A l’occasion de la Journée Internationale des femmes en sciences qui s’est déroulée le 11 février, nous faisons le point sur la place des chercheuses de l’Université de Tel-Aviv et leur renommée internationale, de même que sur les efforts de l’université pour combler les écarts entre les sexes dans tous les domaines, et en particulier celui des sciences exactes. Cet article a fait l’objet d’une présentation lors du séminaire en ligne organisé par l’Ambassade d’Israël en France sur le thème des « Femmes de science dans les universités israéliennes » le lundi 16 février.

Illana GozesAvec quelque 30 000 étudiants, l’université de Tel-Aviv est la plus grande université d’Israël. Elle représente une communauté diversifiée avec un large éventail de domaines de recherche et d’enseignement dans le cadre de ses 9 Facultés (10 si on compte les Neurosciences) dont la moitié sont des facultés scientifiques (Médecine, sciences exacts, ingénierie, Sciences de la vie, Neurosciences)

Dans chacun de ces domaines, les femmes occupent une place importante et centrale.

Quelques exemples de la qualité des chercheuses et de leur renommée internationale :

Le Prof. Yael Hanein, Directrice du centre de Nanosciences et nanotechnologies et professeure de l’Ecole de génie électrique de l’Université sur la liste des 50 femmes les plus influentes du pays du magazine Forbes pour 2019, et qui a mis au point une rétine artificielle capable de remplacer l’action des photorécepteurs naturels de l’œil détruits par la maladie dégénérative de la rétine liée à l’âge (DMLA), et qui est à l’origine de deux startups fondées sur des technologies qu’elle a développée dans son laboratoire à l’UTA, notamment un patch électronique autocollant qui permet de suivre l’action des muscles et du cerveau pendant les activités quotidiennes de l’utilisateur.

Le Prof. Daphna Joel de l’École de psychologie et de l’Ecole des neurosciences dont l’étude démontrant qu’il n’existe pas de différence entre le cerveau féminin et masculin a eu des échos dans le monde entier, et qui était. dans la liste des 50 femmes les plus influentes d’Israël pour 2016 publiée hier par Forbes.

Le Prof. Illana Gozes, de la Faculté de médecine, classée parmi les meilleurs chercheurs du monde et la première en Israël dans le domaine des tauopathies – groupe de pathologies neurodégénératives dont la principale est la maladie d’Alzheimer, et comme experte mondiale en médecine protectrice du cerveau. Elle a également reçu le Prix « Champion de l’espoir » de l’Association Global Genes, pour ses recherches dans le domaine de l’autisme.

Neta ErezLe Prof. Neta Erez, Directrice du Département de pathologie de la Faculté de médecine, lauréate du Prix 2020 de mentorat en science du Groupe Nature Science, qui publie la revue Nature, l’une des revues scientifiques les plus anciennes et les plus réputées au monde.

Le Prof. Noga Kronfeld-Shor qui vient d’être nommée scientifique principale du ministère de l’environnement.

Signalons également que le Prof. Tova Milo, Ecole d’informatique, a été nommée Doyenne de la Faculté des Sciences exactes, et le Prof. Nava Ratzon  Directrice de l’École des professions de la santé.

Et il y a beaucoup d’autres exemples.

Un plan quinquénnal pour la parité entre les sexes

Mais outre ces femmes exceptionnelles, il reste encore beaucoup d’obstacles à surmonter dans les universités pour permettre aux femmes d’exploiter pleinement leur potentiel au profit de la société. Car bien que les femmes constituent plus de la moitié des étudiants à tous les niveaux, y compris en nombre de récipiendaires de doctorat, leur pourcentage parmi le personnel enseignant titularisé tombe à 29%. Et plus on grimpe les échelons de la hiérarchie, plus la proportion de femmes diminue, en particulier dans les STEM (science technologie ingénierie médecine).

Aussi l’UTA en tant qu’institution à la pointe du progrès et de la recherche en Israël et dans le monde, a -t-elle décidé qu’elle devait se mobiliser pour lutter contre cette situation et, en aout 2015, a adopté un plan stratégique sur cinq ans destiné à combler les écarts entre les sexes parmi les enseignants titularisés, dans tous les domaines et en particulier celui des sciences exactes.

En plus du poste de conseillère aux questions de parité entre les sexes auprès du Président de l’Université ( Prof. Ilana Elie) le plan comprenait :

– La création d’une commission universitaire pour assurer la parité entre les sexes et des programmes parallèles dans chaque faculté et avec également la création d’une commission dans chaque faculté pour identifier les problèmes sur le terrain et les corriger.

Talya Eden 580x330– Des ateliers ont été organisés au sein du corps professoral sur divers aspects de l’équité entre les sexes et sur la manière de faire progresser sa carrière.

Des fonds ont été alloués pour :

– Le soutien aux étudiantes en STEM (Science Technologie Ingénierie Médecine) depuis la licence, accent sur les 2e et 3e cycles

– Un programme des filles dans la science dans le cadre des programmes destinées aux surdoués des lycées.

– Des bourses de post-doctorat destinées aux femmes

L’étape du post-doctorat constitue l’un des principaux obstacles aboutissant à la réduction du nombre de femmes parmi les professeurs titulaires. Compte tenu de la concurrence dans le milieu universitaire, il est important pour un jeune chercheur de faire son post-doctorat dans une université prestigieuse à l’étranger, mais dans la structure sociale d’aujourd’hui il reste plus difficile pour les femmes que pour les hommes de se déplacer à l’étranger avec leur famille.

Il s’agit dun programme de Bourses d’excellence pour les post-doctorantes, qui comprend cinq bourses anuelles d’un montant de 25 000 dollars par an pour une durée de deux ans, dans le but d’aider les chercheuses à partir en formation postdoctorale dans les grandes universités à l’étranger, ce qui est primordiale pour la suite de leur carrière.

Elles ont été attribuées en science de la vie, sciences exactes et également en droit et gestion.

– Un fonds de subvention permettant aux femmes des participer à des colloques à l’étranger avec leur bébé

Il s’agit d’un programme d’aide qui accorde une somme jusqu’à 500 $ aux doctorantes et enseignantes partant en colloque à l’étranger avec un bébé. 20 chercheuses par an en ont bénéficié.

D’autre part, l’accent a été mis sur l’amélioration d’un environnement favorable à la famille sur le campus:

◦ Congé de maternité pour les professeurs et étudiantes

◦ Salles d’allaitement

– Une garderie pour les jeunes enfants sur le campus géré avec la Wizo.

 Parmi les objectifs duprochain plan quinquennal pour la parité (2020 – 2025) on peut citer:

– L’augmentation du nombre de femmes dans la hiérarchie universitaires aux postes de Vice-président / recteur, doyens

– L’augmentation du quota des entrées féminines à 50% en médecine (actuellement 43% des nouvelles entrées), 45% en sciences de la vie (actuellement 33%)

et à 25% en Sciences exactes (15%) et ingénierie (18%).

www.ami-universite-telaviv.com/

Photos:

1. Le Prof. Illana Gozes

2. Le Prof. Neta Erez

3. La doctorante Talya Eden et son bébé Eyal lors du colloqque du MIT sur les algorithmes sub-linéaires en juin 2018.

(Crédit: Université de Tel-Aviv)

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