Dans son programme de 2005, le Président de tous les Consistoires entendait mettre en place un grand plan de développement de la Cacherout Beth-Din de Paris. Celui-ci s’articulait autour de plusieurs axes : « Renforcer l’autorité du Beth-Din de Paris », « Rendre les produits cacher accessibles à tous et moins chers », « Recruter des commerciaux de haut niveau en charge exclusivement d’une plus grande implantation des produits cacher Beth-Din de Paris ».
Belles promesses. Les résultats huit ans plus tard sont moins alléchants.
D’une part, le tonnage de la viande Beth-Din de Paris a stagné ces dernières années autour de 4000 tonnes (moins de 1% de hausse par an depuis huit ans), alors que le nombre de commerces cacher a augmenté, principalement sous des labels de cacherout concurrents au Beth-Din de Paris. De même la diffusion des produits cacher Beth-Din de Paris de grande consommation n’a guère progressé et les fameux recrutements de spécialistes en la matière n’ont jamais eu lieu. De nombreux traiteurs et restaurateurs ont abandonné le Beth Din de Paris pour rejoindre d’autres certifications.
D’autre part, les prix des produits cacher ont continué de s’envoler et manger cacher devient un luxe pour un nombre croissant de familles qui y ont de moins en moins accès. La situation est particulièrement préoccupante au moment des fêtes avec une flambée des prix qui semble hors de tout contrôle et qui met de nombreux fidèles de la communauté dans de grandes difficultés.
Enfin, de récentes décisions relatives à la Cacherout et à l’abattage rituel ont entrainé une chute de recettes pour le Consistoire, notamment à l’occasion des dernières fêtes de Pessah, affectant l’équilibre financier de l’institution.
Au final, le constat alarmant fait par le Président de tous les Consistoire il y a huit ans ne s’est guère amélioré depuis, bien au contraire. Et pourtant, de par son importance stratégique pour la vie de la communauté et son enjeu financier pour le Consistoire, la Cacherout Beh-Din de Paris doit être au cœur des priorités effectives de la prochaine équipe dirigeante de l’Institution, en particulier pour rendre enfin les produits cacher plus accessibles au plus grand nombre.
En termes d’actions concrètes à engager, loin de tout discours de circonstance, des discussions avec les Batéi Din de toute la France devront être immédiatement entamées pour la création d’une Cacherout nationale à horizon deux ans offrant ainsi aux produits cacher Beth-Din un marché bien plus vaste, avec à la clé un effet à attendre sur les prix. Dans le même temps, il conviendra de créer immédiatement un observatoire des prix des produits cacher, composé d’inspecteurs du Consistoire et qui publiera sur une base régulière les comparatifs de prix des produits cacher magasin par magasin. L’effet attendu sur la concurrence devra se répercuter sur les prix proposés. Le Consistoire devra également communiquer de façon claire et transparente sur les taxes qu’il appliquent sur les produits cacher, pour là aussi créer les conditions pour une meilleures visibilité de la formation des prix et donc pour une évolution plus raisonnable de ces derniers.
Jacques Garih
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