de foules en Ysraël même POUR l’annexion ?
Nous savions pertinemment que la planète entière se serait opposée à cette décision, sans doute pour que les métastases continuent de proliférer et, qu’à Dieu ne plaise, la « Terre sainte », « leur » terre sainte, devienne dans quelques décennies un lieu de pèlerinages memoriel, façon ancien camp d’extermination…
Les nations nous aiment beaucoup quand nous sommes morts et fossilisés.
Mais vivants, nous sommes un sujet névrotique pour elles, leur rappelant ce qu’une poignée de débris a pu faire en 80 ans, dans tous les domaines, même au niveau « démocratique » comme ils disent, et surtout ce qu’ils n’ont pas du tout, mais alors pas du tout ! été capable de faire dans leurs colonisations, extraterritoriales, pillant les terres et leur peuple…
Et ce sont ces dernières qui viennent s’opposer à ce que Ce peuple, précisément, retourne sur Sa terre… Judée… Judea… Juden…Yehoudi.. Yehouda. Juif !
L’ Infamie des Nations, sans limites, aura, espérons-le, le « mérite » de déclencher la Colère pratique du Seigneur.
Ça vient.
Le spectacle va commencer…