Selon le Ministre israélien des Renseignements : la période est favorable à une reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’Etat Juif. 

Le Ministre israélien des renseignements Yisrael Katz. Photo: Wikimedia Commons.

Le Ministre israélien des Renseignements Yisrael Katz a dissipé les inquiétudes que la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l’Etat Juif puisse rompre les conditions de l’initiative de paix actuellement préparée par la Maison Blanche.

Ses commentaires – au cours d’un entretien approfondi réalisé par The Algemeiner à New York City, jeudi 29 novembre dernier – sont intervenus à la veille des premiers reportages affirmant que le Président Donald Trump prévoyait de dévoiler cette reconnaissance » dans un discours qui devrait avoir lieu ce mercredi 6 novembre 2017.

Katz explique que l’agenda d’une reconnaissance ou/et d’une promesse valide de transfert de l’Ambassade de Tel Aviv à Jérusalem est actuellement favorable, parce que les Etats Arabes sont plus préoccupés par les meances que pose l’Iran que par la question palestinienne.

« Actuellement, nous disposons des meilleures chances de le faire », a t-il certifié. « Parce que toutes les parties qui seraient éventuellement contre ont des choses mille fois plus importantes à faire ».

Katz — une personnalité dominante de la vie politique Israélienne qui a récemment déclaré  son intention de succéder au Premier Ministre Benjamin Netanyahu — a déclaré que la question de la reconnaissance de Jérusalem comme étant la capitale d’Israël est l’un des deux objectifs de sa mission aux Etats-Unis.

Le deuxième, a t-il précisé, est de « soutenir la politique du Président », selon laquelle « Les Etats-Unis et le monde doivent modifier, corriger ou annuler l’accord nucléaire avec l’Iran ».

Pour l’instant, Israël apprécie encore la valeur du travail à réaliser pour modifier les conditions de l’accord nucléaire et y intégrer de nouvelles composantes qui ont précédemment été suggérées aux Américains, mais qui ont été globalement rejetées par l’Administration Obama. La menace de « nouvelles sanctions économiques paralysantes », affirme Katz, pourrait encore convaincre l’Iran de changer de directions.

« Actuellement, le coût (la douleur) que représente les sanctions leur est très familier »,dit-il. « Vous savez, parfois quand vous faites quelque chose et que vous réalisez qu’ils ont peur qu’on revienne en arrière, c’est encore plus effrayant qu’auparavant ».

Dans l’éventualité où de telles nouvelles initiatives ne parviennent pas à apporter les résultats souhaités -la fin de la poursuite de l’arme nucléaire par l’Iran – Katz rappelle que le soutien à l’option militaire a toujours été unanime au sein du gouvernement israélien.

« Ce n’est pas uniquement « sur la table ». C’est très clairement établi » déclare t-il. « Il y a eu des périodes où il y avait une controverse à l’intérieur d’Israël, vous savez (entre l’ancien Chef du Mossad, Meir) Dagan et Netanyahu et d’autres, mais ce n’était qu’une controverse tactique (autour du moment opportun et des moyens employés), parce qu’au fond, tout le monde est bien d’accord sur le fait que nous ne laisserons âs l’Iran obtenir des armes nucléaires. Mais la vraie question, à ce moment-là, c’était de savoir si c’était la toute dernière fois que nous avions l’occasion (la fenêtre d’opportunité) pour l’empêcher. Mais je pense qu’il existe un consensus très très large, qui couvre tout le spectre politique, et donc un consensus sécuritaire en Israël, qui fait que si c’est la dernière chose qui puisse empêcher l’Iran d’obtenir des capacités nucléaires, Israël agira comme il se doit ».

Dans le même temps, Katz décèle chez Trump, l’écho (l’ombre) du regretté homme d’Etat britannique Wiston Chruchill, qui, juste avant la Ième Guerre Mondiale, tirait la sonnette d’alarme quant à l’Allemagne nazie, alors même que le Premier Ministre de l’époque, Neville Chamberlain, continuait de poursuivre une politique d’apaisement envers Hitler.

Trump, dit-il, dispose d’une opportunité qui manquait à Chruchill, celle de modifier la réalité avant que le désastre ne survienne ».  Le discours du président en Octobre sur sa politique iranienne s’est avéré « historique » pour Israël et les Juifs « parce que nous nous demandons toujours  ce qui se serait passé si jamais Churchill avait été au pouvoir plus tôt et qu’il avait annulé les accords de Munich, alors peut-être que la Deuxième Guerre Mondiale ne se serait pas passée avec un prix à payer aussi démesuré et horrible ».

Et, pour les Israéliens, le spectre d’un Iran nucléaire n’est encore tout juste que l’une des cinq ou six dimensions de la question iranienne dans sa globalité. Katz a décrit la menace plus large de l’Iran dans la région – sur laquelle les Israéliens expriment leurs inquiétudes depuis un certain temps- comme se rapprochant maintenant du point d’ébullition.

« Quand quelqu’un se jette du 20ème étage, il n’y a pas de grand changement, et « tout va bien » jusqu’à ce qu’il s’écrase au sol », dit-il. « On est là en train de décrire la situation, et elle est très proche du sol ».

