OSWIECIM, POLAND - DECEMBER 06: German Chancellor Angela Merkel and Poland's Prime Minister, Mateusz Morawiecki walk by the main gate of the former Auschwitz concentration camp bearing the motto Arbeit Macht Frei (Work brings freedom) during the 10th Anniversary of Auschwitz Foundation on December 6, 2019 in Oswiecim, Poland. Merkel is visiting Auschwitz for the first time since she became chancellor 14 years ago. The former Nazi death camp will commemorate the 75th anniversary of the camp's liberation by Soviet forces where about 200 holocaust survivors and several heads of state such as Royals from Netherlands and Spain, President of Germany and Israel among others will be present on January 27, 2020. (Photo by Omar Marques/Getty Images)

La chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre polonais, Mateusz Morawiecki, deuxième à gauche, recevant une visite des employés de l’ancien camp de concentration nazi d’Auschwitz près de Cracovie, en Pologne, le 6 décembre 2019. (Omar Marques / Getty Images)

L’antisémitisme, le dernier combat d’Angela Merkel

Le 7 décembre 2019 à 06h51

Avant de rendre son tablier, Angela Merkel se devait d’aller à Auschwitz (Pologne). La chancelière, qui doit prendre sa retraite politique en 2021, a toujours œuvré pour la réconciliation de l’Allemagne avec la communauté juive et avec l’Etat d’Israël.

Elle s’est déjà rendue cinq fois au mémorial de la Shoah à Jérusalem (Yad Vashem) et a reçu de nombreuses distinctions de la part d’organisations juives internationales.

Mais elle n’était jamais allée à Auschwitz-Birkenau (en Pologne actuelle), symbole de l’extermination de six millions de Juifs en Europe.

Toute de noire vêtue, le visage grave, elle a d’ailleurs reconnu qu’il lui était « tout sauf facile » de se tenir dans ce lieu en raison de « la honte profonde » qui l’habite face aux « crimes commis par des Allemands ». Cette visite s’inscrit dans la tradition des autres grands chefs de gouvernement allemands.

Après Helmut Schmidt en 1977 et Helmut Kohl en 1989 et 1995, Angela Merkel est la troisième chancelière à se rendre dans l’ancien camp nazi.

Officiellement, elle était venue fêter les dix ans de la fondation chargée d’entretenir ce lieu de mémoire, à quelques semaines du 75e anniversaire de libération du camp par l’Armée rouge. Berlin a annoncé à cette occasion que l’Allemagne verserait 60 millions d’euros pour l’entretien du Mémorial.

La montée de l’antisémitisme inquiète

« Auschwitz était un camp d’extermination administré par des Allemands », a-t-elle déclaré en rappelant que la lutte contre l’antisémitisme, qui renaît aujourd’hui dans son pays et en Europe, était l’affaire tous. « Il est important de réagir et de manifester son refus », a-t-elle exhorté. La toujours très populaire Merkel, qui prévoit de quitter la chancellerie en 2021, n’a certainement pas envie de passer le relais en laissant un pays rattrapé par ses terribles démons. Un dernier défi en quelque sorte, pour celle qui se veut aussi « chancelière de la mémoire. »

L’attentat manqué en septembre à Halle (centre de l’Allemagne), perpétré par un néonazi contre une synagogue remplie de fidèles a relancé les inquiétudes sur la montée de l’antisémitisme. Les infractions et délits ont ainsi progressé de 20 % en 2018. En moyenne, un Juif se fait agresser physiquement chaque semaine en Allemagne.

Au début de l’année, le gouvernement allemand a conseillé aux Juifs de ne pas porter systématiquement la kippa dans les lieux publics pour des questions de sécurité.

Un avertissement qui a été interprété comme une capitulation face à l’extrême-droite, première force d’opposition à l’assemblée fédérale (Bundestag) depuis 2017. « Les paroles favorisent le passage à l’acte », rappelle régulièrement Angela Merkel.

«L’AfD est devenue plus radicale que le Rassemblement national»

La dérive fasciste de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), accusée d’être moralement responsable de l’attentat de Halle, inquiète les Allemands.

D’autant que le parti d’extrême-droite, qui prône la fin de la culture du repentir, siège depuis deux ans au Bundestag. « L’AfD est devenue plus radicale que le Rassemblement national ou le parti extrême-droite autrichien qui disposent encore de forces modérées importantes », insiste Markus Linden, politologue à l’université de Trèves.

L’aile identitaire n’a plus de complexe à relativiser publiquement la Shoah et la responsabilité de l’Allemagne.

L’idéologue du parti, Alexander Gauland, ne cache même plus ses sympathies pour les révisionnistes. Le nazisme ? « Du pipi de chat dans les mille ans de la grande histoire d’Allemagne », dit-il.

www.leparisien.fr

 

BERLIN ( JTA ) – La chancelière allemande Angela Merkel, effectuant sa première visite à Auschwitz, a promis 60 millions d’euros supplémentaires – soit 66 millions de dollars – pour financer son musée commémoratif.

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