Les frappes aériennes américaines contre Daesh sont délibérément limitées par des règles strictes d’engagement, imposées par Obama.
Pendant ce temps, les avions français et russes mettent les bouchées doubles.
La France est sur le point de déployer son unique porte-avions vers le Golfe Persique, le 18 novembre, alors que la Russie a redoublé ses attaques contre le bastion de l’Etat Islamique à Raqqa en Syrie.
Cette escalade des opérations militaires de la France et de la Russie sont perçues comme le seul moyen de combler le vide délibérément laissé par les Etats-Unis, dont les experts disent tous que son Administration fait tout pour paralyser le combat contre Daesh, à cause des règles strictes d’engagement imposées par Obama.
« Notre campagne aérienne, depuis qu’elle a commencé, sont les plus restrictives, en matière de règles d’engagement que nous ayons jamais introduites au cours des dernières 25 années », déclare Jack Keane, un général quatre étoiles à la retraite, qui préside à présent l’Institut d’Etudes de la Guerre.
« C’est largement dû à l’insistance de la Maison Blanche sur le fait qu’il doit y avoir zéro mort, en matière de pertes civiles, conformément aux exigences du Président ».
Le Pentagone a confirmé qu’il n’y a jamais qu’une frappe sur quatre, parmi toutes les missions aériennes américaines, qui largue effectivement des bombes ou tire des missiles sur des cibles.
Les règles d’engagement du Président Barack Obama ont « largement empêché nos frappes sur des cibles mouvantes à l’instant t », déclare le Général Keane, « parce que nos pilotes doivent traverser de multiples niveaux de clarification, et, en définitive, la cible est perdue entre-temps ».
« Avec des cibles fixes sur site, si jamais il y a le moindre civil sur zone, l’autorisation de tir est généralement retirée, malgré le fait que l’Amérique dispose de la capacité la mieux démontrée et prouvée au monde, pour frapper des cibles près des zones civiles sans blesser les civils ».
La France a déclaré envoyer le porte-avions Charles de Gaulle pour soulager la charge pesant actuellement sur ses 12 avions de guerre menant les missions contre Daesh en Syrie et en Irak, depuis leurs bases en Jordanie et dans les Emirats Arabes Unis. Le porte-avions permettra de disposer de 20 avions de chasse et bombardiers supplémentaires, ajoutés à cet effort.
Le Charles de Gaulle, le plus gros porte-avions de toute l’Europe, remplira aussi une faille énorme qui sera creusée par le départ prochain de l’USS Theodore Roosevelt de la région et jusqu’à l’arrivée de l’USS Harry Truman, au début de… l’année prochaine!
Cette semaine, la France a commencé de frapper Raqqa par voie aérienne. Auparavant, les Français n’ont mené qu’une poignée de frappes en Syrie, concentrant la plupart de leurs frappes sur l’Irak, dans le cadre de la coalition « menée » par les Etats-Unis.
Le Secrétaire à la Défense du Royaume-Uni, Michaël Fallon a déclaré que la France a raison d’attaquer Raqqa, alors qu’il est évident que Daesh planifie et organise des attentats terroristes en France depuis les quartiers-généraux qui s’y trouvent.
« Nous avons maintenant vu des attentats à Ankara, contre l’avion de transport russe et maintenant à Paris – tout cela est bel et bien orchestré par les cerveaux présents dans les quartiers-généraux qui mènent les opérations dans le nord-ouest de la Syrie », selon Fallon.
Pendant ce temps, le Ministre russe de la Défense Sergeï Shoigu a déclaré que Moscou a déjà tiré des missiles de croisière contre le bastion de Daesh le 17 novembre.
Reuters cite des responsables américains affirmant que la Russie a lancé un « nombre significatif » de frappes en Syrie, en employant aussi bien des missiles de croisière tirés depuis la mer que des bombardiers de longue portée. Les responsables russes ont signifié par avance leurs frappes aux Américains, selon les rapports.
Mardi 17 Novembre 2015 | Posted by WorldTribune
Adaptation : Marc Brzustowski
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