Le fait de construire une synagogue sur le Mont du Temple n’exacerberait pas les tensions avec les Arabes, cela les soulagerait.
Il y a un peu plus d’une semaine, je suis monté sur le Mont du Temple avec un groupe de plus de 50 Juifs de Raanana de la synagogue Ohel Ari.

Inutile de vous dire que nous sommes passés par le mikvé (bain rituel) avant le voyage, que nous nous sommes abstenus de porter des chaussures en cuir, et que nous nous sommes dirigés uniquement dans des zones autorisées par la Halakha.

Guidés par l’infatigable Rabbi Haïm Richman de l’Institut du Temple, et dirigés par Ronen Neuwirth, le rabbin de notre congrégation, nous avons eu un premier aperçu de la situation qui prévaut sur le site le plus sacré du judaïsme.

La discrimination pratiquée à l’encontre des juifs religieux, qui sont distingués par un traitement spécial de la police israélienne, à l’inverse de toute personne professant une foi différente, a de quoi inquiéter. Après être passés par un poste de contrôle de sécurité, un policier bourru a dit à notre groupe : « vous devez rester ensemble à tout moment, vous devez vous déplacer rapidement sur le site et ne pas prier. Vous n’êtes pas autorisés à prier. »

Ce n’est pas exactement l’accueil auquel je m’attendais dans un lieu de signification si profonde pour l’histoire juive et sa destinée.

Tout au long de notre visite, nous avons été accompagnés par cinq à six policiers israéliens arabes et deux ou trois fonctionnaires du Wakf musulman, qui gère le site. En plus de nous presser tout du long et de brusquement interrompre notre guide, leur tâche principale était de garder un œil sur nos lèvres, afin que personne n’ose bouger et prononcer une prière silencieuse à son Créateur.

Il y avait d’autres groupes sur le Mont en même temps que le nôtre, dont des pèlerins chrétiens venus de Roumanie, diverses organisations touristiques non-religieuses, et des Arabes israéliens. Aucun d’entre eux n’a été soumis au même examen attentif.

La semaine précédant notre visite, la police avait arrêté 15 juifs soupçonnés d’avoir priés au Mont du Temple. Par la suite, lorsque j’ai demandé à un membre de la police des frontières pourquoi les juifs étaient empêchés de prier, il haussa les épaules et répondit : « pour ne pas compromettre les Arabes. »

La situation sur le Mont du Temple est intolérable et insoutenable. Les libertés fondamentales, comme la liberté de culte et la liberté d’expression, sont bafouées, et les Juifs sont victimes de discriminations, du jamais vu nulle part ailleurs dans le monde occidental.

Un moyen doit être trouvé pour permettre aux Juifs d’exercer leur droit de communier avec leur Créateur, sans plus attiser la haine et l’intolérance. En fait, il existe une solution simple et très pratique à cette situation difficile : construire une synagogue sur le Mont du Temple, où les Juifs seraient libres de prier comme ils le souhaitent.

A présent, réfléchissez à ce qui suit : pendant plus de quatre siècles après que le calife Omar a conquis la terre d’Israël vers 633-4 de notre ère, dans une synagogue et dans la maison juive d’étude exploitées sur le Mont du Temple, les juifs ont pu prier librement.

Cela est attesté par le rabbin Abraham Bar HaNassi Chiya, un chef de file de l’autorité rabbinique espagnole du 12ème siècle, qui a écrit dans son livre Megaleh Megilat : « au début, après que les Romains ont détruit le Temple, Israël n’a pas été empêché de venir et de prier là-bas, et de même les rois d’Ismaël ont adopté une mesure bénéfique et ont permis à Israël de venir au Mont du Temple et de construire une maison de prière et d’étude. »

En outre, il note que « tous les exilés d’Israël qui habitaient près du Mont du Temple montaient pour les fêtes et y priaient. »

En d’autres termes, il existe un précédent historique clair qui veut que, même pendant les périodes où le Mont était sous contrôle musulman, les droits des Juifs ont été respectés. Et maintenant qu’il est sous souveraineté israélienne, devrions-nous accepter moins que cela?
Même après que la synagogue a été fermée en 1080, les Juifs ont continué à prier sur le Mont, tels les grands médiévaux comme Maïmonide. Au 13ème siècle, le Meiri, l’un des plus grands commentateurs du Talmud, a noté dans ses commentaires sur Tractate Shavouot (16a) que c’était une coutume chez les Juifs que d’entrer dans le Mont du Temple.

Plus récemment, des autorités rabbiniques de premier plan telles que les anciens grands rabbins Shlomo Goren et Mordechai Eliyahu, ont soutenu l’idée de Juifs remontant le Mont du Temple et la construction d’une synagogue.

En effet, après qu’Israël a libéré le Mont du Temple en 1967, les Juifs ont prié et étudié là-bas régulièrement.

Le rav Goren, qui a servi comme rabbin en chef de l’armée israélienne en 1967 pendant la Guerre des Six Jours, a écrit dans son ouvrage monumental Har Habayit (p.14), que, après la libération du site, « dans le cadre du rabbinat en chef de Tsahal, nous avons organisé des colloques et mené des prières publiques organisées sur le Mont du Temple – matin, midi et soir – et nous avons lu dans la Torah le jour du sabbat et les lundis et jeudis « .

