Après les critiques, le maire de Marseille défend « l’ambition et l’exigence fortes » de son équipe en matière « de rénovation de l’habitat ancien et indigne ».

Alors que les recherches ont repris sous les décombres des deux immeubles effondrés lundi, au cœur de Marseille, le maire LR de la ville Jean-Claude Gaudin, cible de nombreuses critiques depuis la catastrophe, a défendu son action jeudi et évacué toute idée de démission.

« Démissionner ? Vous croyez que le capitaine démissionne quand il y a une tempête ? »

Trois jours après l’écroulement de deux immeubles rue d’Aubagne, qui a fait au moins 8 morts au cœur du quartier populaire de Noailles, Jean-Claude Gaudin a fermement défendu « l’ambition et l’exigence fortes » de son équipe en matière « de rénovation de l’habitat ancien et indigne, depuis plus de 20 ans ».

 Les corps d’une septième et huitième victimes ont été découverts depuis  jeudi soir. Au total, les corps de cinq hommes et deux femmes ont été retrouvés morts depuis l’effondrement lundi.

« Je ne regrette rien », a insisté le maire, lors d’une conférence de presse à l’hôtel de ville, soulignant les 35 millions d’euros investis depuis 2005 pour l’éradication de l’habitat indigne et « les milliers de logements sociaux démolis, reconstruits et réhabilités », appelant au passage à l’aide de l’État pour une évolution de la réglementation, « pour faciliter et accélérer » l’action publique.

Pas question non plus pour le maire de répondre à ceux qui l’accusent dans ce drame, comme ces habitants et militants qui ont encore manifesté mercredi soir aux cris de « Gaudin assassin » : « L’heure n’est pas aux polémiques et l’expression des intérêts particuliers », a-t-il plaidé, dénonçant « invectives et anathèmes jetés à travers les médias et les réseaux sociaux ».

Lire aussi Marseille : l’état de délabrement des immeubles est connu depuis des années

Reprise des recherches

Face aux décombres des immeubles des 63, 65 et 67 de la rue d’Aubagne, les recherches pour d’éventuels survivants ont, quant à elles, repris à 13 heures, après l’interruption dans la matinée des travaux de « déconstruction » lancés mercredi soir sur deux immeubles mitoyens (au 69 et 71) menaçant de s’effondrer sur les sauveteurs. Les chances de retrouver encore des survivants « sont minces, très minces, mais réelles », a précisé le vice-amiral Charles-Henri Garié, commandant du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Selon les autorités, deux personnes supplémentaires pourraient se trouver encore sous les décombres du 65, le seul des trois immeubles écroulés lundi qui était officiellement habité.

Les deux autres étaient murés et théoriquement vides, même si, selon des témoignages recueillis dans le quartier par l’Agence France-Presse, le numéro 63 était souvent squatté par des sans-papiers ou des vendeurs de cigarettes de contrebande.

Plus généralement depuis lundi, de nombreux habitants du quartier – et des opposants politiques – critiquent l’action de la municipalité, qui avait notamment mis en avant les fortes pluies des derniers jours comme cause de ce drame.

Mais Jean-Claude Gaudin a fermement répondu jeudi matin, dénonçant notamment un rapport de 2015 « au vitriol » et d’un « parti pris extraordinaire » selon lequel 100 000 personnes seraient victimes de l’habitat indigne ou insalubre à Marseille.

Défendant aussi l’action de la mairie, son adjoint à la prévention des risques, Julien Ruas, a lui souligné que, lors de la seule journée de mercredi, 51 signalements concernant des immeubles avaient été faits auprès de ses services, pour 37 interventions et 4 évacuations au total, au nom du « principe de précaution ».

Lire aussi Marseille – #BalanceTonTaudis : appel à témoins pour évaluer l’habitat

Marche blanche samedi

« À ce stade », les causes précises de l’effondrement des immeubles 63 et 65 rue d’Aubagne peu après 9 heures lundi matin ne sont toujours « pas établies », et il serait « prématuré d’imputer des responsabilités pénales », avait précisé le procureur de Marseille Xavier Tarabeux mercredi.

L’immeuble au 65 de la rue d’Aubagne avait fait l’objet d’un arrêté de péril imminent le 19 octobre, mais cela n’avait conduit à l’évacuation que d’un seul appartement, du 1er étage. Selon les premiers témoignages recueillis par les enquêteurs, ce bâtiment « avait bougé avant son éboulement ». L’enquête n’a toutefois pas encore permis de savoir quel immeuble était tombé le premier. Samedi, une marche blanche en souvenir des victimes du drame doit avoir lieu entre le quartier de Noailles et le Vieux-Port.

Source AFP lepoint.fr

 

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Bonaparte

Marseille, ville éblouissante vue du bateau qui nous amenait de Tunis pour nous jeter sur les quais de La Joliette .
Je n’oublierai jamais ce fameux jour de décembre 61 où j’ai senti pour la premiére fois l’air de la Liberté .

Si une chanson peut illustrer Marseille c’est celle que chantait la merveilleuse Colette Renard .

 » Marseille tais toi Marseille , tu cries trop fort  » .

Un soir les voyous de Marseille
M’ont fait goûter à leurs bouteilles
Au fond d’un bistrot mal famé
Où j’attendais de m’embarquer
Ils m’ont raconté leurs voyages

Et de bastringue en bastingage
Ils m’ont saoulé de tant de bruit
Que je ne suis jamais partie

Marseille, tais-toi Marseille
Tu cries trop fort
Je n’entends pas claquer
Les voiles dans le port

Je vais lire devant les agences
Les noms des bateaux en partance
C’est fou, je connais leurs chemins
Mieux que les lignes de ma main
Adieu les amours en gondole
Les nuits de Chine, les acropoles
La terre de France à mes souliers
C’est comme des fers bien verrouillés

Je vends mon histoire aux touristes
On fait des sous quand on est triste
Les escudos et les dollars
Rien de meilleur pour le cafard
Pourtant j’ai toujours dans ma poche
Un vieux billet qui s’effiloche
C’est tout mon rêve abandonné
Je n’ose pas le déchirer

Bonaparte

Correction :

 » Si une chanson pouvait illustrer Marseille ………..  »

Scusi c’est l »émotion .