Un service de réanimation. (illustration) Hans Lucas via AFP

Covid-19 : pourquoi la situation dans les Bouches-du-Rhône est préoccupante

T.M.,
Les services de réanimation dédiés aux malades du coronavirus sont proches de la saturation, tandis que l’épidémie poursuit sa progression.

Les médecins tirent la sonnette d’alarme dans les Bouches-du-Rhône. Si l’épidémie de coronavirus connaît un regain un peu partout en France, le département semble plus que jamais proche de connaître la seconde vague redoutée par de nombreux spécialistes. Dimanche, Santé publique France annonçait que les hôpitaux des Bouches-du-Rhône comptabilisaient au total 261 personnes hospitalisées.

Mais surtout, les services de réanimation dédiés aux malades du Covid-19 sont à la limite de la saturation. Sur les 70 places en réanimation normalement disponibles, 67 sont actuellement occupées par des patients. Au total, la France comptait dimanche 6 septembre 288 cas graves en France.

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La situation dans les Bouches-du-Rhône s’est fortement dégradée au cours des dernières semaines. Le 15 août dernier, le département passait en zone rouge, cela signifie que le virus y circule activement. Comme le précise Santé Publique France, son taux d’incidence est le plus élevé en France, avec 177 contaminations pour 100 000 habitants. Il y a encore une semaine, ce taux était de 151 pour 100 000 habitants. Derrière, on trouve Paris (145/100 000 habitants) et le Val-de-Marne (126/100 000 habitants). Au niveau national, il est de 50 pour 100 000 habitants.

Pour tenter de limiter la reprise de l’épidémie, la préfecture des Bouches-du-Rhône avait dans un premier temps pris un arrêté pour imposer la fermeture des bars et des restaurants de 23 heures à 6 heures. Mais face à la gronde des commerçants, un nouvel arrêté a été pris samedi 5 septembre pour adapter ces mesures. La fermeture a été repoussée à 00h30. En revanche, l’obligation de porter un masque en extérieur a été étendu à tout le département, et ce, de 6 heures à 2 heures du matin.

Gérer les patients non-Covid

Face à l’afflux de nouveaux malades et aux risques de voir les services de réanimation surchargés, plusieurs médecins basés à Marseille, qui concentrent la majorité des cas, ont lancé des appels à la vigilance.

Sur Twitter, le professeur Dominique Rossi, chef de service d’urologie, président de la commission médicale d’établissement de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Marseille (APHM), a exhorté la population à respecter les gestes barrières. « Préservez nos capacités hospitalières. HELP !! Nous avons besoin de vous pour contenir la vague », a-t-il lancé.

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Mais selon lui, la situation n’est « pas du tout » comparable à celle du confinement entre mars et avril, « où toutes les forces étaient consacrées au Covid, tous les établissements de santé étaient pleins de malades Covid, ainsi que les réanimations (…) Aujourd’hui, les réanimations sont remplis de malades non-Covid, d’autant plus qu’on rattrape tous les malades qu’on n’a pas pu traiter en mars en avril », a-t-il expliqué sur RTL

Au moment du confinement, de nombreux Français ont évité les hôpitaux pour désengorger les services. « Il nous faut absolument préserver l’activité hors Covid. Nous avons de longues listes de malades qui ont absolument besoin d’une prise en charge, sans compter que l’afflux des touristes a saturé les urgences cet été », souligne Dominique Rossi auprès de La Provence.

Appel aux respects des gestes barrières

Dans la lignée de son confrère, le Pr Hervé Chambost, directeur médical de crise l’APHM a lui aussi alerté sur les risques d’une seconde vague. Dans un message publié sur Facebook et relayée par l’APHM, ce médecin invite les habitants du département à renoncer « regroupements festifs qui ne permettent pas de respecter la distanciation et les mesures barrières ». « L’idée d’une maladie moins agressive parce qu’elle touchait des tranches d’âge plus jeunes en début d’été ne se confirme pas au vu de la réalité des courbes d’hospitalisations dans le département », assure-t-il. Contrairement à la période mars/avril, les opérations moins urgentes ne seront pas déprogrammées.

https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/covid-19-pourquoi-la-situation-dans-les-lbouches-du-rhone-est-preoccupante_2134234.htm

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