Une conférence au Kurdistan d’Irak plaide pour une normalisation avec Israël

Plus de 300 Irakiens dont des chefs tribaux ont plaidé vendredi soir pour une normalisation entre l’Irak et Israël, premier appel du genre lancé lors d’une conférence au Kurdistan autonome parrainée par une organisation américaine.

Le colloque a été organisé par le think-tank new-yorkais Center for Peace Communications (CPC), engagé sur le dossier de la normalisation entre Israël et les pays arabes et le rapprochement des sociétés civiles.

Le Kurdistan (nord), une région autonome du pouvoir central à Bagdad, entretient des rapports cordiaux avec l’Etat hébreu. En revanche à Bagdad, responsables et factions politiques irakiens pro-Iran sont opposés à Israël alors que l’Iran, ennemi juré d’Israël, jouit d’une forte influence chez le voisin irakien.

Les quelque 300 participants, sunnites et chiites, réunis à Erbil, capitale du Kurdistan, sont venus «de six gouvernorats -Bagdad, Mossoul, Salaheddine, Al-Anbar, Diyala et Babylone», a indiqué à l’AFP le fondateur du CPC, Joseph Braude, expert américain d’origine juive irakienne. «Il y a aussi des chefs de tribus de ces gouvernorats, des intellectuels, des écrivains», a précisé Braude, joint par téléphone par l’AFP. «Nous demandons notre intégration aux accords d’Abraham. Tout comme ces accords prévoient des relations diplomatiques entre les signataires et Israël, nous aussi nous voulons des relations normales avec Israël», selon le communiqué de clôture, lu par une intervenante, Sahar al-Taï, directrice de recherches au ministère de la Culture à Bagdad.

«Allons normaliser avec Israël»

Sous l’égide de Washington, les «accords d’Abraham» ont été signés en septembre 2020 pour normaliser les relations entre Israël, les Emirats arabes unis et Bahreïn. Le Maroc et le Soudan avaient suivi. «Aucune force, locale ou étrangère, n’a le droit de nous empêcher de lancer un tel appel», a dit Sahar al-Taï.

Parmi les intervenants irakiens, un ancien général et un des chefs de la «Sahwa», milices tribales qui avaient combattu les djihadistes aidées par Washington. L’Israélien Chemi Peres, président d’une fondation fondée par son père, le défunt président Shimon Peres, s’est exprimé lors du colloque par vidéo. «Assez d’animosité. Il faut ouvrir une nouvelle page de coopération et de paix», a indiqué à l’AFP cheikh Rissan al-Halboussi, venu d’Al-Anbar. «Tu ne vas pas pouvoir du jour au lendemain dire au citoyen  »Allons normaliser avec Israël » mais avec le temps les idées changent».

Ces dernières décennies, plusieurs dirigeants du Kurdistan irakien se sont rendus en Israël et des hommes politiques kurdes ont réclamé ouvertement une normalisation avec ce pays. En 2017, quand les Kurdes d’Irak ont tenu leur référendum d’indépendance controversé, l’un de leurs rares soutiens était Israël.

Par Le Figaro avec AFP mis à jour hier à 13:39

AFP Photo/SAUL LOEBLa signature des accords d’Abraham à la Maison Blanche, à Washington DC, le 15 septembre 2020.

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