L’aile militaire du Hamas à Gaza paye des dizaines de milliers de dollars chaque mois à la branche de l’État islamique dans le Sinaï, en échange de quoi Daesh contribue à la contrebande d’armes dans la bande de Gaza.

L’aile militaire du Hamas dans la bande de Gaza a transféré des dizaines de milliers de dollars par mois à la branche du groupe Etat islamique dans le Sinaï au cours de l’année écoulée, par l’intermédiaire d’un de ses émissaires.

Le transfert d’argent est juste une partie de la coopération militaire et stratégique entre les deux groupes. Les finances du bras militaire du Hamas, les Brigades Izz al-Din al-Qassam, sont indépendants de ceux du bureau politique de l’organisation.

Hamas paie les militants État islamique en Égypte pour garantir les livraisons d’armes en contrebande à travers le Sinaï à Gaza.

Les expéditions se composent principalement de matière explosive dont le Hamas a besoin pour la propulsion des fusées. En tant que tel l’argent sert à la contrebande à la fois des équipements militaires et du matériel nécessaire pour construire l’infrastructure militaire du Hamas.

Les services de sécurité Israéliens ont souligné un paradoxe évident dans cette collaboration dangereuse: l’essentiel du soutien financier du Hamas vient d’Iran, qui se bat contre Daesh en Syrie et en Irak. Beaucoup d’Iraniens ont déjà été tués dans des combats sur ce front. Donc les Iraniens sont financent via le Hamas la branche du du Sinaï de l’Etat islamique qu’ils combattent en Syrie.

Une quantité importante des fonds militaires du Hamas provient des impôts des Gazaouis, principalement des revenus générés par les activités commerciales au passage de Kerem Shalom, à la frontière avec Israël. Le Hamas prélève une quantité journalière d’environ 1,7 millions de shekels d’impôts auprès des commerçants au passage Krem Shalom. Une partie de ces revenus sert à payer les salaires des membres de l’aile militaire du Hamas, qui compte environ 24.000 membres dans ses rangs.

Les responsables de la sécurité égyptienne ont constaté qu’ c’est uniquement grâce à un soutien financier et professionnel du Hamas que la branche de Daesh dans le Sinaï, a pu transformer ces dernières années, un gang de bédouins avec des armes légères en une armée de 800 terroristes opérationnels et lourdement armés.

Daesh dans le Sinaï se bat avec acharnement contre l’armée égyptienne et menace de mener des attaques terroristes contre des Israéliens près de la frontière.

Les responsables israéliens estiment que si la situation dégénère sur le front de Gaza, à la fois Daesh dans le Sinaï et Daesh à Gaza aideront le Hamas dans sa lutte contre l’armée israélienne.

Islamic State militants in Raqqa, Syria. (Photo: AP)

Le gouvernement du Hamas à Gaza voit aussi sa connexion avec Daesh dans le Sinaï comme un levier potentiel qui pourrait soulager une partie de la pression que l’Egypte met sur la bande. Daesh est le facteur central permettant le succès des opérations de contrebande du Hamas à travers le nord du Sinaï, que l’Egypte combat en essayant également de détruire leur réseau de tunnels.

Les efforts de l’Egypte pour neutraliser complètement les tunnels du Hamas entre le Sinaï et Gaza restent incomplets, et l’inondation des tranchées des tunnels est toujours en cours. Les tunnels de contrebande demeurent en usage – certains sont renforcés avec du béton, qui est censé aider à résister aux infiltrations d’eau.

Il y a actuellement une entente entre ce groupe terroriste dans le sinaï, son organisation mère, et le Hamas, selon laquelle il est actuellement décidé de restreindre les activités terroristes contre Israël. Toutefois, à la lumière des liens qui se resserrent entre les djihadistes de Gaza et ceux du Sinaï, il est difficile de dire combien de temps va encore durer cette retenue.
Il y avait entre 600 et 800 tunnels de contrebande en fonctionnement, ce qui rend les réalisations de l’Egypte sur ce front significative. Néanmoins, la contrebande de marchandises commerciales et des armes dans la bande est toujours en cours.

En échange de la contrebande de services et la coopération avec le Hamas, Daesh dans le Sinaï reçoit non seulement l’argent mais aussi un soutien logistique. Par exemple, lorsque le groupe terroriste a récemment eu des difficultés à transférer ses militants blessés à Gaza pour qu’ils y soient soignés le Hamas a envoyé des équipes médicales dans le Sinaï pour leurs donner des soins sur place.

Le Hamas a également aider Daesh dans le Sinaï en formation des terroristes et en leur fournissant un équipement militaire sophistiqué, et il y a environ un an et demi le Hamas leur a fourni un missile anti-char  avancé, le Kornet, qu’ils ont lancé contre les lourds véhicules de l’armée égyptienne.

Les liens entre les dirigeants des deux groupes se renforcent également: Depuis 2015, Shadi al-Mani’i, le commandant de la branche du Sinaï de Daesh, qui est recherché par les autorités égyptiennes, s’est rendu dans la bande de Gaza. Il dirigeait auparavant un autre groupe islamiste dans le Sinaï, appelé Ansar al-Bayt Maqdis, qui était affilié à Al-Qaïda et a mené plusieurs opérations contre Israël. Al-Mani’i était également responsable du transfert de l’allégeance du groupe d’Al-Qaïda à Daesh.

Au cours de cette dernière année un autre groupe a été exploité dans la bande de Gaza – aux côtés du Hamas – qui a également prêté serment d’allégeance à Daesh, mais sans aucun lien avec la branche du Sinaï. Il s’agit d’une organisation palestinienne composée des habitants de Gaza qui est séparée de Hamas.

Il y a actuellement une entente entre ce groupe et son organisation mère, le Hamas, selon laquelle il est actuellement entendu de restreindre ses activités contre Israël. Toutefois, à la lumière du renforcement des liens entre les djihadistes à Gaza et dans le Sinaï, il est difficile de dire combien de temps va encore durer cette retenue.

Alex Fishman – Ynet

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