La Sidra Behaalotekha est introduite par un passage qui insiste sur l’importance particulière que devait revêtir la MENORAH, le chandelier du Tabernacle, qu’Aaron avait pour fonction d’allumer et dont il lui fallait entretenir les flammes.

Cet objet de culte était appelé, plus à symboliser la présence éternelle de Dieu au milieu des Hébreux que d’éclairer véritablement le MICHKANE .

menorah

Aaron devait, nous dit la Torah, allumer chaque flamme autant de fois et aussi longtemps que nécessaire pour que celle-ci monte dans tout son éclat.

De surcroît, il nous est répété ici, sans que l’on sache pourquoi à première vue, que le chandelier devait être fait d’une seule pièce, sans soudure ni rivet, de la base jusqu’au sommet.

Comme si cette condition était absolument indispensable pour que la MENORAH puisse brûler convenablement et sa flamme assurer tout son rayonnement.

Si l’on ne voit peut-être pas le rapport qu’il y a entre l’éclat des flammes de la MENORAH et le fait qu’elle soit confectionnée toute d’une seule pièce, on peut, par ailleurs en tirer une leçon pour chacun de nous, dans la vie courante.

Nous avons tous le devoir d’éclairer, de rayonner. Nul ne doit se contenter de nourrir en lui seulement une flamme intérieure; il lui faut, aussi et surtout, à l’instar d’Aaron, allumer la flamme dans le cœur d’autrui et l’alimenter. Toujours comme le grand-prêtre, il nous faut faire tous les efforts nécessaires et répéter notre geste sans désespérer aussi souvent qu’il le faut, jusqu’à ce que cette flamme s’allume et brûle aussi chez autrui de tout son éclat.

Mais si nous voulons réussir dans cet effort répété, si nous voulons que notre propre flamme soit communicative, il faut que nous soyons – tels la MENORAH – d’une seule pièce, que nous n’acceptions aucun compromis, ni dans notre fidélité envers Dieu, ni dans notre amour envers les hommes.

Alors seulement, nous serons à même d’enflammer ceux qui nous côtoient, pour qu’ils brûlent de la même ardeur que nous. Le rabbin Jean SWARTZ

Commentaires sur LA MENORAH

Les thèmes exposés dans cette péricope sont : la Menorah, les cailles et la médisance.
On ne disserte pas assez sur ce chandelier à 7 branches. C’est pourquoi aujourd’hui nous allons tenter de le définir, de voir ses dimensions et quelle est cette centralité qui fait que la Menorah est le symbole du peuple Juif tout autant que le Maguen David que nous aborderons une autre fois.

Dans le mot Menorah מנורה se retrouve le mot Ner נר (lumière ou bougie). La guematriya du mot menora est égale à 301 qui équivaut à la valeur du mot esh אש = feu celui-là même qui nous a protégés depuis la sortie d’Egypte et qui est toujours présent dans le Beith HaMikdash.

La Menorah a été faite d’une seule pièce dans un bloc d’or pur. Les dimensions de la menora sont les suivantes : 18 tefahim soit pratiquement 1,73 m pour la hauteur ; la largeur d’une extrémité à l’autre est de 12 tefahim soit 1,15m ; et la branche centrale est d’une hauteur de 15 tefahim soit 1,44 cette branche se rattachant au socle.

Les commentaires, très nombreux, sur ce thème mettent en relief l’importance de cet ustensile du Beith HaMikdash dans le judaïsme. En effet, chacun voit dans ce symbole de 7 branches une implication différente : ainsi, étant donné que les six lumières des branches latérales se tournent vers la branche centrale, certains y voient le symbole des six jours de la semaine qui se tournent avec déférence vers la centralité du shabbat.

D’autres commentateurs évoquent le parallèle existant entre les 7 branches de la menorah et les 7 planètes toujours dans la même idée de six planètes tournant autour du soleil.

Certains exégètes pensent que les 7 séphiroth inférieures [les 3 séphiroth supérieures appartenant à D : Kéter (couronne כתר) Hokhma (Sagesse חכמה) et Bina (Intelligence ( בינה], les autres séphiroth correspondent au corps humain : Connaissance (daâth דעת), Grâce/Vertu (hessed חסד), Guevoura (force/puissance גבורה), Tif’éreth (magnificence תפארת ), Netsah (victoire נצח), ‘Hod (Gloire הוד), Yessod (Fondement יסוד ), Malkhout (royauté מלכות).

