Behaalotekha: Moïse, le plus humble des hommes (vidéos)

Moïse doté d’une intelligence supérieure aux autres hommes avait saisi l’importance de sa mission et, en même temps, il avait compris comment et à quel prix il pouvait l’accomplir   auprès de sa communauté : celle qui, si indisciplinée, allait dans cette même parasha exiger de D. de manger de la viande (et donc des cailles) jusqu’à en mourir étouffé.

Le thème très important qui marque cette péricope est le lashon harâ ou la médisance. L’on a coutume de dire que la médisance tue au moins trois personnes: celle à propos de laquelle on parle, celle qui colporte la nouvelle et celle qui l’entend.

Le Hafets Hayim[1] a consacré une partie de son œuvre au lashon harâ dont les règles sont très complexes.  Mais la règle d’or est qu’il vaut mieux s’abstenir de parler à propos de quelqu’un même si aux yeux de tous le sujet est condamnable il apparaît alors souvent que des éléments peuvent échapper au jugement des autres.

Dans la parasha de cette semaine, la Torah nous enseigne que : « l’homme Moïse était le plus humble que la terre ait porté » et un peu plus loin que Moïse était « l’homme de D. ». Ainsi donc, voici que Myriam et Aharon ont « critiqué » leur jeune frère Moshé.

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Pour quelles raisons et de quel droit ? La raison est que :  après avoir reçu l’ordre de faire sortir le peuple d’Egypte et avoir effectué tout ce que D. lui ordonna de faire et, après avoir reçu la Torah au Sinaï, Moïse comprit que D. S’adressait à lui quand bon Lui semblait et qu’en conséquence il devrait se trouver à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, à un degré de pureté assimilable à la sanctification auquel cas il devait se sanctifier et sanctifier son corps pour être apte à recevoir D. à tout instant et c’est la raison pour laquelle il s’est séparé de son épouse Tsipora.

C’est ce qui était perçu aux yeux du peuple mais également d’ Aharon et Myriam.  Ces derniers furent blâmés par HaShem qui va se porter à la défense du plus grand prophète de tous les temps.

Myriam et Aharon avaient eu la faiblesse de se comparer à leur jeune frère en disant qu’ils étaient eux aussi des prophètes (ne dit-on pas Myriam haNeviya ou Myriam la prophétesse ?) et que ce n’est pas pour cela qu’ils s’étaient séparés de leurs conjoints. HaShem leur répondit la chose suivante :

  • Il y a plusieurs sortes de prophètes et, pour la plupart, ceux qui pouvaient recevoir la prophétie ne la recevaient pas directement : ils la recevaient le plus souvent en songe, ou lorsqu’ils tombaient en transe ou en une sorte d’évanouissement. Dans leur songe ils voyaient une sorte de miroir embué au travers duquel ils apercevaient des formes non distinctes et entendaient une voix leur communiquant la prophétie.
  • Moïse n’appartenait à aucune sorte de ces prophètes car il est et sera le seul à jamais à parler avec l’Eternel à tout moment sans aucun artifice et sans aucun intermédiaire ce qui fait qu’il devait toujours être en état de sainteté. D. confirme que Moïse est supérieur à tous les prophètes :
  • . לֹא-כֵן, עַבְדִּימֹשֶׁה: בְּכָל-בֵּיתִי, נֶאֱמָןהוּא
  • פֶּהאֶל-פֶּהאֲדַבֶּר-בּוֹ, וּמַרְאֶהוְלֹאבְחִידֹת, וּתְמֻנַתיְהוָה, יַבִּיט

Mais non: Moïse est mon serviteur; de toute ma maison c’est le plus dévoué. 8 Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigmes; c’est l’image de Dieu même qu’il contemple.

L’Eternel confirma à Aharon et à Myriam que leur frère était d’un tel niveau d’humilité qu’il n’a pas pensé qu’il était nécessaire de communiquer à sa fratrie la raison pour laquelle il se séparait de son épouse : car, ils auraient pu penser en termes actuels « non mais, pour qui se prend-il » ? Aussi pour éviter toute interprétation inutile, il préféra garder pour lui-même cette décision.

Sur un autre plan, Tsipora  qui s’était convertie et avait adopté la vie de cet homme extraordinaire qu’était Moïse et se contenta de vivre dans son ombre tout en prenant parfois sur elle des décisions importantes (comme la circoncision de son fils) se trouva humiliée par les propos de Myriam.

Celle-ci se trouva punie de lèpre, bien que bénéficiant pendant son isolement, d’un statut spécial dû au fait qu’elle avait veillé sur Moïse lorsqu’il voguait sur les flots du Nil et qu’elle procura à la fille de Pharaon une nourrice parmi les femmes des  Hébreux.

Ceci prouvant s’il en était besoin qu’un bienfait n’est jamais perdu. Même le moindre des bienfaits, comme l’énonce le verset de l’Ecclésiaste XI, 1 : שלח לחמך על פני המים כי ברוב הימים תמצאנו Répands ton pain à la surface de l’eau car un jour tu le retrouveras.

C’est à propos de cette lèpre qui affecta Myriam que Moshé supplia le Saint béni soit-IL par cette supplique célèbre que l’on récite à chaque fois que quelqu’un est malade :

אנא א-ל נא רפא נא לה ……..     Ana e-l na refa na lah De grâce mon D., soigne la !!

Caroline Elishéva REBOUH

[1] Israël Méïr HaCohen surnommé Hafets Hayim d’après son œuvre principale. Né en Biélarusse en 1838 et décédé en 1933.

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