Le successeur de François de Rugy sera le 7e ministre de l’Écologie en sept ans
Il n’y a pas poste plus instable depuis 2012 dans les gouvernements.
POLITIQUE – Le ministère maudit. Tel pourrait être le sous-titre d’un livre consacré à l’Hôtel de Roquelaure qui abrite le titulaire du portefeuille de l’Écologie.
Moins de dix mois après sa nomination, et une semaine après le premier article de Mediapart sur son train de vie, François de Rugy a annoncé sa démission ce mardi 16 juillet.
Sa ou son successeur, qui sera nommé dans les prochaines heures ou les prochains jours, sera le troisième ministre de la Transition écologique et solidaire depuis 2017.
Elle ou il sera aussi le septième ministre de l’Écologie en sept ans, faisant de ce poste le plus instable y compris en comparaison du ministère des Affaires européennes.
“Ce ministère, c’est mission impossible”
Depuis l’élection de François Hollande, Ségolène Royal qui est restée en poste d’avril 2014 à mai 2017 fait d’ailleurs figure d’exception. Car tous les autres auront tenu entre un et quinze mois. Un temps bien souvent trop court pour imprimer sa marque ou faire évoluer les mentalités au plus haut niveau de l’État.
C’est d’ailleurs parce qu’il était en échec sur ce point que Nicolas Hulot a quitté le gouvernement en août 2018.
Car contrairement à François de Rugy, poussé à la démission par le jeu des affaires, ce sont essentiellement des considérations politiques qui ont provoqué ces départs ministériels.
“L’histoire a largement prouvé que les problèmes des ministres de l’écologie, c’est un problème d’orientation idéologique du gouvernement. Ce ministère c’est mission impossible dans un contexte où vous avez un ensemble de politiques gouvernementales qui est orienté vers le soutien aux industries destructrices et tourné vers la croissance économique”, analyse pour Le HuffPost l’ancienne ministre Delphine Batho
32 jours et une polémique pour Nicole Bricq
Restée en poste à peine plus de 30 jours, la première ministre de l’Écologie de François Hollande avait été mutée à la faveur du premier remaniement post-législatives.
Le 14 juin Nicole Bricq avait annoncé une refonte du code minier empêchant des forages d’hydrocarbures au large de la Guyane.
Une semaine plus tard, et alors que des lobbies miniers, des grandes entreprises et le Medef avaient dénoncé cette décision, Jean-Marc Ayrault décida de la rétrograder au Commerce extérieur et d’accorder les permis d’exploration.
Sa successeure Delphine Batho est restée un peu plus d’un an mais elle a connu le même sort: limogée. L’actuelle députée des Deux-Sèvres avait dénoncé à la radio les restrictions budgétaires auxquelles son ministère était soumis.
“C’est un mauvais budget”, avait-elle tonné sur RTL. Aussitôt convoquée à Matignon, elle avait été priée de faire ses cartons dans la foulée, cédant sa place à Philippe Martin.
Resté en poste moins d’un an, l’actuel président du conseil départemental du Gers a juste eu le temps d’annoncer la mise en place de la contribution énergie-climat, autrement appelée “taxe carbone”.
Mais il n’a pas survécu au remaniement après les municipales de 2014 qui ont vu l’arrivée de Manuel Valls à Matignon et de Ségolène Royal à l’Écologie.