LUANDA LEAKS

La femme « la plus riche d’Afrique » rattrapée par la justice

Fin de l’impunité pour  pour Isabel dos Santos. La fille de l’ancien président angolais, Eduardo dos Santos, présentée pendant plusieurs années comme la femme la plus riche d’Afrique, fait désormais face à la justice. « Nous utiliserons tous les moyens possibles et nous activerons tous les mécanismes internationaux pour la ramener Isabel dos Santos dans le pays », a déclaré sur les ondes de la radio nationale le procureur général Helder Pitra Gros. « Mes services ont demandé le soutien international du Portugual, de Dubaï et d’autres pays », a-t-il poursuivi, permettant de se rappeler qu’à titre essentiel Isabel dos Santos vit actuellement entre Londres et Dubaï.

« Un tissu de mensonge »

Ces déclarations font suite aux révélations dimanche par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), déjà à l’origine des révélations des Panama Papers, qui accusent la fille de l’ex-président Eduardo dos Santos, à l’issue d’une enquête menée dans les méandres de l’économie angolaise, d’avoir tout simplement « siphonné les caisses du pays ». Les 36 médias internationaux membres du consortium, parmi lesquels la BBC, le New York Times ou Le Monde, ont mobilisé 120 journalistes dans une vingtaine de pays pour exploiter une fuite de 715 000 documents. Ils ont révélé, selon leurs mots, « comment une armée de sociétés financières occidentales, d’avocats, de comptables, de fonctionnaires et de sociétés de gestion ont aidé Isabel dos Santos à cacher des avoirs aux autorités fiscales ».

Désormais baptisés les Luanda Leaks, ces documents ont pu être mis à portée du grand public grâce à une fuite de données orchestrée par un ou des anonymes depuis la société de gestion financière d’Isabel dos Santos basée au Portugal. Selon Le Monde, ça pourrait être des fuites « probablement issues d’un piratage informatique ».

Il ressort également de ces Luanda Leaks qu’une « nébuleuse composée de 400 sociétés identifiées dans 41 pays » était partie prenante d’un véritable « schéma d’accaparement des richesses publiques ». Parallèlement, de grands cabinets d’audit et de conseil internationaux comme PwC et Boston Consulting Group auraient « apparemment ignoré les signaux d’alarme ». De fait, ils auraient objectivement aidé Isabel dos Santos dans son entreprise de dissimulation des biens publics. L’ICIJ ajoute que des lettres censurées montrent comment de grands noms chez les consultants ont cherché à lui ouvrir des comptes bancaires non transparents. Dans un contre-feu, PwC a aussitôt indiqué « avoir immédiatement lancé une enquête et pris des mesures pour cesser tout travail en cours pour des entités contrôlées par des membres de la famille dos Santos ».

La femme d’affaires de 46 ans, précédemment surnommée « la princesse de Luanda » a totalement nié la véracité de ces allégations, qu’elle a décrites comme « un tissu de mensonges » sur les réseaux sociaux, fruits d’une orchestration politique. Elle a également déclaré n’avoir jamais été informée des poursuites lancées contre elle. Ce à quoi le procureur a répondu en la contredisant : il a argué qu’Isabel dos Santos avait bien reçu leur notification avant de quitter le pays le lendemain même de cette notification. Et d’ajouter que « les raisons pour lesquelles elle n’a pas répondu à (leurs) notifications sont très claires », ne précisant cependant pas la date même de cette notification.

Une situation qui prend tous les airs d’un scandale de grande ampleur, dans un pays en lutte avec la corruption depuis près de 30 ans.

atlantico.fr

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