La pluie du ciel et la Torah du ciel. Par Raoul Spiber

La pluie un don du ciel

Prier pour la pluie !!! Cela peut surprendre celui qui n’est pas familier de la liturgie juive. Non, ce n’est pas un rite primitif. Il s’agit de comprendre que nos vies, nos économies dépendent de l’eau et quand on vit en Israël on peut ressentir combien la pluie est précieuse.
Dès lors, la prière oriente nos regards vers le haut. Nous prenons conscience que nos besoins nous rendent solidaires, nous sommes tous dépendants du même ciel. En signalant que nous entrons dans la période des pluies, nous rappelons que cette pluie, source de vie pour le monde est un don d’Hachem.
L’étonnant c’est que nous attendons en Israël le 7 H’eshvan* pour demander cette pluie, si précieuse, si nécessaire : en récitant : « Veten tal oumatar livrah’a » alors que nous en avons besoin depuis la fin de la fête de Souccot. Nous devrions la demander dès Chemini Atseret.
Pourquoi attendre encore deux semaines ??? Parce qu’il y a quelque chose de plus précieux encore.
Les pèlerins qui venaient à Souccot depuis Babel à l’époque du Temple, ne pourraient pas rentrer chez eux si la période des pluies commençait à la fin de Souccot. Les ponts, les routes, les passages seraient inondés par les pluies. Le retour en Babel serait pénible pour les pèlerins. Etonnant non ? On a besoin de pluie dans le Pays et on va retenir la demande de pluie pour le confort de ceux qui retournent en Babel ? Nos Maîtres nous donnent un exemple de ce qu’est une Torah du ciel.

La Torah, un don du Ciel

Une Torah qui vient du Ciel, portée par les hommes est une Torah libérée des logiques partisanes. Nos Sages ne voulaient pas que les pèlerins venus de si loin, ressentent la prière récitée comme une offense envers eux. On n’appelle pas le ciel uniquement pour soi, pour son groupe, contre les autres.
On ne va pas prononcer en Israël une prière qui pourrait être perçue comme quelque chose d’offensant pour ceux qui sont venus de très loin s’unir à tout Israël, témoigner leur fidélité à Celui qui est unique et qui devront ensuite rentrer chez eux. Il n’y aura donc aucun jugement porté sur les besoins et les choix des uns et des autres, simplement le souci et le respect de chacun. C’est ainsi qu’aux fêtes de pèlerinage, l’unité d’Israël, malgré la dispersion se reconstituait.
Chaque année, les Juifs de toute la Diaspora se réunissaient, prenant le risque d’un retour difficile, entravé par la saison des pluies qui commence.
Chacun se sentait attendu et de partout, envers et contre tout, on venait pour se réunir à Jérusalem.
Gardons cette sagesse et le sens de cette unité enseignée par nos Maîtres.
Raoul Spiber
* en diaspora, on attend le 5 décembre pour demander la pluie

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