LA QUESTION DE LA PROPORTIONNALITÉ

Au cours des derniers jours d’échanges de tirs avec le Hamas à Gaza, plusieurs correspondants étrangers ont soulevé des questions de proportionnalité à propos de la conduite de Tsahal.

PAR PETER LERNER
 12 AOÛT 2018 22H14

La question de la proportionnalité

La fumée se lève après qu’un avion israélien a bombardé un QG du Hamas dans un immeuble de plusieurs étages dans la ville de Gaza, le 9 août 2018. (Crédit photo: REUTERS / MOHAMMED SALEM)

Au cours des derniers jours d’échanges de feu avec le Hamas à Gaza, plusieurs correspondants étrangers ont soulevé des questions de proportionnalité, à propos de la conduite des représailles de Tsahal.

Cependant, contrairement à certaines opinions prédéterminées, les simples chiffres à l’état nu corroborent un niveau de proportionnalité crédible. De son propre aveu, Tsahal a procédé à environ 180 frappes de précision. Au lendemain de ces frappes, le ministère de la Santé du Hamas a annoncé que trois personnes avaient été tuées.

On a annoncé que l’un des morts était un chef de brigade terroriste du Hamas. Les deux autres ont été signalés comme civils. Inas Abu Khmash, une femme enceinte de 23 ans et sa fille de 18 mois, Bayan. Bien que leurs décès soient tragiques, ils ne sont pas une indication d’une réponse disproportionnée au bombardement par le Hamas des communautés du sud d’Israël. Avec quelque 200 roquettes et mortiers tirés, 28 Israéliens ont eu besoin d’une assistance médicale, Dôme de Fer a procédé à 30 interceptions, donc je dirais que les morts palestiniennes, bien que déchirantes, indiquent exactement le contraire.

Les frappes de précision sur les atouts militaires du Hamas avec si peu de morts montrent à quel point le processus de planification mis en place par Tsahal est approfondi, mettent en lumière ses vastes capacités de renseignements et à quel point l’exécution de ce plan réalise presque un sans faute. Les militaires ont clairement compris que la mort de civils pourrait constituer un premier pas dans le vide et rendre une nouvelle guerre inéluctable. La dernière escalade n’était pas la conséquence de l’intention d’Israël d’entrer en guerre, mais du recours à la force militaire pour tenter de l’empêcher. De la diplomatie cinétique pour envoyer un message clair. Ce message était proportionné.

La proportionnalité dans la guerre n’est pas un jeu de chiffres « équivalents », comme le soutiennent beaucoup de journalistes avec lesquels j’ai travaillé. Un Israélien tué pour un Palestinien mort n’est pas une guerre proportionnée. La proportionnalité repose sur la nécessité d’une action militaire face à l’angoisse que cette action pourrait causer des pertes parmi les civils des environs. Le niveau de renseignement d’Israël, combiné à ses systèmes de frappes opérationnelles, prouve une fois de plus qu’Israël fait tout ce qui est professionnellement possible pour limiter la mort des non-combattants.

Au cours des derniers jours, il est apparu que même les morts intentionnelles parmi des combattants étaient indésirables, car elles risquaient d’accroître les risques de guerre. L’armée israélienne a donc annoncé qu’une cellule de lancement de roquettes avait été interceptée et que les bastions, bases, installations d’entraînement et caches d’armes du Hamas semblaient avoir été évacuées.

Nos ennemis comprennent et exploitent ces principes. Le Hamas a établi ses centres de commandement dans les hôpitaux, lance des roquettes depuis les cours d’école et construit des tunnels d’attaque à partir de serres. Le Hezbollah a transformé des villages entiers en positions fortifiées. Nos ennemis opèrent intentionnellement depuis l’arène civile pour attaquer sans discrimination des civils israéliens.

Lorsque le lieutenant Bar Vaknin est allé disperser une émeute à la frontière de Gaza le mois dernier, le Hamas a envoyé des enfants comme appâts à la frontière, afin d’attirer les forces à découvert. Le lieutenant Vaknin s’est approché de la barrière avec du gaz lacrymogène et un tireur d’élite du Hamas l’a blessé.

La question à se poser est la suivante : pourquoi les tirs de roquettes aveugles contre des civils israéliens, en se servant des civils de Gaza comme boucliers humains, sont-ils acceptés, sous-signalés dans les reportages et non condamnés. L’équivalence morale entre Israël et le Hamas au cours des derniers jours est incompréhensible et doit changer.

