Alain Soral condamné à un an de prison ferme pour injure publique antisémite

Dans une vidéo postée l’an dernier sur son site Internet, l’essayiste d’extrême droite avait qualifié le Panthéon de « déchetterie casher ».

L’essayiste d’extrême droite Alain Bonnet, dit Soral, a été de nouveau condamné à de la prison ferme, mercredi 2 octobre à Paris, cette fois à une peine d’un an pour avoir qualifié le Panthéon de « déchetterie casher » dans une vidéo postée l’an dernier sur son site internet.

Alain Soral, 60 ans, qui n’était pas présent à l’audience en juin, a été reconnu coupable d’injure publique antisémite et de provocation à la discrimination, la haine ou à la violence envers les juifs.

Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du parquet, dénonçant sa « haine obsessionnelle persistante » et « sans la moindre inhibition » envers les juifs. Le polémiste ne recule pas « devant le fait de salir et de poursuivre par-delà la mort » les victimes du nazisme, « par le choix de ses mots qui sont la prolongation d’actes de mort et qui sont en eux-mêmes actes de haine et de provocation », a estimé le tribunal dans sa décision, consultée par l’AFP.

Les juges ont également dénoncé le fait qu’il cible un jeune public par le biais de son site « Egalité et réconciliation », cherchant « à en imposer sur la base d’un vernis de culture prétendument “sérieuse” et à recruter pour son officine Egalité et réconciliation ».

« On a toute la famille Veil qui vient d’y rentrer, et puis là ils veulent peut-être presque nous mettre Lanzmann [ancien résistant et réalisateur du documentaire Shoah], c’est une véritable déchetterie casher », avait déclaré Soral dans une vidéo postée après l’inhumation de Simone Veil et de son époux, Antoine, au Panthéon, le 1er juillet 2018.

Le terme de « déchet » ou « déchetterie » « renvoie dans le contexte à la déshumanisation subie par les juifs telle que décrite par les survivants et témoins des camps, et plus spécialement des camps de la mort comme celui qu’a connu Simone Veil », ont souligné les juges.

Le tribunal a également ordonné le retrait de la vidéo lorsque la condamnation sera définitive. Alain Soral devra, en outre, verser 1 000 euros de dommages et intérêts à la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) et un euro symbolique à trois autres associations antiracistes parties civiles. Lors de l’audience, son avocat, Damien Viguier, avait affirmé que « les propos de Soral sont de la provocation, pas des actes appelant à la violence ».

Soral, déjà condamné à de multiples reprises, s’est vu infliger la même peine d’un an ferme en janvier à Bobigny pour avoir injurié une magistrate et tenu des propos antisémites sur son site Internet, puis en avril à Paris pour négationnisme. En septembre, il avait été condamné à 18 mois ferme à Bobigny pour un clip de rap antisémite.

La condamnation d’avril avait été assortie d’un mandat d’arrêt que le parquet avait refusé d’exécuter, le jugeant dépourvu de base légale puisque le code de procédure pénale ne prévoit la délivrance d’un tel mandat que pour les délits de droit commun ou d’ordre militaire alors que Soral avait été condamné au titre de la loi sur la liberté de la presse. Le procès en appel se tiendra en janvier.

En l’absence de mandat d’arrêt ou de dépôt, les appels de Soral suspendent l’exécution de ses peines d’emprisonnement. Dans l’hypothèse où ces peines seraient confirmées en appel et ses pourvois en cassation rejetés, il pourrait théoriquement aller en prison.

Source : www.lemonde.fr

Pour autant, Alain Soral ne dormira pas derrière les barreaux ce soir. Son avocat Damien Viguier, bien que refusant de répondre directement à nos questions, renvoie CheckNews vers un article du site Egalité et Réconciliation, créé par l’essayiste. Il y est indiqué qu’ «outré de cette décision», il «a immédiatement fait appel».

Or, en droit pénal, un appel est suspensif si aucun mandat de dépôt n’est prononcé à l’issue de l’audience. En d’autres termes, jusqu’à ce que la peine ne soit définitive – et les recours épuisés – Alain Soral échappe à la prison.

Ce n’est pas la première fois qu’Alain Soral est condamné à une peine d’emprisonnement ferme. En janvier dernier, à Bobigny, il a déjà écopé d’une peine d’un an ferme pour injure raciale et des propos tenus contre la procureure du tribunal. Là aussi, il a fait appel de la décision.

Puis le 15 avril dernier, c’est au tour du tribunal de Paris de prononcer la même peine – un an de prison ferme – pour négationnisme, cette fois assortie d’un mandat d’arrêt, car Alain Soral ne s’est pas présenté à l’audience. Mais là encore, cette décision ne s’est pas soldée par un séjour en prison pour l’essayiste.

En effet, le parquet a fait appel du mandat d’arrêt, estimant la base légale insuffisante : en France, seuls les délits de droit commun ou de droit militaire prévoient la possibilité d’un mandat d’arrêt. Or, la contestation de crime contre l’humanité relevait davantage, selon le parquet, du droit de la presse.

Source : www.liberation.fr

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6 Commentaires
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Francois

En droit français les peines de moins de 3 ans sont commuer le plus généralement en résidence surveillée ou ce genre de mesures. Merci Mme Taubira.

La vie

La haine des juifs l étouffera…..Amen!!!
Pauvre type…

Franck

l’appel est suspensif mais l’interprétation selon laquelle son délit relève uniquement du droit de la presse peut être contestée

Kakou

Il existe une « solution finale » pour qu il aille en prison…de l enfer…….
Que le diable l emporte….

Rosa SAHSAN

Ah oui, je le croirais quand je verrais cette merde menottée direction la santé ou bien Fleury
ROSA

alexandra

Cela fait donc plusieurs fois qu’il a été condamné à de la prison ferme et qu’il est toujours en liberté. Justice laxiste, justice complice.