Tout le monde n’est pas Charlie. Louis, un lycéen de 17 ans scolarisé dans un établissement du Val-de-Marne fait l’objet de menaces de mort depuis les attentats de janvier. La raison ? Quelques jours après le drame, celui qui est aussi rédacteur en chef de La Mouette bâillonnée, le journal des élèves de son lycée, avait publié un numéro spécial rendant hommage aux victimes des attentats de janvier.
Le numéro du 22 janvier, exceptionnellement titré « Je suis Charlie », « était un hommage aux dix-sept victimes, sans discrimination, pour les juifs, les journalistes les policiers », explique l’élève, en classe de Première. Un hommage qui lui vaudra des menaces de mort dès le lendemain. Le 23 janvier, il reçoit une enveloppe dans la boîte aux lettres du lycée contenant la une du journal annotée d’une croix gammée, d’un cercueil et d’une menace explicite, la première d’une longue série ; Louis en recevra 7 et portera plainte.
Jeudi, plusieurs enseignants du lycée Marcelin-Berthelot de Saint-Maur-des-Fossés ont décidé d’exercer leur droit de retrait pour le soutenir. « Cela dure depuis des mois. Au début, nous n’avons rien dit pour laisser l’enquête se faire, mais rien de concret n’a été fait » depuis, déplore Pascale Morel, enseignante en histoire. Cette dernière s’indigne également du silence du ministère de l’Éducation nationale.
Ce vendredi, une délégation de six personnes, composée de professeurs et de parents d’élève, doit être reçue par le rectorat de Créteil. Côté police, l’enquête suit son cours et les lettres de menace sont en cours d’analyse.
CRÉÉ : 22-05-2015 07:42
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