Des morts de civils ont été à déplorer au cours des conflits armés depuis l’aube des temps et la toute première guerre. L’armée israélienne est une pionnière en matière de protection des civils, israéliens comme palestiniens, même, parfois en prenant des risques pour ses propres troupes et je suis fier d’avoir servi dans une armée qui valorise la vie – toutes les vies.

Peter Lerner

L’auteur est lieutenant-colonel, consultant en communication et stratégie, un défenseur d’Israël et un ancien porte-parole de Tsahal. 

jpost.com

Adaptation : Marc Brzustowski

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Adam

Les diplomates français n’ont que ce mot à la bouche : la proportionnalité demandée à Israël pour simplement l’empecher de se défendre. Mot absurde s’agissant d’une guerre, que des diplomates imbéciles et incultes ânonnent sans se rendre compte que cela ne veut rien dire.
Ce qui est grave c’est la fascination de ces gens, y compris les journalistes, pour un régime monstrueux comme l’est le Hamas qui affame sa population, détourne les fonds versés par l’Europe, utilise sa population comme boucliers. Humains, envoie à une mort certaine des jeunes pour endommager une clôture qui matérialise une frontière internationalement reconnu, qui maltraite les femmes, qui organise des camps d’entrainement Militaire pour enfants de 4 à 10 ans, qui instille dans l’esprit des gens la haine pour le massacre de juifs et le goût de leur propre mort en martyre, etc……
Évidemment que l’antisemitisme et l’insupportable réussite insolente de ce petit pays devenu 8ème puissance mondiale agissent sur le cerveau de tout ce beau monde. Mais en arriver à glorifier les monstres qui sévissent à Gaza, c’est un gap que seuls des gens dérangés mentalement peuvent combler.
Tout cela n’existe que parce qu’Israel a choisi jusqu’à présent de discuter d’egal à égal avec le Hamas et Abbas, au point que ces derniers peuvent continuer à rêver de conquérir un jour tout Israël. La paix ne viendra que quand Israël aura une attitude de vainqueur total sur ses ennemis et dira à ces derniers : c’est ça ou rien !

Edmond Richter

PAS DE PROPORTIONNALITÉ! DES RÉPLIQUES EXPONENTIELLES, INTÉGRALES!!!

Robert

Le terme de réactions disproportionnés est une invention française pour nuire a Israël et la France la ressort a chaque opération israelienne comme un réflexe pavlovien. La france ne se gene pas ds ses théâtres d’opérations d’agir de manière hyper-disproportionnée. D’un vue militaire c’est d’une débilité profonde

alain saporta

Qui crache en l’air etc etc reprenons l’origine des engagements militaires On tire sur une patrouille Israélienne
QUI le Hamas que fait l’armée il riposte et fait sauter la tour de gué d’ou est parti les coups de feux ceci est un constat
Que fait le Hamas il balance sur Israël 180 roquettes que fait l’armée elle bonnarde les locaux vides du Hamas
c’est disproportionné de la par du Hamas et non de l’armée car 180 roquettes en réponses a deux combattants du Hamas c’est vraiment disproportionner
Voila la vérité ce n’est pas la peine de rechercher qui ou quoi ni comment quand le Hamas comprendra qu’il n’y a rien à gagner en incendiant les champs des agriculteurs Israéliens ni de tirer sur les soldats,ni de poignarder des civils alors ce jour la «  »s’il existe » » il n’y aura plus de riposte de l’armée Israélienne PONT FINAL

Marc A

Le concept de proportionnalité en guerre est une absurdité absolue (et je père mes mots).
Le principe même de la guerre, c’est la violence maximale. On cherche à vaincre l’ennemi le plus rapidement possible car une guerre est couteuse non seulement en hommes (morts ou blessés) mais aussi en matériel.
Or, vouloir introduire ce concept de proportion est un non sens. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il existe ailleurs, que ce soit à une époque antérieure ou avec d’autres belligérants.
Comment définir la proportion? On tire une roquette, je riposte avec une roquette?
Je tue quelqu’un, on tue un des miens? et ainsi de suite?
Mais avec ce raisonnement, c’est une guerre sans fin… et c’est justement ce qui arrive depuis des décennies.
A se demander si ce n’est pas ce que veulent les puissances qui réclament de la proportionnalité…

alexandra

Très juste.

Amouyal

Tres bien observé , faire la guerre c est vaincre , point a la ligne , la proportionalité c est pour les bisounours dans leurs szlon du 16 emme