Alliance avec les pays sunnites modérés

Le retrait des troupes américaines de Kaboul et la prise du pouvoir par les Talibans sont un temps propice pour former une alliance sécuritaire avec les régimes sunnites modérés. Le but est de contrer les intentions hégémoniques de l’Iran et ses milices chiites ainsi que sa menace nucléaire, et garantir la stabilité du Moyen-Orient.

Depuis le fameux discours de l’ancien Premier ministre, Benjamin Nétanyahou, prononcé le 3 mars 2015 devant le Congrès américain, le monde arabe sunnite réalise le danger iranien.

Désormais, leur approche à l’égard de l’Etat d’Israël a changé complètement car c’est bien le régime islamiste des Ayatollahs qui est devenu leur principal ennemi. De ce fait, nous devrions saisir l’occasion puisqu’il existe une base véritable et réaliste pour pouvoir former une alliance entre « les ennemis d’hier ».

Lorsque j’ai publié en 2004 mon ouvrage Le royaume de la haine : comment l’Arabie saoudite soutient le nouveau terrorisme mondial, nous avions eu à l’époque des preuves accablantes sur des organisations caritatives saoudiennes impliquées dans le transfert de fonds à des organisations djihadistes tel que le Hamas.

Aujourd’hui, l’Arabie saoudite a changé de cap et aucune somme d’argent n’est transféré au mouvement palestinien affilié à la confrérie des Frères musulmans. Incroyable mais vrai, la Ligue mondiale musulmane, cet organisme qui exportait l’islam radical à travers le monde, de l’Indonésie au Kosovo, son secrétaire général, Dr Mohammed bin Abdul Karim al-Issa, a dirigé le 23 janvier 2020 une délégation à Auschwitz.

L’Arabie saoudite change de visage et nous devrions lui tendre la main, à elle, et à d’autres voisins arabes pour pouvoir construire ensemble une alliance contre toutes les forces qui nous menacent.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, le Dr Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al Nahyan, le 15 septembre 2020.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn, le Dr Abdullatif bin Rashid Al-Zayani, et le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis Abdullah bin Zayed Al Nahyan, le 15 septembre 2020. (Photo officielle de la Maison Blanche par Tia Dufour)

La coopération entre Jérusalem et Riyad dans les domaines du Renseignement et la Sécurité est plus importante à ce qui est généralement publiée dans les médias. Nous avons eu la possibilité de communiquer avec la plupart de nos voisins. Nous devons renforcer et élargir la coopération sur le plan économique, technologique, scientifique, et autres domaines.

Nous devrons affronter la détermination de l’Iran de se doter de l’arme nucléaire dont son but principal est de menacer l’existence même de l’État d’Israël. Les experts et les chercheurs chevronnés du Jérusalem Center- Le CAPE ont mené des enquêtes approfondies en farsi (persan). Leur conclusion est claire : la doctrine de défense iranienne est très influencée par des considérations religieuses chiites. Cela veut dire que si demain la population juive dans le monde disparaissait, eh bien, l’arrivée du Mahdi, le 12ième imam, deviendra imminente.

La méfiance mutuelle entre sunnites et chiites est sans doute plus grave que le conflit arabo-israélien.

Dans ce contexte, nous devrions rappeler à l’opinion arabe qu’il existait dans le passé une certaine coexistence entre le peuple juif et le monde sunnite. Rappelons qu’après la chute de Jérusalem et la destruction du Deuxième Temple par les Romains, durant plus de cinq siècle l’accès à la Ville Sainte était interdit aux Juifs. Ce n’est que lorsque le deuxième calife de l’Islam, Umar ibn Al-Khattab, est entré à Jérusalem, il a rouvert la ville aux Juifs.

Le Hezbollah libanais est aujourd’hui un satellite des Forces de la Révolution iranienne. C’est ainsi que nous devrions considérer notre voisin du Nord. Le pays du Cèdre n’est plus la petite Suisse paisible du Moyen-Orient et Beyrouth s’est transformée en bastion des milices chiites. L’expansionnisme iranien a conduit au chaos de l’État libanais.

La France n’a pas la volonté ni le pouvoir d’y faire valoir ses intérêts. Les Etats-Unis ne sont pas dans une position où ils étaient en 1958 lorsque le président Eisenhower a envoyé les Marines à Beyrouth.

Pourtant, le Liban demeure un pays avec un potentiel de grande créativité, capable d’apporter une grande contribution au Moyen-Orient. Mais tant qu’il demeurera un satellite de l’Iran et le Hezbollah fera la pluie et le beau temps, rien ne changera dans le bon sens.

Quant à la Turquie, certes, Erdogan semble vouloir poursuivre une politique néo-ottomane, mais en même temps, tend la main à Israël lorsqu’il a besoin de son soutien. J’ai négocié avec des diplomates à Ankara, dont avec mon ancien homologue, directeur du ministère turc des Affaires étrangères. Ce n’était pas toujours une partie de plaisir, mais  la Turquie n’a pas mené une politique hostile envers Israël comme celle de  l’Iran. Nous devons donc lui parler franchement de toutes les préoccupations en cours, pour aboutir à un changement dans leur attitude. Pour l’heure, nous sommes satisfaits de la relation avec nos alliés cypriotes et grecs.

Le rôle de la diplomatie est de briser les murs de la haine, les préjugés et toutes les barrières. Dans le cadre d’un dialogue franc et sincère, nous pourrions ainsi contribuer à protéger notre sécurité à l’avenir.

Par le 23/8/21

Voir l’intégralité de l’article sur le site anglais du Jerusalem Center.

https://jcpa.org/article/after-the-taliban-victory-an-alliance-of-moderation-for-the-middle-east/

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