LE FIGARO. – Une note confidentielle de la préfecture de police de Paris a révélé plusieurs entorses importantes à la laïcité dans les commissariats. Que révèlent ces cas, très minoritaires, mais en progression?

Thibault de MONTBRIAL. – Ce n’est pas une surprise. L’augmentation considérable de la pénétration de l’islamisme dans tous les secteurs d’activité de la société française n’a pas épargné l’administration en général, et les forces de l’ordre en particulier.

17 cas de radicalisation ont été recensés sur la période qui va de 2012 à 2015. Le phénomène reste marginal…

Certes, quand on les compare à l’ensemble des fonctionnaires chargés de la sécurité en France, ces pratiques restent extrêmement minoritaires. Mais le nombre de cas de radicalisation progresse. Cette tendance en augmentation est inquiétante.

Un ancien militaire converti à l’islam, radicalisé, a été arrêté au Maroc à sa descente d’avion, doté d’un arsenal d’armes blanches (couteaux de cuisine, machette, matraque, bonbonne de gaz…). L’armée est-elle à l’abri de la présence d’individus radicalisés dans ses rangs?

Non, car le recrutement de l’armée est le reflet de la population française. La communauté musulmane y est très présente. La DPSD (Direction de la Protection et de la Sécurité de la Défense), dont la mission est d’anticiper les comportements à risque, est aux aguets. Le sujet est constamment présent à l’esprit des structures d’encadrement de l’armée. Il faut bien se rappeler qu’aujourd’hui, aucun service n’est épargné.

Comment prévenir et sanctionner ce type de dérive radicale?

Il est impossible de déceler les personnes radicalisées tant qu’il n’y a pas de signe extérieur. Une personne qui se radicaliserait dans le but de commettre une agression contre ses collègues aura tendance à se dissimuler. Le danger ne vient pas tant des personnes au comportement identifié, ouvertement prosélyte que des éléments infiltrés de l’islamisme radical qui pratiquent la taqîya. C’est pourquoi, une vigilance accrue, objective, sans excès ni naïveté est à adopter. Au moment du recrutement, des enquêtes sérieuses de sécurité sont menées. Pendant le service, qu’il s’agisse de policiers ou de militaires, chacun doit être attentif aux signes, propos et attitudes déplacés, qui amèneraient à soupçonner un collègue de dérive radicale.

L’un des scénarii d’attentats que l’on a vu en Afghanistan est ce que les Américains appellent le «Green on green» (armée) ou le «Blue on blue» (police): des représentants des forces de l’ordre s’en prennent à leurs collègues. Quelqu’un qui porte l’uniforme s’en prend à quelqu’un d’autre, qui porte le même uniforme. Un tel scénario n’est pas impossible en France. Les forces de sécurité doivent avoir ce risque présent à l’esprit.

Thibault de Montbrial est avocat au barreau de Paris et spécialiste des questions de terrorisme et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure. Son premier livre, Le sursaut ou le chaos vient de paraître aux édition Plon.

Figaro vox

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BAY

Tout a fait d’accord, il ne fallait pas les laisser entrer par la grande porte et surtout pas décréter le regroupement familial en 1976 par monsieur valery giscard d’estaing ! et toue l’assemblée de droite comme de gauche !

tor

ILS LES ONT LAISSÉS S’INSTALLER EN FRANCE, ILS ONT MANIFESTÉ POUR EUX, ILS LES ONT DÉFENDUS, ILS LES ONT LAISSÉS PÉNÉTRER TOUS LES SECTEURS.
ILS LE PAIERONT TRÈS TRÈS CHER