L’Iran prétend se battre contre l’EI mais ne souhaite que se maintenir en Irak
Une carte montrant les positions actuelles de l’Etat islamique en Irak et en Syrie, ainsi que celles des forces anti-EI iraniennes, démontre que si l’Iran prétend se battre contre l’EI, ce n’est qu’une posture, car Téhéran n’a aucun intérêt à vaincre l’organisation terroriste.
La carte a été tracée par l’analyste et ancien officier des renseignements américain Michael Prégent, qui a été interviewé par Armin Rosen pour Business Insider.
Comme le montre la carte, le groupe djihadiste se maintient en deçà de la ligne rouge qui délimite la présence iranienne et les lignes de défense du gouvernement régional du Kurdistan irakien. Les zones vertes représentent les territoires où l’Iran cherche à asseoir son hégémonie. Il est clair que cette situation montre que l’Iran cherche à éviter la confrontation directe. Comme Prégent le dit à Business Insider, la carte montre que « l’Iran n’a pas l’intention de vaincre l’EI. »
Le cercle noir qui court du centre de l’Irak à la Syrie se maintient là parce que les acteurs militaires de la région ne sont tout simplement pas intéressés à se frotter au groupe terroristes dans ces zones.
Google Maps
En effet comme le note Prégent, l’EI a été vaincu presque partout où il a été attaqué sur le terrain. « La carte raconte une histoire», a-t-il confié à Business Insider. «L’EI est capable de se maintenir sur les territoires où il ne rencontre aucune résistance. Mais quand il est attaqué sur le terrain, il perd la bataille et se retire que ce soit en Irak ou en Syrie « .
L’intérêt de l’Iran est de permettre à l’EI de continuer à fonctionner pour premmettre à Téhéran de justifier sa présence en Irak et en Syrie, et d’affirmer « que leurs inféodés sur le terrain dans cette région est la seule chose qui empêche une prise de contrôle djihadiste. »
« L’Iran a besoin que la menace de l’EI et des groupes djihadistes sunnites en Syrie et en Irak se maintienne afin d’avoir la bonne excuse de se renforcer à Damas et à Bagdad« , et faire en sorte que la survie de ces deux capitales soit dépendants de l’Iran, a déclaré Prégent.
Des combattants chiites
Rosen a ajouté que l’incapacité de l’Iran à engager des forces importantes contre la ville à majorité sunnite de Ramadi en Irak montre que lui et ses mandataires ne sont pas intéressés à étendre son influence dans ces régions «au-delà d’une position facilement défendable. »
Plus les liens entre les chiites iraniens et irakiens se renforcent plus l’EI gagne en popularités parmi les populations sunnites.
De plus, les sunnites ne comprennent pas ces liens entre les USA et Téhéran dans la mesure ou les supplétifs des iraniens sont des groupes terroristes hostiles aux américains et coupable d’attentats contre leurs intérêts et leurs soldats, lesquels bombardent sans distinctions tous les sunnites, qu’ils appartiennent à l’Etat islamique ou pas.
Les milices chiites telles que Asaib Ahl al-Haq (AAH) et Kataib Hezbollah (KH) sont directement pris en charge, formés et armés par l’Iran. KH est également connu comme les Brigades du Hezbollah, et est désigné par le Département du Trésor des États-Unis comme un groupe terroriste, ainsi que le bras armé de l’élite des Gardes de la Révolution islamique Corps-Force Qods de l’Iran (IRGC–QF). Le commandant des IRGC Qassem Suleimani est sur le terrain en Irak, comme chef de file de l’AAH Qays Khazali et Abou Mahdi al–Muhandis de l’UGP (unités de mobilisation populaire ), qui sont également allié avec l’Iran. Dans le même temps, nous nous bombardons l’Etat islamique avec l’appui de ces proxies iraniens. En d’autres termes, malgré les dénégations officielles, nous combattons, par inadvertance, main dans la main avec les forces iraniennes en Irak.
De la sorte nous empêchons les sunnites de prendre les armes contre Il’EI, parce que nous sommes en partenariat avec un ennemi qui le restera même après la défaite de l’EI est dégradée. Les sunnites ne se souviennent que trop bien d’avoir été désarmés et la cible du gouvernement chiite après la défaite d’Al-Qaïda en Irak. L’EI en est la conséquence.
La stratégie de l’Iran en Irak est simple : RESTER. En maintenant la menace de l’EI sur Bagdad et les sunnites du nord de l’Irak, les Etats-Unis ont livré l’Irak à l‘Iran.
adaptation K.K pour JFORUM