En novembre 1947, l’Organisation des Nations Unies (ONU) approuve un plan de la partition de la Palestine, selon lequel la force mandataire se retire avant le 15 mai 1948. 

Il est prévu aussi la création simultanée d’un état juif et d’un état arabe et l’internationalisation de la ville de Jérusalem comme une enclave en territoire arabe. Le mouvement sioniste accepte cette décision, les dirigeants arabes la rejettent.

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La route de Jérusalem-est, d’emblée est le centre de furieux combats. Les armées juives affrontent les bandes arabes locales, organisées en Armée de Libération arabe, qui tentent d’organiser la région.

En cas de perte de contrôle de la route, les Juifs de Jérusalem sont coupés du reste du Yishouv. Le combat pour la route dure plusieurs mois : en mai 1948, la Jérusalem juive est isolée.

 Le secteur occidental de la ville est la cible de nombreux assaillants. Le quartier juif de la Vieille ville est coupé des nouveaux quartiers de la ville. Les populations juives doivent évacuer les faubourgs d’Atarot et de Neve Yaacov.

Dans la nuit du 14 et 15 mai, le mandat britannique prend fin,  aussitôt l’indépendance de l’Etat d’Israël est proclamée par le chef du mouvement sioniste, David Ben Gourion[1].

 Après le départ des troupes britanniques et la proclamation de l’Etat d’Israël, la première guerre israélo-arabe commence : les pays arabes veulent anéantir le nouvel Etat. Jérusalem est le théâtre de durs combats entre la Haganah et la Légion arabe de Transjordanie qui est maîtresse de la ville.

Jérusalem compte alors cent mille Juifs et soixante cinq mille non-Juifs. Parmi ces derniers la moitié vit dans la Vieille Ville dans laquelle la Légion arabe va encercler tout le quartier juif.

Pour les forces juives le combat est trop inégal, elles sont obligées de se rendre le 28 mai 1948. Le quartier juif est saccagé et ses synagogues profanées puis détruites.

Tous les habitants du quartier sont évacués vers la ville occidentale. Un cessez-le-feu général est déclaré le 11 juin 1948. Tout l’est de la ville est entre les mains des Arabes, mais le Mont Scopus reste une enclave israélienne.

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 La Nouvelle Ville ne reste aux mains des armées juives que grâce au percement à travers la montagne d’une route reliant Jérusalem au littoral selon une idée de Haïm Herzog[2].

Description de cette image, également commentée ci-après

Poste de police de Latroun.

La bataille de Latroun fait référence aux combats qui ont opposé Israéliens et Transjordaniens sur les contreforts de Latroun entre les 25 mai et  pendant la première guerre israélo-arabe.

En mai 1948, la position de Latroun était située en territoire arabe mais contrôlait l’unique route qui reliait Jérusalem à Israël, ce qui lui conférait une importance stratégique majeure dans le contexte de la bataille pour la ville entre Tsahal (l’Armée israélienne) et la Légion arabe jordanienne.

Aucun des cinq assauts lancés par les Israéliens ne leur permit de prendre la position qui resta sous contrôle jordanien jusqu’à la guerre des Six Jours en 1967. La Jérusalem juive put toutefois être ravitaillée par la découverte fortuite d’un chemin permettant d’éviter Latroun et aménagé pour le passage de convois sous le nom de « route de Birmanie ».

La bataille de Latroun a marqué l’imaginaire israélien et constitue un des « mythes fondateurs » de cette nation. L’historiographie l’a tantôt présentée comme « une victoire stratégique illustrant la clairvoyance de David Ben Gourion », qui aurait compris dès le début l’importance cruciale de la position pour le ravitaillement de Jérusalem, tantôt comme « le plus grave échec de toute l’histoire de Tsahal », de par le nombre de victimes et les échecs répétés.
Les historiens estiment aujourd’hui que les attaques coûtèrent la vie à 168 soldats israéliens mais le nombre des victimes a enflé dans les récits pour atteindre le chiffre de 2 000 morts.
Elle a pris également une valeur symbolique, du fait de la participation d’immigrants survivants de la Shoah. Les Jordaniens, de leur côté, en conservent l’image d’une « grande victoire », la seule des forces arabes face aux Israéliens lors de la guerre de 1948.

Aujourd’hui, le site est un musée militaire israélien consacré aux corps blindés, ainsi qu’un mémorial de la première guerre israélo-arabe.

