Portrait de l’écrivain et du poète, Aharon Appelfeld, à Mantova, (Italie), en septembre 2012. © Getty / Leonardo Cendamo

 

Aharon Appelfeld, Histoire d’une vie

Toute sa vie, Aharon Appelfeld dit avoir porté en lui  » l’enfant de la guerre ». Découvrons « Histoire d’une vie », un livre puissant qui éclaire toute son œuvre.

 

 

 

 

« La Seconde Guerre mondiale dura six années. Parfois il me semble que ce ne fut qu’une longue nuit dont je me suis réveillée différent. . Ce qui s’est gravé en moi de ces années-là, ce sont principalement des sensations physiques très fortes. Le besoin de manger du pain. Aujourd’hui encore je me réveille la nuit, affamé. Des rêves de faim et de soif se répètent chaque semaine. Je mange comme seuls mangent ceux qui ont eu faim un jour, avec un appétit étrange. Tout ce qui s’est passé s’est inscrit dans les cellules du corps et non dans la mémoire. »

Paru en 2004, Histoire d’une vie raconte l’histoire d’un enfant juif d’Europe de l’Est qui a tout perdu : sa maison, son pays, ses parents et  jusqu’à sa langue maternelle … et qui finit par  laisser derrière lui une œuvre considérable.

Disparu en 2018 à l’âge de 86 ans, l’écrivain israélien Aharon Appelfeld, n’eut de cesse de chercher les mots les plus justes pour traduire ce qu’il nommait « sa légende intime ». Poète, et romancier, il nous laisse une œuvre riche et d’une humanité incroyable, qui, tout en nommant la violence des hommes et un hymne à l’amour et à la douceur.

Lorsque la guerre éclate, le petit Erwin (son prénom de naissance) a sept ans et vit un bonheur paisible avec ses parents, un couple de juifs éclairés et laïcs. En 1939 tout s’effondre, sa mère est assassinée, il rejoint avec son père le Ghetto puis ils sont déportés vers un camp, d’où il parvient à s’échapper, seul.

Commence alors une longue errance entrecoupée de séjours chez des paysans lorsque l’hiver survient. La vie d’alors est marquée par la peur permanente d’une dénonciation, le froid et la faim. Durant ces années de solitudes et de silence, il se réchauffe en invoquant les images de sa petite enfance et continue à observer et écouter le monde alentour.

A la fin de la guerre, orphelin et sans attaches, il suit le chemin de nombre de ses compatriotes et part pour Israël.  C’est là qu’il commence à écrire, délaissant peu à peu sa langue maternelle pour en épouser une autre, l’hébreu qui deviendra sa langue d’écriture.

Écoutons la voix de celui qui porta toute sa vie « l’enfant de la guerre » en lui, avec Histoire d’une vie, un livre clé qui éclaire son œuvre entière, et pour lequel il reçut en 2004 le Prix Médicis.

 

Emission de radio:  www.franceinter.fr/emissions/ca-peut-pas-faire-de-mal

 

Pendant quinze ans, Valérie Zenatti a traduit en français les œuvres de l’écrivain israélien.  A sa mort, elle lui consacre un très bel hommage intime : « Dans le faisceau des vivants », paru aux éditions de l’Olivier.

La playlist de l’émission :

BARBARA : Il me revient

LES YEUX NOIRS : Liebkeit

La voix d’Aharon Appelfeld est extraite des émissions suivantes (Archives INA):

L’Humeur Vagabonde – 16 septembre 2004

Tout arrive – 1er novembre 2004

Les matins de France Culture – 22 septembre 2004

La bibliothèque étrangère–  29/07/2006

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