Trois questions autour du colloque historique sur les Mémoires juives organisé à Brive
Pourquoi ce colloque ?
Jusqu’à présent, les historiens, qui se sont penchés sur la Seconde Guerre mondiale en Corrèze, ont privilégié les recherches sur la Résistance et les victimes corréziennes de la déportation.
Pourtant, le département a aussi été un territoire de refuge, comme le prouve la soixantaine de Corréziens qui se sont vus décerner le titre de Justes parmi les Nations, accordé à celles et ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver des juifs entre 1940 et 1944.
A partir de 1939, la Corrèze, comme d’autres départements, a accueilli des communautés juives venues de l’est de la France et de l’étranger. Pensant être à l’abri en zone dite libre, elles se sont organisées, avant les lois antijuives de Vichy en 1940.
Ce colloque entend aborder différents aspects comme l’histoire de la communauté juive installée à Brive avant la guerre (une quinzaine de familles), l’accueil des réfugiés, le travail des organisations juives, le sauvetage des enfants, les camps de travail, les rafles.
Ces événements locaux n’ont que rarement été placés dans une perspective historique plus globale. Il s’agira aussi de déterminer s’il y a une spécificité corrézienne.
Qui y participe ?
Rarement, la Corrèze aura accueilli un colloque historique de cette importance. Une vingtaine d’intervenants sont attendus : des historiens, parmi lesquels Georges Bensoussan, considéré comme le spécialiste français de la Shoah ; des directeurs de recherche du CNRS, des thésards, des professeurs d’universités françaises et israéliennes.
La première journée du colloque, le lundi 28 octobre 2019, sera consacrée aux faits historiques ; la seconde, aux hommes et aux rencontres ; la troisième, à la transmission et à ces descendants des victimes de la Shoah en quête de traces. On y évoquera ces lieux de sauvetage d’enfants juifs à Ussac ou Beaulieu-sur-Dordogne, le camp des travailleurs étrangers juifs installé à Soudeilles, près d’Egletons ou l’exemple d’une mémoire juive occultée après une rafle au Saillant, près de Brive, en avril 1944.
Troisième édition du livre Un camp de juifs oublié : Soudeilles, 1941-1942 (juillet 2015)
Qui sont les organisateurs ?
Trois associations sont à l’origine de cette manifestation : l’association Mémoires juives en Limousin, qui avait déjà organisé des colloques sur ce thème à Chavanac, près de Meymac ; la Fraternité Edmond Michelet (ancien déporté et homme politique, ce Briviste a été reconnu Juste parmi les Nations) ; l’association corrézienne France-Israël alliance Général-Koenig.
Pour s’inscrire et prendre connaissance du programme du colloque, on peut consulter le site internet memoires-juives-brive.com.