L’armistice signé le 3 avril 1949 entérine la coupure de Jérusalem en deux parties : Israël conserve la Nouvelle Ville, la Transjordanie la Vieille Ville. Selon les accords, les juifs sont assurés du libre accès au Mur occidental, à l’ancien cimetière au Mont des Oliviers, à l’hôpital Hadassah et à l’école de médecine dans l’enclave israélienne sur le Mont Scopus.

Dès lors, la ville se retrouve partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale contrôlée par la Jordanie. La circulation entre les deux parties est quasi impossible.

La Jordanie ne respecte pas ces clauses : de nombreuses synagogues, le vieux cimetière juif, celui du Mont des Oliviers, sont détruits. L’essentiel des activités arabes de Jérusalem est transféré vers Amman la capitale de la Jordanie.

Le 13 décembre 1949, la Knesset déclare Jérusalem capitale d’Israël et y installe les services gouvernementaux mais nombre de pays considérant Jérusalem comme un « corpus separatum » maintiennent leurs délégations et ambassades à Tel Aviv.

Le Parlement jordanien délibère sur le statut juridique de Jérusalem. Rival du souverain saoudien, le roi hachémite veut placer sous son contrôle l’un des sanctuaires de l’Islam.

En 1951 le roi jordanien Abdullah est assassiné par un fanatique musulman à la sortie de la mosquée El Aqsa. Il fut émir de Transjordanie de 1921 à 1949, puis roi de Jordanie de 1949 jusqu’à sa mort.

Dès les premières années de l’indépendance la ville juive de Jérusalem va connaître un développement sans précédent. Un nouveau centre médical Hadassah et une école de médecine sont édifiés à Ein Kerem.

En 1950, l’université hébraïque qui s’établit sur un nouveau campus, à Givat Ram, reprend ses activités.

Les institutions gouvernementales s’installent dans un nouvel ensemble de bâtiments, Hakiryah. Le Mont Herzl recueille les cendres des gloires nationales tandis que le mémorial de Yad Vashem commémore les victimes de la Shoah après 1953.

L’opération Kadesh est une guerre qui éclate en 1956 en territoire égyptien. Le conflit éclate entre l’Égypte et une alliance secrète, le protocole de Sèvres, formée par l’État d’Israël, la France et le Royaume-Uni, suite à la nationalisation unilatérale du canal de Suez par l’Égypte.

Cette alliance entre deux États européens et Israël répond à des intérêts communs: les nations européennes ont des intérêts politiques, économiques et commerciaux dans le canal de Suez, et Israël a besoin de l’ouverture du canal pour assurer son transport maritime et souhaite mettre fin aux attaques de fedayins qu’il subit de plus en plus régulièrement sur son territoire.

De plus cette crise est considérée comme particulièrement importante car elle survient pendant la période de guerre froide. Plus que les intérêts des pays européens, elle symbolise aussi une union encore contestée de l’Union soviétique et des États-Unis (deux blocs en opposition) et constitue donc un moment clef de cette période de conflits.

L’union reste contestée car il semble qu’elle aurait aussi put être interprétée comme une sorte « d’échange de bon procédés » entre les deux puissances. Ce sont ces deux États qui imposent l’arrêt du conflit en renvoyant chez elles les forces françaises et britanniques.( à suivre).

Jérusalem 1961, commence le procès de Eichmann, un des principaux responsables nazis de la Solution finale, ce qui place Jérusalem au centre de la réflexion et du devoir de Mémoire.

L’édifice de la Knesset est inauguré en 1966, ainsi que le musée d’Israël, le Siège du gouvernement, du Parlement, de la Cour suprême de Justice et du Grand Rabbinat, Jérusalem devient en outre un centre touristique, culturel et artistique.

En avril 1967, les incidents frontaliers se multiplient et nombre de leaders arabes politiques et militaires appellent à la fin des représailles israéliennes.

L’Égypte, Nasser toujours en quête d’une position centrale dans le monde arabe, surenchérit par la déclaration selon laquelle il prévoyait de remilitariser le Sinaï. La Syrie encourage l’Égypte dans ce sens, mais ne se prépare pas immédiatement à l’éventualité d’un nouveau conflit.

