Salam Fayyad et Tzipi Livni, le 24 janvier 2008.Ha’aretz, 17 août 2009

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Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

« Le caractère d’Israël est du ressort d’Israël et de lui seul », nous déclare Salem Fayyad.

« Le caractère d’Israël, en tant que caractère global qu’Israël aimerait avoir, dépend de son propre choix. Il se caractérise de la manière dont il le souhaite. Mais pourquoi soulever la question maintenant, alors que rien d’autre n’est encore résolu ? Il n’est nul besoin de préciser, cependant, que la façon dont Israël décide de se caractériser en tant que produit du système politique en Israël, regarde Israël. Cette condition reconnaissance d’Israël comme Etat juif »>Article original ne figurait pas dans les accords d’Oslo, et je ne vois aucune raison de fixer de nouvelles conditions pour entamer des négociations. Jusqu’aujourd’hui, tout ce que nous avons reçu en échange pour avoir reconnu la solution à deux Etats et stopper la lutte armée a été votre reconnaissance de l’OLP en tant que représentant du peuple palestinien », dit Salem Fayyad.

Fayyad, semble-t-il, préfère parler économie plutôt que politique. Ceux qui le critiquent disent qu’il souffle sur la voile de la « paix économique » offerte par son homologue Netanyahou.

Fayyad est au courant des critiques, mais dit que son objectif est de prouver au monde que les Palestiniens sont capables de gérer un Etat aussi bien que n’importe qui. Il est convaincu qu’un Etat bien géré et une économie en croissance constituent le meilleur moyen pour arriver à créer un Etat palestinien indépendant. Il fait remarquer qu’il est arrivé à gagner la confiance des Etats donateurs : d’abord et avant tout celles des Etats-Unis et de l’Union européenne. L’Arabie saoudite devrait verser bientôt 200 millions de $ à l’Autorité palestinienne.

« Créer un gouvernement bien géré est un but en lui-même, mais signifie aussi la fin de l’occupation », dit Fayyad.

Fayyad note que la croissance de l’économie palestinienne a dépassé toutes les attentes, mais exprime le regret qu’il ait fallu si longtemps pour déménager quelques dizaines de barrages routiers qui ont fait obstacle à cette croissance pendant de nombreuses années. Il a aussi du mal à comprendre pourquoi Israël s’encombre de petits détails comme tel ou tel barrage routier, alors qu’il a reconnu qu’ils n’étaient pas nécessaires.

Il est également temps pour l’armée israélienne de mettre un terme à ses fréquentes incursions dans les villes palestiniennes. Cela sabote les efforts de l’Autorité palestinienne à faire régner l’Etat de droit et viole de façon flagrante l’engagement d’Israël à respecter la Feuille de route, dit-il.

Fayyad ne comprend pas non plus pourquoi le blocus de Gaza continue. Chacun sait que le statu quo ne marche pas, alors, pourquoi Israël s’obstine-t-il dans cette politique, demande-t-il.

Interrogé sur la question de savoir s’il pouvait affirmer avec une certitude absolue que les services de sécurité de l’Autorité palestinienne sont crédibles, Fayyad admet avec franchise qu’au début, il considérait que le désir de donner aux Palestiniens des forces de sécurité lui paraissait être mission impossible. Bien que sachant très bien qu’il serait accusé de servir de sous-traitant de l’armée israélienne, il dit avoir décidé qu’il était impératif d’inaugurer une ère nouvelle et de persuader son peuple que la constitution d’une force de sécurité était avant tout pour la sécurité de ses propres enfants.

« Je me suis rendu compte que la sécurité était comme une colle qui faisait adhérer une économie en renaissance et une bonne gouvernance, avec en vue la liberté pour le peuple palestinien », dit-il. L’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie a sapé la confiance des Palestiniens dans le processus de paix, ajoute-t-il : « ls constatent que 16 ans après les accords d’Oslo et six ans après la Feuille de route, les colonies continuent de grandir et qu’Israël ne respecte pas ses engagements. Je crois en la solution de deux Etats. Stopper la colonisation constitue la clé pour parvenir à cet objectif. »

Q. Le ministre des affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a déclaré que les résolutions du Congrès du Fatah suscitent de sérieux doutes quant à la possibilité de parvenir à un accord final. Ehoud Barak, ministre de la défense, a lui aussi fait part de sa déception.

S. F. Votre partenaire pour conclure un accord est l’OLP. Israël a négocié avec l’OLP et reçu son engagement de stopper la violence. Il n’existe pas d’autre partenaire. La congrès du Fatah a été une démonstration de force et a renforcé les rangs du Fatah, sa principale composante. Après de nombreuses années de difficultés, le Fatah a réussi à réunir des représentants de la Palestine venus du monde entier. Je n’en suis pas membre, mais j’ai assisté à la session d’ouverture et j’étais très ému.

Salem Fayyad a loué Israël pour avoir permis aux délégués du Fatah de venir à Bethléem, et a dénoncé le Hamas pour avoir interdit aux délégués de Gaza d’assister à un événement d’ampleur nationale.

Selon lui, les pourparlers de paix devraient reprendre du point où ils en étaient sous me gouvernement Olmert/Livni. Il serait absurde de tout recommencer depuis le début, dit-il : « Je suis moi aussi contre le fait de remettre les pourparlers sur Jérusalem et les réfugiés aux calendes grecques. Il faut mettre fin à ce conflit, et pour ce faire, nous devons trouver une solution pour toutes les questions clés », dit-il.

Au bout du compte, l’intervention de la communauté internationale et des Nations unies seront nécessaires, dit Fayyad. « Nous comptons sur le droit international et le consensus des nations pour dire que les territoires palestiniens sont une terre occupée. Je pense que le président Obama va bientôt présenter son plan. C’est une occasion à ne pas manquer.

Concernant Gilad Shalit, le soldat israélien enlevé et détenu par le Hamas, Fayyad dit : « Je mesure pleinement la douleur, bien sûr. En particulier de la part des parents et de la famille. « Il ajoute qu’il pense aussi au sort des parents des prisonniers palestiniens, avec qui il s’entretient tous les jours : « La douleur d’une mère est la langue commune à toutes les mères. Le principe de l’accord est clair pour les deux côtés, et il est temps d’en finir avec cette affaire. La libération de prisonniers ne peut pas être quelque chose qu’on peut repousser après la signature d’un accord final, il faut s’en occuper aujourd’hui. »

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