Des centaines de militants pro-Gaza ont été arrêtés au Caire

Le Caire sous tension : des militants bloqués dans leur élan vers Gaza
Les autorités égyptiennes ont récemment procédé à une vaste opération d’arrestation et d’expulsion de militants internationaux venus participer à un convoi humanitaire à destination de Gaza. Cette initiative, baptisée « Convoi de résilience » (ou Soumoud), visait à organiser une marche symbolique de solidarité vers le poste-frontière de Rafah, à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza. Mais sans autorisation officielle, les participants se sont heurtés à une réaction ferme du gouvernement égyptien.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu’il n’autoriserait en aucun cas le passage de ce convoi sans les permis requis, mettant ainsi un terme aux espoirs des centaines de militants venus de divers horizons. L’initiative, qui se voulait pacifique et solidaire, s’est transformée en bras de fer diplomatique et sécuritaire.

Selon les organisateurs et plusieurs médias arabophones, environ 200 militants étrangers ont été arrêtés dès leur arrivée à l’aéroport du Caire ou dans leurs hôtels. Parmi eux, des ressortissants de nombreux pays, dont le Maroc, la France, l’Algérie, la Tunisie, la Suède, le Danemark et les Pays-Bas. Le média suédois AlKompis a confirmé que plusieurs de ses ressortissants avaient été directement refoulés. Les militants suédois Issam Al-Jishi et Muhammad Shaaban, ainsi que les Danois Ziad et Karim Shaker, font partie des personnes expulsées.

Issam Al-Jishi a témoigné de son expérience, déclarant que les autorités égyptiennes avaient agi en connaissance de leur intention de manifester, malgré leur déclaration officielle de voyage touristique. Il affirme que lui et d’autres participants ont été maltraités physiquement et verbalement avant d’être renvoyés vers Istanbul, où ils ont été bloqués à l’aéroport en attendant de pouvoir regagner la Suède. Le retour initial était prévu pour le 22 juin, mais leur situation reste incertaine.

La répression ne s’est pas arrêtée là. À l’aéroport Mohammed V de Casablanca, la police marocaine a reçu plusieurs plaintes de citoyens expulsés, dénonçant le traitement reçu en Égypte. Des sources relayées par Quds News Network rapportent que les autorités marocaines ont exprimé leur désapprobation quant aux méthodes utilisées par les forces de sécurité égyptiennes.

D’autres témoignages font état d’arrestations massives : plus de 60 Algériens, dont des avocats et des journalistes, seraient toujours détenus au Caire. Leurs appareils électroniques ainsi que leurs passeports auraient été saisis. Des Français et des Turcs figureraient également parmi les personnes retenues.

Des images circulant sur les réseaux sociaux renforcent ces accusations. Des vidéos montrent ce qui semble être des cellules de détention avec des militants à l’intérieur, tandis que d’autres contenus documentent leur embarquement forcé à bord d’avions à destination de divers pays. Le compte doamuslims a notamment diffusé ces images, relayant les appels à la solidarité.

Un autre témoignage alarmant émane d’un utilisateur nommé gazzeonfire, qui rapporte que la police aurait investi l’hôtel Downtown, où résidait une délégation française. Depuis cette intervention, tout contact avec ces militants aurait été perdu.

Ces événements soulignent la complexité géopolitique de la région. Si le convoi humanitaire se voulait une manifestation pacifique de soutien à la population gazaouie, l’État égyptien, garant de la sécurité à ses frontières, y a vu un risque d’escalade ou une tentative de pression politique non autorisée. La frontière de Rafah, point stratégique et hautement sensible, reste un enjeu majeur dans le conflit israélo-palestinien, et le gouvernement égyptien y exerce un strict contrôle.

La tension monte donc entre les aspirations des militants et la fermeté des États dans le maintien de l’ordre et du respect de la souveraineté. Le bras de fer entre les organisateurs du convoi et les autorités égyptiennes n’est probablement pas terminé, et de nouvelles réactions diplomatiques pourraient suivre dans les jours à venir.

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