Shimshon Rephaël Hirsch quant à lui pense que les sept branches font allusion aux 7 sciences indispensables pour que l’esprit humain se développe et il cite : חכמה, עצה, דעת, יראה (יראת ה’), גבורה ובינה c’est-à-dire : la sagesse, le conseil, la connaissance, la crainte du ciel, la puissance et l’intelligence.

Mais au rang des 7 sciences sont incluses d’autres matières rappelées dans d’autres sources comme les Mathématiques (y compris la géométrie et l’algèbre) la Médecine et la botanique, la Musique, l’Astronomie, la Théologie, la Philosophie, et l’ésotérisme.

Enfin, d’autres encore voient dans ces sept branches un rappel des 7 peuples qui ont été combattus lors de l’entrée en Eretz Israël : les Cananéens, les Emoréens, les Pherézéens, les Hétéens, les Hévéens et les Jébuséens (Exode chap. III, verset 8) et les Guirgashéens. Pourtant, ces derniers ne figurent pas dans le verset pré cité alors que doit-on y comprendre ?

C’est que, nous dit la Guemara de Sheviîth du Yéroushalmi au chapitre 6 les Guirgashéens ont été les seuls de ces sept peuples à partir du pays lorsque le peuple d’Israël est arrivé dans le pays. Le peuple a eu à combattre les six premiers peuples mais pas les Guirgashéens !…..

Il est à remarquer que la menorah devait être placée du côté occidental, face au Saint des Saints. Un miracle constant se produisait : la quantité d’huile qui était versée dans les gobelets du candélabre devait suffire pour quelques heures à peine or, la lumière de la branche centrale était perpétuelle : elle ne s’éteignait pas………..

Il existait une possibilité de la voir s’éteindre et cela eût été dans le cas où les Bné Israël se seraient mal conduits et n’eussent pas fait la volonté du Créateur. Ce qui fait encore allusion à la Terre qui « vomit » ses habitants pour la raison suivante : Terre, pays se dit eretz en hébreu ארץ mot qui vient de la racine ר-צ-ה vouloir ou de רצון volonté ce qui nous permet de comprendre ceci : si nous ne faisons pas la volonté du Tout Puissant, ce pays nous rejettera et nous en serons exilés.

Pour ce qui concerne l’épisode des cailles, le peuple, malgré toutes les années d’esclavage et de souffrances en Egypte, malgré les miracles quotidiens dont ils sont l’objet : la manne qui tombe quotidiennement pour leur permettre de vivre avec un met surnaturel, malgré le puits de Myriam qui accompagne le peuple dans toutes ses pérégrinations permettant ainsi à tous de boire de l’eau fraîche, malgré les nuées qui leur permettaient de se mouvoir dans une atmosphère « feutrée », le peuple – tout au moins une minorité d’entre eux – se reprend à regretter les aliments qu’ils avaient l’habitude de consommer et ils réclamèrent de la viande.

HaShem leur promit qu’ils auraient de la viande à manger jusqu’à n’en plus pouvoir et aussitôt les cailles s’abattirent sur le camp dans une telle quantité que la viande ne put être avalée. Leur avidité fut indécente en repoussant bien loin les limites de la bienséance.

La médisance est très complexe. Dans la Mishna Avoth (III, 13) il est écrit au nom de Rabbi Akiba : סייג לחכמה שתיקה c’est-à-dire le rempart de la sagesse est le silence.

C’est un peu dans la même veine que Shlomo HaMelekh a écrit : il y a un temps pour chaque chose : un temps pour parler et un temps pour murmurer mais, en étudiant les règles de la médisance nous retiendrons que les règles suivantes : toute chose n’est pas bonne à dire et ne vaut d’être répétée, colportée et publiée que pour le cas où cette « chose » a été vérifiée comme étant exacte ET s’il y a vraiment un intérêt CAPITAL (sécurité par exemple) à colporter ce bruit et, est ce qu’en répandant la nouvelle quelque chose de grave pourra être évité?

Sinon, il vaut mieux se taire et ne pas prêter oreille au colporteur de rumeur car celle-ci est meurtrière car elle assassine celui qui médit, celui sur lequel on médit et celui ou ceux qui écoutent.

Caroline Elisheva REBOUH

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