Craignant de provoquer la colère des Arabes, plus tard, le gouvernement israélien a décidé de mettre un terme à l’initiative du rabbin Goren.

Mais l’idée de construire une synagogue sur le Mont du Temple n’est pas morte, et il y a six ans, en Octobre 2006, l’Union nationale du député Uri Ariel, a proposé une mesure similaire, en disant à l’époque, « une synagogue ne nuira pas au statu quo et ne viendra pas à la place d’une mosquée. Les Arabes peuvent faire ce qu’ils veulent dans la mosquée, et nous ferons nos prières dans une synagogue » sur le Mont.

Ariel a tout à fait raison.

Construire une synagogue sur le Mont du Temple n’exacerbera pas les tensions avec les Arabes, cela les soulagera.

En empêchant les juifs de prier sur le Mont, en maltraitant ceux qui le font, les policiers attisent les flammes de la colère, plutôt que de les arroser.

La meilleure façon d’éviter un frottement sur le Mont du Temple est de répondre aux besoins et aux souhaits de tous, Juifs et Arabes, plutôt qu’en privilégiant l’un au détriment de l’autre.

Le Mont du Temple est notre site le plus sacré, celui qui a été au cœur de nos rêves et des aspirations des gens ces 2000 dernières années. Il est une expérience spirituelle puissante, celle qui m’a touché au plus profond de mon être.

Mais il fut pénible de voir dans quelle mesure le gouvernement israélien s’en remet à des menaces de troubles arabes au détriment de ses propres citoyens et des droits fondamentaux.

Construire une synagogue sur le Mont du Temple mettra l’accent sur la souveraineté d’Israël, tout en garantissant la liberté d’accès à toutes les religions, qui est au cœur de la politique gouvernementale. Cela donnerait aux musulmans une occasion de démontrer à quel point ils sont vraiment tolérants. Nous ne les empêchons pas de prier, alors pourquoi devraient-ils nous l’interdire?

Juste avant le départ du Mont, je me suis penché et j’ai fait semblant de murmurer à l’oreille de mon fils de 12 ans, récitant la section de la prière quotidienne Amida, « Que Vous reveniez dans la compassion à Jérusalem Ta ville, et vous habiterez en elle comme Tu as promis. Puissiez-vous lui reconstruire rapidement de nos jours, une structure éternelle ….  »

Juste à ce moment, mon fils m’a interrompu en disant : « Papa, il y a un policier qui vient vers nous. » J’ai regardé et j’ai vu le policier, le visage crispé par la colère, comme si je venais de voler ses beignets.

Le flic a aboyé vers nous, en criant que nous devions quitter les lieux immédiatement, ce que mon fils et moi-même avons fait, mais pas avant que je termine obstinément le reste de la prière : « Que vous installiez en son sein le trône de David. Béni sois-Tu, Seigneur, qui a construit Jérusalem ».

Le jour viendra où cette prière, et d’autres semblables, pourront être récitées librement par les Juifs à l’endroit même où se trouvait autrefois le temple, et où il se présentera à nouveau.

Michaël Freund, chroniqueur du Jerusalem Post

Article traduit et adapté de l’anglais par Misha Uzan – JForum / Correspondant spécial en Israël

Tags : Mont du temple,Juifs,Arabes,Wakf,musulman,synagogue,mosquée,prier,discrimination,policiers,rabbin,lieu saint

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yacotito

Tout à fait d’accord avec DANY83270.

Moshé Dayan a commis l’erreur de confier la gestion du mont du temple aux musulmans, on voit le résultat.
Loin de les calmer, ils détruisent progressivement nos vestiges sur la terre de nos ancetres et nous empêchent d’y accéder.{{ La liberté de culte pour tous ne veut pas dire celle de musulmans à l’exclusion des autres.}}

On doit se montrer forts et justes car plus on cède aux musulmans et plus leurs exigences deviennent exorbitantes. Inutile de penser que notre largesse diminuera leur haine à notre égard.

Israel doit profiter des troubles qui ne vont pas manquer de se produire dans la région pour récupérer la gestion du mont du temple et rétablir une vraie liberté de culte.

DANY83270

Je suis Juif peu pratiquant et, pourtant, je trouve que c’est vraiment le comble de l’absurdité que les Juifs ne soient pas autorisés à prier sur le Mont-du-Temple, le lieu le plus important du judaïsme; on nous dit que c’est à cause des Autorités israéliennes « qui n’osent pas froisser les Arabes »; mais de qui se moque-t-on et à quoi cela a-t-il servi de remporter 5 guerres contre les Arabes depuis l’Indépendance, et que des milliers de Juifs aient sacrifié leurs vies pour la liberté? c’est pour nous dire aujourd’hui que « nous avons peur d’indisposer les Arabes »; quelle honte pour le Gouvernement d’Israël et pour cette bande de trouillards qui obligent les Juifs à se comporter comme des « dhimmis » sur leur propre territoire !
Qu’ils soient d’accord ou pas , les Arabes doivent se soumettre à la volonté du pays vainqueur qui leur fait beaucoup trop d’honneur en les accueillant sur son territoire et ceux qui ne sont pas contents doivent partir en Jordanie qui est une autre terre volée aux Juifs par les Britanniques pour la donner au Arabes.