Le 17 mai 1967, Nasser exige le retrait des forces d’interposition de l’ONU du Sinaï et le Secrétaire-Général de l’ONU, U Thant, suit cette requête.
Le 23 mai 1967, l’Égypte bloque l’accès au détroit de Tiran aux navires israéliens (route du sud essentielle à l’approvisionnement des israéliens en pétrole et blocus du port d’Eilat.

Israël considère cela comme un casus belli. Le 30 mai, l’Égypte signe avec la Jordanie un traité de défense mutuelle, qui s’ajoute à l’alliance militaire déjà en place avec la Syrie. Le président égyptien Nasser déclare : « Notre objectif sera la destruction d’Israël. Le peuple arabe veut se battre. »

Plusieurs jours plus tard, les forces jordaniennes sont commandées par un général égyptien. Israël appelle de nombreuses fois la Jordanie à éviter les hostilités, mais Hussein est face à un dilemme : partir en guerre et risquer le contrecoup d’une réponse israélienne ou rester neutre et risquer une insurrection au sein de son peuple.

Le gouvernement d’Israël est soucieux de savoir si la Jordanie serait impliquée dans le conflit pressenti, car une attaque depuis la Cisjordanie (sous contrôle jordanien depuis 1949) aurait pu couper le pays en deux très rapidement.

Toutefois, l’armée jordanienne ne semble  pas capable d’une telle manœuvre et la Jordanie a plutôt jusque-là été le terrain d’opérations menées par les autres pays arabes. De plus, plusieurs états éloignés commencent à mobiliser leurs armées, notamment l’Irak, le Soudan, le Koweït et l’Algérie.

Selon le journaliste Mike Shuster, Israël: « était encerclé par des états arabes décidés à le détruire. L’Égypte était dirigée par Gamal Abdel Nasser, un nationaliste provocateur dont l’armée était la plus puissante des pays arabes du Moyen-Orient. L’homme fort de l’Égypte, Nasser, veut se venger de l’affront subi par les pays arabes en 1956. »

L’élite israélienne, dans la situation de blocus du détroit au sud et de mobilisation égyptienne dans le Sinaï et étant donné l’état d’embourbement des États-Unis au Viêt Nam, juge que, si des dispositions militaires peuvent apparaître non souhaitables, elles pourraient néanmoins être nécessaires.

Dans le camp égyptien, Nasser, fort du soutien syrien et du contrôle militaire des forces jordaniennes que lui attribue l’alliance signée le 30 mai, se fait la même réflexion.

Il estime qu’Israël se soucierait de l’opinion publique internationale et n’attaquerait donc pas en premier. En même temps, le blocus du détroit du sud fragilise de plus en plus l’économie et l’armée israélienne, et Nasser estime que son armée pourrait facilement repousser une première attaque déclenchée par les Israéliens, puis aurait suffisamment de forces pour couper Israël en deux.

Toutes les demandes israéliennes pour éviter le conflit sont sans réponse, menaçant l’avenir du pays. Les Israéliens dénoncent le blocus comme étant une action correspondant aux critères internationaux d’acte de guerre. D’après l’historien israélien Michael Oren, c’est la première fois que le « téléphone rouge » reliant directement la Maison Blanche au Kremlin fut utilisé pendant la Guerre froide.

Abba Eban, l’ancien ministre israélien  des affaires étrangères résume ainsi la pensée des militaires et de certains hommes politiques de l’époque :

« Il paraissait évident que la sécurité de Jérusalem-ouest impliquerait la conquête de la porte orientale de la ville. »
Le 1er juin 1967, Moshe Dayan est nommé Ministre de la Défense.

Le 5 juin 1967 éclate la Guerre de Six Jours.

Adaptation par Jforum

 

[1] Ben Gourion David (1884-1973) ; arrivé à 20 ans en Palestine, il est élu, en 1921,  secrétaire général de la Histadrout (« Association générale des travailleurs de Eretz Israël »). Il dirige le mouvement  sioniste et proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël en 1948.
[2]  Herzog Haim (1918-1997).Né à Belfast, il émigra en Palestine avec sa famille, en 1935. Après la guerre, entré en Palestine, il rejoignit la Haganah, formation militaire juive, au sein de laquelle il participa à la lutte pour l’indépendance. Lorsque fut proclamée l’indépendance d’Israël, en 1948, Herzog demeura dans l’armée du nouvel État. De 1954 à 1962, il dirigea le service des renseignements militaires.

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