FILE PHOTO: The logo of Russian state shipping company Sovcomflot is seen on the multifunctional icebreaking standby vessel "Yevgeny Primakov" moored in central St. Petersburg, Russia February 3, 2018. REUTERS/Anton Vaganov

La plus grande compagnie maritime russe veut vendre un tiers de sa flotte pour rembourser les prêts occidentaux

Sovcomflot, la plus grande compagnie maritime de Russie, décharge un tiers de sa flotte pour rembourser des prêts accordés par des banques et aux financiers occidentaux. L’affréteur souhaite le faire avant que les mesures punitives imposées par l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni (RU) n’entrent en vigueur le 15 mai. C’est ce que rapporte Lloyd’s List, un magazine britannique d’information sur le transport maritime, sur la base de sources travaillant dans le secteur du transport maritime.

Pourquoi est-ce important ?

 

En représailles à l’agression russe en Ukraine, l’UE et le Royaume-Uni ont imposé une série de sanctions au régime de Poutine. C’est le résultat concret de l’une de ces mesures punitives.

Selon une source de la Lloyd’s List, Sovcomflot tente de vendre 40 des 121 navires qu’elle possède actuellement à des parties intéressées de Dubaï et de Chine. L’image ci-dessous, réalisée par le magazine maritime susmentionné qui accompagnait le scoop, montre une répartition de la flotte de pétroliers de Sovcomflot.

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Sanctions

Une des sanctions imposées à la Russie stipule que toutes les banques doivent rompre leurs contrats ou accords avec des acteurs russes avant le 15 mai. Cela signifie que Sovcomflot doit rembourser tous les prêts en cours à cette date, ce qui a incité l’affréteur à mettre en vente un tiers de sa flotte.

« En fait, toutes les banques et tous les affréteurs ont jusqu’au 15 mai pour résilier les contrats, ce qui signifie que Sovcomflot dispose d’une fenêtre très courte pour rembourser les prêts et, d’un point de vue réaliste, il n’y a qu’un seul moyen d’y parvenir, à savoir vendre les navires », a fait remarquer un banquier chevronné, qui négocie actuellement les conditions avec Sovcomflot.

D’autres personnes qui étaient en pourparlers directs avec Sovcomflot ont déclaré que seuls huit navires avaient été vendus, dont quatre seraient allés à Dubaï. Les négociations avec les acheteurs chinois potentiels seraient toujours en cours.

Dette de 2,1 milliards de dollars

Le Lloyd’s List n’a pas été en mesure de déterminer le montant de la dette de Sovcomflot envers les banques occidentales, mais a déclaré que « les derniers comptes consolidés disponibles montrent une dette de 2,1 milliards de dollars, constituée de prêts bancaires à court et à long terme ».

Bien que l’objectif stratégique de la vente de la flotte n’ait pas été directement discuté lors des négociations de vente, les banquiers supérieurs supposent que la direction essaie de garantir un retour éventuel sur le marché international en cas de levée des sanctions.

La société a publié une déclaration le mois dernier concernant deux emprunts euro-obligataires en cours d’un montant total de 928 millions de dollars, avec des dates d’échéance en 2023 et 2028. Il a clairement indiqué qu’il entendait s’acquitter de ses obligations financières malgré les restrictions imposées par les sanctions qui limitent sa capacité à effectuer des paiements.

Pétrole

La mesure punitive susmentionnée n’est pas la dernière à être imposée aux entreprises russes. Cette semaine, l’UE a annoncé l’interdiction totale d’importer du pétrole russe. Toutefois, le boycott ne se fera pas du jour au lendemain. La Commission européenne propose de ne plus importer le moindre baril de pétrole brut russe dans la zone euro d’ici six mois et, d’ici la fin de l’année, de ne plus importer le moindre produit pétrolier raffiné.

Les États membres devraient suivre la proposition de la Commission, même si des pays comme la Hongrie, la Slovaquie, la Lituanie et la Pologne sont fortement dépendants du pétrole russe.

Le budget russe est fortement dépendant des recettes provenant des exportations de pétrole, qui représentaient 45 % des recettes totales en 2021. Toutefois, certains analystes ne pensent pas que cette mesure puisse avoir l’effet dévastateur escompté sur l’économie russe.

Par exemple, Sergei Aleksashenko, l’ancien gouverneur adjoint de la banque centrale de Russie, estime que l’interdiction n’est « pas très forte », car les prix du pétrole brut ont de toute façon augmenté de manière significative, écrit le Financial Times. Ces hausses de prix pourraient facilement compenser la perte du marché européen. Le gouvernement russe rentrerait dans ses frais si les producteurs de pétrole pouvaient vendre leur or noir à 44 dollars le baril ou plus. Et aujourd’hui, le principal produit pétrolier russe, le brut de l’Oural, se négocie à 70 dollars le baril.

Laurens Bouckaert  Source: BusinessAM
Reuters 2022

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