Syrie : la Russie 1ère puissance à déployer des forces au sol ©

Moscou n’est certainement pas prêt à laisser en danger la position du Président Bachar al Assad ni le rôle qu’il joue en Syrie et a perçu cette incursion des hommes de l’Etat Islamique comme la ligne rouge qui ne doit en aucun cas être franchie. Si la Russie intervient militairement de cette façon, elle sera le premier pays extérieur au Moyen-Orient à envoyer des forces terrestres en plein coeur de la guerre en Syrie.

Les sources militaires de Debkafile révèlent que les discussions au sein de la Commission des Armées russo-syriennes, instaurée le mois dernier à Moscou afin de coordonner une telle intervention, sont passées à la vitesse supérieure, au cours de ces tous derniers jours.

Nos sources des renseignements soulignent que les activités concertées de cette commission se déroulent au même moment que la paralysie presque totale qu’on observe au Commandement Central Avancé américano-jordanien (CCFJ), où sont coordonnées les opérations menées par les rebelles du Sud Syrien, dont ceux qui tiennent des positions à travers le Golan syrien, face aux forces syriennes, mais aussi aux islamistes radicaux. Des officiers de Jordanie, d’Arabie Saoudite, du Qatar et d’Israël sont détachés auprès de ce CCFJ.

La plupart des opérations du CCFJ ont été suspendues, à cause du conflit qui a éclaté entre les rebelles syriens et le Commandement Central américain, le CENTCOM. L’armée américaine est opposée aux rebelles  qui coopèrent avec les groupes appartenant à Al Qaïda, tels que le Front Al Nusra, alors que les rebelles prétendent que c’est inévitable s’ils veulent vaincre les forces de Bachar al Assad et le Hezbollah.

La paralysie du CCFJ a incité les Russes à essayer de démontrer que, pour leur part, leur « propre Central Command » en Syrie est opérationnel et effectif sans aucune difficulté.

Au cours de ces dernières semaines, les Russes ont pris quatre nouvelles mesures militaires en relation avec la situation en Syrie :

1. Le 18 août, six avions MIG 31 Foxhound Intercepteurs avancés ont atterri sur la base aérienne de Mezze, de l’armée de l’air syrienne, qui est la section militaire de l’aéroport international de Damas. Dès que les chasseurs-bombardiers russes ont atterri, ils ont immédiatement été suivis par avions-cargo géants russes Antonov AN-124 chargés de 1.000 missiles antitanks Kornet 9M133 venus de Russie.

Ces avions sophistiqués sont destinés à servir de soutien aérienne pour les unités russes qui arrivent en Syrie.

2. Avant que ces avions n’atterrissent à Damas, Moscou a conclu un accord avec Washington en vue du retrait des missiles Patriot de l’OTAN placés en Turquie. Ce retrait s’est effectué graduellement au cours du mois d’août, empêchant ainsi l’éventualité que des missiles Patriot de l’OTAN ne touchent des chasseurs-bombardiers russes menant des opérations dans l’espace aérien syrien.

3. Au cours de la dernière semaine d’août, un vaste nombre d’hommes de troupes russes, essentiellement des équipages logistiques dont le travail est de préparer le terrain pour l’arrivée des unités de combat, ont commencé à arriver en Syrie. Ces troupes sont visibles à Damas et dans le quartier de Jablah, dans la province de Lattakieh, où les forces syriennes sont en train de bâtir une base militaire, d’après ce que rapporte le journal pro-Assad al Watan.

4. Nos sources des renseignements révèlent aussi que Moscou a commencé à livrer à Damas une imagerie sattelitaire sur la situation au sol concernant différents fronts.

Les sources des renseignements militaires de Debkafile rapportent que toutes ces mesures préparatoires mises en place par Moscou en vue de l’incursion de forces terrestres sont menées en coordination avec Washington et Téhéran.

Plus ces trois capitales vont resserrer cette coordination pour soutenir le régime Assad et plus il faut s’attendre à ce que l’intervention russe entre en action.

DEBKAfile Reportage Exclusif 1er Septembre 2015, 9:35 PM (IDT)

Adaptation : Marc Brzustowski.