Katz a aussi confirmé  les reportages démontrant à quel point Netanyahu a été actif et s’est démené en coulisses dans ses efforts pour arrêter l’avancée des milices soutenues par l’Iran dans les zones kurdes du nord de l’Irak à la fin octobre, tel que cela est décrit par Chagai Tzuriel – le directeur-général du Ministère israélien des Renseignements, qui s’est joint à cette interview – dans le cadre « d’un plan directeur iranien pour créer un couloir terrestre allant d’Iran à travers l’Irak et la Syrie vers le Liban ».

Selon Katz, « Netanyahu n’ac pa fait que parler avec, disons, Tillerson et d’autres, peut-èêtre avec le Président, le vice-Président, mais aussi avec Poutine, avec Merkel, avec Macron et bien d’autres… Il leur a dit que le monde ne peut pas laisser les Iraniens attaquer les Kurdes ».

Mais, admet Katz : « Nous n’avons pas l’influence ni la puissance régionale dont disposent les Etats-Unis, en particulier en Irak ».

Exprimant sa sympathie pour la cause kurde, il souligne que les Kurdes « ont été la seule armée et la seule puissance (politique) qui ait mis les pieds sur le terrain pour vaincre Daesh. La seule. Aucune super-puissance ne l’a fait ; aucune ne voulait le faire, c’est clair? ca n’est pas possible que la minute d’après qu’ils aient terminé le travail tout le monde les jettent aux chiens (wolves-loups) ».

Constatant l’expansion de la route terrestre creusée par l’Iran, Tzuriel constate : « Malheureusement, tout le monde est en retard, parce que, jusqu’à un certain point, ce couloir est déjà achevé » [Ce qui expliquerait l’intensification actuelle des frappes].

Selon Katz : « Nous devons pousser les cercles dirigeants américains à stopper l’Iran et chasser ses supplétifs de la région, à commencer par les territoires kurdes, y compris de Syrie, du Liban et du Yémen et de tous ces endroits à la fois. C’est d’un intérêt partagé avec les Etats-Unis, la nouvelle administration des Etats-Unis, pour Israël, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et la grande majorité des pays arabes sunnites ».

En outre, a t-il ajouté, « Même si l’Iran ne s’en prend pas plus qu’il ne l’a fait aux zones kurdes, mais qu’il établit des bases militaires, des ports maritimes, des aéroports den Syrie, c’est même plus dangereux pour nous ».

Le Ministre des renseignements a aussi réagi positivement aux récentes évolutions en Arabie Saoudite,  où le Prince Héritier Mohammed bin Salman est en train de consolider sa maîtrise du pouvoir.

« Si le dirigeant de facto en Arabie Saoudite, Mohammed Bin Salman, déclare que Khamenei, le leader iranien, est pire qu’Hitler, je n’ai rien à ajouter après cela », dit-il. « Et l’Iran, le ministre saoudien des Affaires étrangère al-Jubeir a déclaré lors de la récente Conférence de Munich que l’Iran est le plus gros soutien du terrorisme dans la région et dans le monde. Ce sont des choses qu’Israël a mis en exergue de tous temps ».

Les Saoudiens, souligne Katz, perçoivent Israël  comme la dernière ligne de défense contre l’hégémonie iranienne. « L’Arabie Saoudienne sait pertinemment que, même si elle achète des quantités industrielles d’armes avancées aux Etats-Unis, peut-être même ailleurs (en Russie), elle sait et la Jordanie sait et les Emirats Arabes Unis savent qu’Israël est la dernière puissance qui puisse faire face à l’Iran », rappelle Katz.

Sur le long terme, Katz est optimiste quant aux perspectives de paix avec les Saoudiens.

« J’aimerais bien voir l’Arabie Saoudite – elle n’a aucun conflit avec Israël, aucun conflit territorial, s’entend [reste donc un affrontement métapolitique ou:et d’ordre religieux]- signer un accord de paix avec Israël, c’est-à-dire entrer dans un processus de normalisation complète avec Israël », dit-il. « Peut-être que ce n’est pas prêt d’arriver maintenant, mais je pense que la menace iranienne est tellement prioritaire et que la seule puissance et le seule pays qui puisse arrêter l’Iran dans la région, c’est Israël ».

avatarby Dovid Efune

INTERVIEW
Adaptation : Marc Brzustowski

La rédaction de JForum, retirera d'office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

S’abonner
Notification pour
guest

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

3 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
belle

Bravo Bernard Gilbert pr votre lucidite et votre soutien….

Jean Paul OTETE KITETE

– “Les Etats-Unis et le monde doivent modifier, corriger ou annuler l’accord nucléaire avec l’Iran”.
Pour quelle raison le président OBAMA avait-il signé l’accord nucléaire avec l’Iran?
-reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale de l’État Juif
Bravo le Président TRUMP, Dieu est avec vous et vous êtes béni pour ce geste, que vive l’État Juif avec comme capitale JÉRUSALEM;

BERNARD Gilbert

De quoi se mêle Macron et le monde? L’arbitre de cette situation n’est pas France. Ni en USA non plus. C’est le D.ieu Créateur du l’univers et du peuple Israël et du pays Israël qui est SEUL MAITRE en la matière.
Les païens européens ayant rejeté les racines juives puis chrétiennes se permettent de donner des leçons aux croyants!!! On aura presque tout vu et entendu !!! AM ISRËL HAY et le Psaume 2 dit bien que l’Éternel rit en voyant les gesticulations européennes et planétaires.
Rira bien qui ira le dernier….
gilbert.bernard3@orange.fr goy évangélique français ami inconditionnel d’Israël