Il y a 106 ans, en ce 5 septembre 1914, LE LIEUTENANT CHARLES PEGUY TOMBAIT AU CHAMP D’HONNEUR

Francois Heilbronn le 06.09.2020

A la grande synagogue de la Victoire à Paris, face à la stèle portant les milliers de noms des soldats et officiers Juifs parisiens morts au champ d’honneur en 14-18, on peut lire sur une plaque (voir photo):

« A la mémoire de Charles Péguy
Mort pour la France le 5 septembre 1914 »

Et dessous la suite de la plaque rédigée par sa veuve, Charlotte Charles Péguy et apposée à sa demande en 1935 (1935 où les bruits venant d’Allemagne et les cris de leurs complices français résonnaient de clameurs antisémites qui contestaient le patriotisme des Juifs) :

« J’aimerais que le nom de mon mari Charles Péguy soit joint à ceux des israélites qui comme lui ont donné leur vie pour la France ».

En lisant la dernière phrase écrite par Péguy et interrompue le 30 juillet par son ordre de mobilisation on comprend mieux cette plaque: « Quand on a ses principaux amis, Monseigneur, comme je les ai, chez les protestants et chez les juifs »…

Ce penseur, écrivain, poète, patriote et républicain engagé, lieutenant de 41 ans au 276ème Régiment d’Infanterie, tomba à la tête de sa section d’une balle au front, le samedi 5 septembre 1914 devant Villeroy près de Meaux le soir qui précéda la bataille de la Marne.

En juillet 1910, l’un des premiers et des plus ardents dreyfusards, le fondateur des « Cahiers de la Quinzaine », le pèlerin de Notre Dame de Chartres, le disciple de Bernard Lazare, Charles Péguy écrivait dans « Notre Jeunesse » cette phrase qui résonne de sa si grande compréhension du destin de ce PEUPLE, comme à juste titre, il le nomme :

« Les Juifs ont tant fui, et de telles fuites qu’ils savent le prix de ne pas fuir. Campés, entrés dans les peuples modernes, ils voudraient tant s’y trouver bien… Je connais bien ce peuple. Il n’a pas sur la peau un point qui ne soit pas douloureux, où il n’y ait un ancien bleu, une ancienne contusion, une douleur sourde, une cicatrice, une meurtrissure d’Orient ou d’Occident. Ils ont les leurs et toutes celles des autres. Par exemple, on a meurtri comme Français tous ceux de l’Alsace et la Lorraine annexée ».

Cette amitié là se prolonge jusqu’à la grande tombe de Villeroy où sont enterrés parmi les parisiens et les briards du 276ème d’infanterie, « parce qu’ils savaient le prix de ne pas fuir », le lieutenant Péguy et le soldat Lévy.

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